[TOKYO FEVER] Jour 2, groupe 2, Odaiba.

ODAIBA NOUS VOILA !
(vous avez dit beauf ?)
Oh oui Sun Hee, elle s'amusait d'un rien. Avec Haku, peut-être s'amusait-elle plus, peut être s'amusait-elle moins. Peut être voulait-elle le taquiner, ou bien tout au contraire désirait-elle le rassurer. A ce moment-ci, elle s'amusait, elle riait de son dépit comme lui lui faisait don de ses moqueries. Elle plantait son regard dans celui qui la chérissait presque autant qu'elle le désespérait.

- Avec grande joie, je viendrai t'apporter des oranges en prison si tu es sage.

Nul doute que monsieur ne passerait jamais à l'acte. Haku était comme ça, un bon professeur et un bon ami, un bon père aussi. Parfois il semblait être si droit, si sincère, qu'elle se demandait ce qu'il pouvait bien faire avec une femme comme elle. Cette dame pas assez humaine, qui ramasse et qui jette au gré de ses humeurs dans une farce qu'elle peint de milles et une couleurs. C'est comme fleurir une tombe, une vaine tentative de donner un air gaie à une énième hécatombe. Sun Hee. Elle glisse ses pieds sur les cuisses de l'homme, avise du regard son air nostalgique et esquisse un sourire en s'approchant de lui.

- Tu t'envoles chéri.

Loin d'elle. Vers ses malheurs et ses regrets. Vers toutes ces choses qu'elle ne voulait plus voir sur son visage. Alors Sun Hee, elle tire sur le noeud de serviette et se recule. Ca c'était fait d'un coup, comme un coup brusque, un poignard planté en plein coeur. Madame remue ses sourcils, sourire moqueur, sourire frondeur et agite le carré de tissu sous son nez.

- Je crois que tu as besoin qu'on te change les idées.

Et elle était d'une incroyable inventivité, à n'en pas douter.