partners in crime | wanker crew

Sujet: partners in crime | wanker crew Dim 23 Juil - 20:09

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Nous et la rue, la rue et nous, la rue est à nous. Bouteilles dans les bras et sachets dans les doigts. Des cachets, de la poudre, du blanc et de la couleur. Des chants, des cris et des cœurs à tous bout de champ. Nous sommes le bruit qui vient troubler le silence de la nuit. On marche dans la capitale. On marche pas droit. On est pas droits, le chemin à suivre on ne le connaît pas. On s'éloigne de la route qui nous est tracée, on fait des tours et des détours. De bars en bars, sans y rester trop longtemps. Juste le temps de saluer les patrons. De se faire payer deux trois tournées avant de s'en aller. On ne voit pas l'heure passer. Il n'y a pas d'heure, il n'y a que le présent. Maintenant. Maintenant, on escalade les grilles d'un des portails du jardin public. Public le jour nous le rendons public la nuit. J'ai un grave problème avec la propriété. Une envie de m’approprier tout ce qui est privatisé. Et réciproquement la propriété à un grave problème avec moi. Je m'allonge dans l'herbe et je fais tomber Coco avec moi en l'attrapant par la taille. C'est pas drôle mais j'éclate de rire. Je m'allume une cigarette et je lance mon paquet dans le vide, qui aura les meilleurs réflexe l'attrapera. Par là, deux agents alertés par le tapage nocturne comme ils disent se mettent à notre recherche. Nous sommes déjà loin. Nous sommes toujours trop loin. De tout, de tout ce monde qui nous entoure dans lequel on ne se reconnaît pas. Alors qu'on marche à nouveau vers l'inconnu je continue à faire le con, à pousser Lenny comme je le ferais dans un concert. Poings serrés coudes écartés. Avant de m'en prendre une, je m'approche de Ryu passant un bras autour de son épaule. Je lui adresse un sourire mais surtout avec l'adresse d'un cleptomane j'emprunte une des bombes de peinture pour taguer un panneau de signalisation. Réappropriation de la ville et de nos vies. Mon regard s'arrête sur deux mots. Piscine. Municipale. Je recouvre de couleur rouge le municipale et avec une idée derrière la tête je regarde Sae Ra. Je sais qu'elle me comprendra. Je sais qu'elle saura comment nous faire rentrer là.

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Une nuit dans la continuité des autres avec eux. J'suis plus dans l'espace-temps du monde sublime et silence. Pendant qu’ils graphent j’observe, j’essaie d’apprendre alors que je m’en tiens au niveau gribouillage avec un crayon ikéa. Ça me plais de laisser cette empreinte, la trace de notre passage dont on se souviendra nous-même probablement plus dans quelques années. Les autres y racontent des choses, ce sont des artistes, moi j’y raconte que je suis là sans avoir à chercher quelque chose de plus, je m’amuse, je vis. Je déambule, je grimpe sur les murets, les voitures, souvent je glisse et je tombe mais je vis, j’me marre aussi.

Dân m’embarque sur des parcours imaginaire et je le suis sur la pointe des pieds pour ne pas tomber dans la lave que je matérialise. Jusqu'à se qu'on se pointe devant la grosse porte de la piscine. Danny n'a pas besoin d'me regarder plus d'une seconde pour que je le capte. Je sais ce qu’il veut. Ce qu’il veut c’est Saera la débrouille, les astuces en 10 leçons pour devenir quelqu’un qui cherche les ennuis. J’ai le rythme ralentis par les pilules de méthaqualone mais je n’ai besoin que de quelques secondes pour trouver vingt solutions. Je refile donc mon bong fétiche -avec lequel je me trimbalais comme si c’était une flûte à bec- à Lenny, je sais qu’il en prendra soin et je demande à Ryu de me faire la courte-échelle. Non, j’lui demande pas vraiment mais il a l’habitude alors bon… Je lui grimpe dessus pour escalader la sous-pente du bâtiment et je repère vite un velux à crocheter d'un coup de capsule de canette et qui me permets de me glisser dans l'établissement. J’oscille entre souplesse et maladresse, on sait jamais trop avec moi si je gère ou si je suis une débile totale. J’vous avoue que moi non plus j’sais pas. Mais au moins j’suis rentrée, profitant un peu de mon exclusivité dans l’endroit endormi je prends quelques secondes pour regarder autour de moi en tournoyant. Puis, j'me dépêche de revenir vers la porte pour l’ouvrir de l’intérieur. Putain, y en a des cadenas...

« Bienvenus les gros ! »

Je sors ma tête par la porte pour inviter les potes à rentrer alors que je leur présente notre château d’une nuit les bras écartés et d’un air tout excité je prends Coco par la main pour la tirer avec moi vers l'avant.

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Foutre le bordel, tout renverser à chacun de nos passages, marquer les rues de notre présence, laissez une trace notre existence. Voilà une chose que Ryu avait pris l’habitude de faire à chaque fois qu’ils les retrouvent. Eux, ces personnes aussi dingues que lui, aussi « anormales » qui avaient le même souhait de ne pas rentrer dans le moule que la société leur imposait. Des personnes qui comptaient énormément à ses yeux. C’est simple, si quelqu’un avait le malheur de les faire chier, il rappliquait. On les insultait ou les saoulaient simplement, il frappait. Oui, il était très protecteur envers cette bande de phénomènes. Mais c’étaient avec eux qu’il se sentait si libre. Avec eux il n’avait pas toutes ses responsabilités sur les épaules, n’avez pas toutes ses prises de têtes quotidiennes qui lui retournaient le cerveau autant que la drogue. Non, il oubliait tout l’espace d’une soirée. Il se sentait surpuissant, il n’était plus ce looser dont les émotions étaient un roller coaster. Il était Ryu des wanker crew. Il laissait Takahashi Ryu et fubuki loin derrière lui ce soir. La bouteille à la main Ryu trouve enfin un pan de mur qui lui plaît. Un petit sourire né sur ses lèvres alors qu’il commence à inscrire le nom de leur crew sur le mur du parc. Finalement son côté artistique ne le quittait jamais. Alors que la voix des flics raisonne, ils partent. Petite montée d’adrénaline dans son sang déjà bien alcoolisé. Il rit alors qu’ils sont déjà partis vers de nouvelles aventures. Alors qu’il jette sa bouteille vide dans un coin de la rue il sent la main de Dân se glisser autour de son épaule. Ryu n’est pas berné par son sourire, connaissant trop bien énergumène, mais il le laisse faire. Il voulait voir ce qu’il avait derrière la tête et ne fut pas déçu. Le génie de Dân frappa encore tout comme le côté Macgyver de Sae Ra qui l’étonnera toujours. Alors que Sae Ra vient vers lui il comprend direct le rôle qu’il va avoir. Il se met donc en position contre le mur et aide la jolie demoiselle à grimper avec le plus d’aisance possible. Les portes s’ouvrent enfin sur une Sae Ra dès plus joyeuse. Ryu suit les filles en observant l’endroit. Il n’y avait pas à dire, ils allaient s’éclater ici. Presque naturellement il se dirige vers l’eau pour tester sa température qui est des plus agréable. Il se redresser et commence à fouiner dans tous les recoins, visiblement à la recherche de quelque chose. Il s’exclame joyeusement face à sa trouvaille « Bingo ! ». C’est donc tout fier qu’il se ramène vers les autres avec toutes les bouées représentant toutes sortes d’animaux qu’il a pu trouver. Il tend la bouée licorne aux filles avant de balancer tout le reste à l’eau. En ni une ni deux, il retire son t-shirt et son jean, exposant ses tatouages aux yeux de tous et fonce dans l’eau. La fraîcheur de celle-ci sur sa peau lui fait le plus grand bien en ce mois d’août des plus chaud. Alors qu’il forme une magnifique étoile dans l’eau il lance enfin aux autres un sourire joueur aux lèvres « Vous comptez me laisser seul dans l’eau encore longtemps ? » une piscine était faite pour y entrer après tout.

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Coco vivait d'extrême.
Mais c'était un beau bordel comme les aime tant cette jeunesse frénétiquement décadente, avec des contours soigneusement tus et des bris de rêves en feux d'artifice à tous les coins. C'était faire n'importe quoi n'importe où à n'importe quelle heure de n'importe quelle journée, sans bien sûr se soucier ne serait-ce qu'une fraction de seconde des conséquences, et en rire jusqu'à s'en déchirer la gorge, jusqu'à s'en éclater les poumons, rire jusqu'au vertige, jusqu'à l'inconscience, et hurler hurler hurler. Hurler dans le silence sans fond des nuits sans fin, hurler dans la foule trop lourde de ces journées trop longues, hurler pour conjurer le sort et faire reculer le vide, hurler ce trop-plein de mort aux allures de vie, hurler hurler hurler. C'était, à bout de souffle, les jambes au supplice, la gorge aphone, les poumons évanouis et le myocarde explosé, en redemander et recommencer de plus belle. Coco, Coco se fait attraper par son brun préféré et finit renversée par terre. P'tit con. Ca roule sur sa langue dans un français presque affectueux. Elle rit à l’intérieur d'elle-même, et glisse une pilule rosée entre ses lèvres. Sauf que la moquerie se transforme en bonne humeur. Elle fait mine de se pencher vers lui, passant ses bras de part et d'autre de son corps étendu, tire le bout de sa langue et là, lui étale une poignet d'herbe fraiche en plein visage. Elle sourit toujours, et ses yeux brillent d’un plaisir non dissimulé – plaisir qui ne ressemble en rien à ce qu’elle ressent au fond d'elle, tellement plus insensé. Mais il y a les cris des flics qui rappliquent, agents d'états aux ventres ronds qui ne parviennent qu'à lui tirer un nouveau rire alors qu'elle détale à la suite du groupe, non sans les avoir gratifié de la vision de son majeur fièrement dressé. On n'arrêtait pas l'indicible, et encore moins l'invincible. Et c'est ce qu'ils étaient une fois qu'ils ne formaient plus qu'un - invincible.

Et puis il y a Dân qui déniche un nouvel objet de curiosité, Saera qui leur crochète l'entrée et ses doigts qui s'enroulent autour des siens. Coco qui vagabonde à leurs suite sans pouvoir s'empêcher de sourire. Parce que tout était plus beau ainsi, plus coloré, plus merveilleux, presque magique. Et maintenant que Ryu lui colle une bouée en forme de licorne entre les bras, elle ne peut que la fixer un instant avant de rire à nouveau et de décider que celle là, elle s'appellera Patrick. « Tous à poil! » Et déjà elle lançait la licorne dans l'eau pour virer ses fringues, finissant en lingerie blanche, ses bras s'enroulant autour de ceux de Lenny et Saera sans même qu'elle n'ait prit la peine de vérifier si ces derniers avaient eut le temps de faire de même avant de sauter à l'eau.

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La propriété d’autrui, notion ignorée et non enseignée. Fils d’anticonformistes, fruit de l’insolence humaine. Il crache à la gueule des gens comme il pisse sur leurs fenêtres en écrivant son nom. Il signe au métal les wankers sur les voitures dans un crissement qui fait frétiller le duvet de ses oreilles. Il s’est emparé d’une bouteille et l’a fracassée sur le sol avant de partir de ce bar de merde, un patron un peu trop dans les règles et un Lenny contrarié qui veut le faire savoir au monde entier et ignore tout de la violation exercée à fumer sa clope, chourée dans le paquet qui vient de lui tomber dessus, allongé dans l’herbe comme un pélo rattrapé par la loi de l’apesanteur. Il se relève dans un spasme, court aussi vite que ses grandes jambes le lui permettent pour échapper à la sirène de l’enfer. C’est une course contre le temps, s’il se fait chopper il perd la partie et sans sauvegarde il est bon pour tout recommencer. Ca craint la merde mais ils y arrivent dans un GG général, la mission a été validée.
Ils se chamaillent les gamins, usant de ses coudes pour repousser Dân à qui sera le plus fort. Stop devant une énorme porte, il réceptionne le bong comme si on lui refilait son téléphone portable et tire dessus tranquillement, mis sur pause un instant le temps que Sae Ra disparaisse. « Elle fait quoi là ? » Ca connecte pas dans son cerveau, il les accuse de le mettre à l’écart de certaines conversations parfois. Il sait qu’ils ont une convo mentale commune et qu’il a pas été convié, il le sait parce qu’il entend pas de voix. Les portes s’ouvrent et il comprend, plus absorbé par le bong que la situation en elle-même. L’eau sans mouvement l’absorbe et il repose le précieux de Sae Ra sur un transat. « Les gars vous saviez que… » il allait leur partager une pensée hyper philosophique avant que Ryu ne détruise le sujet de sa contemplation. « Putain Ryu tu fais chier t’as tout… » cassé. Mais ça c’était avant que Coco ne l’embarque à l’eau, encore entièrement vêtu. Il refait surface dans un mouvement de panique, ses réactions trop ralenties et l’action trop soudaine l’ayant pris au dépourvu. Et puis il rit, Lenny, il attrape le bras de Coco et l’attire vers lui pour la couler comme un enfant de cinq ans. « Dân ramène toi j’te porte. C’est du un contre un. » quoi qu’il arrive ce jeu sera inégal et un arbitre nécessaire mais encore une fois il a le génie qui le frappe. Ca se voit sur sa tête d’ahuri. « Ou alors une sur chaque épaule de Ryuryu. Geez c’est du génie. » Il frappe son poing contre l’applât de sa main, saperlipopette.

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