horror story ϟ siwan

Il arrivait parfois à mademoiselle Hogan de se sentir malchanceuse. C'est vrai, si on s'y attarde, tout à chacun avait déjà passé une putain de mauvaise journée. Lorsque vous vous preniez systématiquement le coin des meubles dans l'estomac, lorsque votre crush vous calait un vent de l'espace ou encore lorsque l'univers tout entier semblait décidé à vous faire royalement chié. Les mauvaises journées était commun à toute l'humanité, pas moyen de s'y tromper. Mais là Coco, elle ne se sentait pas seulement malchanceuse. Grand dieu non - elle avait plutôt l'impression que Lucifer en personne s'était décidé à venir toquer à sa porte: Hey coucou ma belle, on se prend un verre?

▬ Magnifique.

Parce que oui, les températures chutait. Un froid d'hiver, un froid qui semblait venir de la terre et remontait jusqu'à s'infiltrer dans les artères. Ou alors était-ce juste la peur? Elle n'en savait rien. Et n'était même pas sûre de vouloir savoir. Et la nouvelle entrée trouvé par son ami semblait aussi rassurante que tout le reste.

▬ Tu te souviens de ce moment où on se dit: c'est une super idée d'aller dans le couloir flippant?

Parce que elle non. Mais l'un dans l'autre, ils n'avait pas vraiment le choix. C'est pour cela que Coco lui emboita le pas, arpentant un couloir qui certes, transpirait un peu moins la mort et les maladies, mais n'en demeurait pas moins flippant.

▬ Si ça se trouve, on va tomber sur le repère de trafiquants d'organes.

Trafiquants qui auraient deux corps de plus à vider. Dont un de qualité supérieur, Siwan restait un sportif après tout. Mais Coco, il lui semblait entendre le murmure d'une conversation étouffé. Détail qui l'enjoignit à baisser sa lampe alors qu'elle tendait l'oreille, tournant un regard interrogateur vers le jeune homme. Elle hallucinait encore ou quelqu'un discutait là?

Bon, ce n’était peut-être pas la meilleure idée d’aller dans ce couloir mais ça ne pouvait pas être pire que rester dans cette pièce horrible où la température chutait à pique. Il posa son regard sur Coco, et hausse les épaules doucement. « Je préfère ça que rester coincer dans cet endroit horrible, autant faire de notre mieux pour retrouver la sortie » dit-il en grimaçant légèrement. Siwan fut le premier à passer la porte et le couloir qu’il trouva était beaucoup trop clean pour que ce soit dans un hôpital abandonné depuis quelques années. « Arrête, j’étais justement en train d’y penser ou alors des salles où on fait des expériences sur le corps humain » dit-il en grimaçant. Ouais, cette idée ne lui plaisait pas spécialement. Il fronça les sourcils quand il vit Coco baisser sa lumière, il fit la même chose par réflexe. Il se concentra un peu plus et entendit à son tour des voix venir d’une salle légèrement éclairée, un peu plus loin. Il reposa son regard sur Coco et haussa les épaules avant de lui faire signer en direction de la fameuse porte. « Allons voir, discrètement » dit-il d’un murmure pour ne pas se faire repérer. Il s’avança d’un pas léger en direction de la porte et passa la tête, deux mecs étaient dos à eux, il ne pouvait pas voir ce qu’ils font ni qui ils sont.

La curiosité était un vilain défaut. Pourtant tout dans leur échappée était relevé de ce léger trait de curiosité. Cette même curiosité qui les avait poussés dans ce nouveau couloir et qui plus encore,  les poussait vers les murmures indistincts plutôt que de les convaincre de tourner les talons. La curiosité était un vilain défaut, et il était à présent certain qu'ils souffriraient de chacun de ses maux.

▬ Ou alors ce n'est qu'un mauvaise blague et à la fin du couloir on verra les caméras?

Tendre naïveté à laquelle mademoiselle tentait désespérément de se raccrocher. Pourtant, en tendant son menton pour tenter d'apercevoir ce qui se déroulait dans cette pièce, elle ne vit que deux grands dos. Des formes masculines où les muscles embourbés de chaire s'agitaient au dessus d'un quelque chose qu'elle ne distinguait pas. Mais il y avait un bruit humide, semblable à un tissu imbibé d'un je ne sais trop quoi qu'on déchirerait à pleine main. Coco, elle tendit l'oreille, ses lèvres s'agitant silencieusement alors qu'elle tendait de percevoir des mots. Sa constatation sortit dans un murmure étouffé qu'elle n'était même pas sûre d'avoir prononcée.

▬ Une livraison... une livraison pour dimanche.

Pourquoi donc? Et que devraient-ils livrés? Nul doute qu'elle ne désirait pas vraiment le savoir. C'est donc les yeux toujours fixés sur les deux silhouettes que mademoiselle s'avança sur la pointe des pieds, ses doigts encore enroulés autour de ceux de Siwan, traversant le carré de lumière laisser par la porte pour tenter de s'échapper sans se faire remarquer.

C’était fou tout de même, il avait l’impression d’être entré dans un tout nouveau bâtiment. C’était toujours effrayant, mais beaucoup moins que les pièces qu’ils ont pu voir en entrant dans cet hôpital abandonné, quoi qu’il ne le soit plus vraiment. Les murmures entendus prouvaient qu’ils n’étaient pas seul. Curieux de nature, Siwan s’approcha de la porte pour écouter et voir qui ça pouvait être, mais ils étaient malheureusement de dos. « Je ne sais pas trop, mais j’aime pas vraiment ça » dit-il en secouant la tête doucement, murmurant toujours. Il essayait de comprendre de son côté mais c’était compliqué, il n’a jamais été bon pour comprendre les murmures. Coco semblait avoir entendu quelque chose, il fronce les sourcils quand elle parle de livraison. « De la drogue tu penses ? » dit-il tout bas pour ne pas qu’il se fasse chopper. Ca pouvait ça, ou un Traffic d’organe, cette pensée lui donna des frissons. « Il vaut sûrement mieux qu’on s’en aille » dit-il en se mordant la lèvre. Il lui fit signe de le suivre et il commença à marcher dans le couloir, en direction d’un endroit inconnu… en espérant qu’il y ait une sortie car l’autre porte était bien fermé.

Toute ça, toute cette histoire, tout cet essoufflement, demeurait définitivement sans sens. Coco, elle était partagée entre la crainte et une incompréhension grandissante. Elle se raccrochait à ce qu'elle pouvait la belle, une main, une voix, une présence familière. Elle se raccrochait à Siwan comme une noyer se cramponnerait à sa bouée. Mais plus ils avançaient, moins ce léger détail parvenait à la rassurer.

▬ Peut être. Un ancien hôpital abandonné, ça fait une bonne planque.

Surtout si ce dernier avait la réputation d'être hanté. Avec des faits inexpliqués, des températures qui chutent brusquement, des bruits de couloirs et des messages menaçant dans toutes les pièces. La théorie tenait la route. Pire encore, si elle s'avérait exact, ils avaient tout intérêt à ne plus se trouver là lorsque ces mecs là se rendront compte que quelqu'un était parvenu dans leurs petits labos. Alors Coco, elle presse le pas. Et ça démange sous sa peau, ce besoin de courir. Ce désir de fuir, de s'échapper comme un animal qu'on souhaiterait traquer. Parce qu'elle se sentait piégée la demoiselle Hogan. Elle se sentait restreinte dans sa sacro-sainte liberté. Mais il fallait marcher doucement, le souffle retenu et sur la pointe des pieds, parce que dans ce couloir, tout résonnait.

▬ Je sens un courant d'air.

Oui, avec un peu de chance, la sortie n'était plus très loin.

Un hôpital abandonné qui n’en était pas vraiment un, c’était totalement le cas. Siwan avait repéré deux mecs en train de faire un Traffic louche, ils parlaient d’une livraison prochaine… Il ne voyait que de la drogue pour ça et comme Coco le disait, ça faisait une super planque ici. « La meilleure des planques même » dit-il en fronçant les sourcils. Ce n’était pas tout, il fallait qu’ils trouvent la sortie rapidement avant qu’il ne se fasse repérer. Siwan marchait tranquillement, essayant de ne pas se mettre à courir. Il fallait que leurs pas soient légers pour ne pas se faire repérer. Le bâtiment était vide donc chaque bruit pouvait raisonner dix fois plus que d’ordinaire. Elle n’avait pas tort, il y avait bien un courant d’air qui sortait de cette porte. « On est proche de la sortie » dit-il en ouvrant finalement la porte du coin. Ils étaient arrivé dans un espèce de garage délavé, où il y avait deux voitures de garé. Sûrement là où ils planquent leurs voitures pour que l’hôpital reste abandonner. « Bon, partons d’ici » dit-il en s’avançant vers la porte du garage qui était clos, mais peut-être pas à clé. On va espérer.