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 Unrequited Wedding ▬ NobuHee ♥

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Kudo Shinobu
citoyen du monde
Kudo Shinobu
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MessageSujet: Unrequited Wedding ▬ NobuHee ♥   Unrequited Wedding ▬ NobuHee ♥ EmptyMer 12 Juil - 11:41
Unrequited wedding
ft. Seo Yoon Hee ▬ NobuHee ♥



Ma veste attendait, posée à la va vite sur mon lit, j’hésitais à l’enfiler, mais je me contentais de la fixer, comme si le tissu allait me donner la réponse. Allais-je oui ou non rejoindre mon père pour un énième rendez-vous avec de potentiels fournisseurs, ou clients ? L’attention m’avait à nouveau fait défaut au moment où il aurait fallu écouter. Il avait passé tellement de temps à essayer de me convaincre que j’avais fini par capituler. Le travail, encore et toujours. Parfois je me demandais même pourquoi il s’acharnait, mais je ne l’avais jamais vu si prompt à me faire venir à cette rencontre alors qu’il se lassait habituellement beaucoup plus vite. J’estimais qu’il s’agissait de personnes importantes, sans doute suffisamment haut placé pour que ma présence ne devienne si nécessaire. J’attrapais finalement le vêtement avant de rejoindre ma voiture. Je détestais déjà l’idée d’avoir faibli devant son acharnement, lui qui habituellement couvrait le moindre de mes déboires au bureau, un homme aussi féroce qu’un chaton lorsqu’il s’agissait de sa famille. Je soupirais en m’installant derrière le volant. « Quand il faut y aller ! » Je tentais l’auto persuasion sur le chemin, récitant mentalement toutes les raisons qui me poussaient à accepter un tel chantage, je n’en trouvais aucune de positive, pas plus que je n’en trouvais de négative. J’étais pris au piège, et ce presque volontairement. Je pianotais sur le volant à mesure que je me rapprochais du lieu de rendez-vous, ce n’était pas la nervosité qui me gagnait, seulement l’agacement. Et il s’accentua lorsque j’entrais dans le parking de l’Hôtel. Un peu plus lorsque je me garais pour finalement arpenter le sous-sol. C’est une mauvaise idée, je n’aurais jamais dû accepter ! Je rebroussais chemin, m’arrêtant en plein milieu d’une allée, vérifiant une dernière fois l’heure. J’étais en retard. Comment pourrait-il rattraper ce nouveau faux pas ? Je ne pouvais même pas le détester, pas après tout ce qu’il avait fait pour moi, pas pour son inquiétude permanente qui le faisait vieillir bien trop vite. Mais de rage, contre moi, contre cette faiblesse et mon incapacité à me prendre en main, je me frottais la nuque. Un geste rapide, brutal, juste assez pour laisser échapper ma frustration, la mâchoire serrée, avant de finalement reprendre le chemin vers l’ascenseur. Je tendais le bras pour presser l’un des boutons, me servant du panneau pour m’y appuyer, m’attaquant une nouvelle fois à la base de mes cheveux avant de me redresser pour lisser mes vêtements du plat de la main. Par habitude, je vérifiais mon pouls, un rythme effréné que je ne connaissais que trop bien malgré une vie fade, presque vide de sens. Les portes s’ouvrirent finalement sur un hall luxueux, aussi large que la foule était dense. Toutes des personnes importantes, partageant sans doute un titre pompeux, une situation financière plus que confortable. Ils marchaient avec une lenteur mesurée, comme si presser le pas les ferait paraître moins importants, ou que s’ils s’arrêtaient, ils feraient preuve de prétention. Je ne m’y attardais pas, foulant le sol immaculé avec une fausse assurance, décrochant quelques regards sur mon passage, je m’efforçais de sourire poliment. Un nouveau mensonge dont ils devraient se contenter. Je ne pris pas la peine de demander mon chemin, je connaissais les lieux pour y être déjà venu auparavant, un autre moment, une autre réunion aussi barbante. Celle qui pourtant m’avait poussé à refuser les suivantes… Il fallait croire qu’à force de mentir aux autres, je réussissais à me mentir. Puis finalement devant la porte, l’entrée d’un enfer que je commençais à connaitre par cœur. Pousser le battant aurait dû être facile, ce n’était qu’une poignée à tourner, mais j’avais la sensation de mettre ma vie en jeu dans cette rencontre. Je ne croyais pas si bien dire. Prenant une profonde inspiration, je replaçais ma veste une dernière fois et ouvrait finalement la pièce dans laquelle mon avenir se déciderait. Sans porter une attention particulière je m’avançais pour tendre une main afin de saluer l’homme qui faisait face à mon père. « Bonjour, je vous prie d’excuser mon retard, malheureusement j’ai été retenu par d’autres affaires. » Je remarquais la femme qui se trouvait à ses côtés, une fraction de seconde de mon attention avant de détailler la pièce du regard. Les décorations, la table, les sourires forcés, et mon père. Nerveux. Je n’avais pas besoin de m’attarder sur lui pour comprendre, à sa façon de se tenir, à son regard fuyant… il m’avait tendu un piège. L’agacement laissa place à la colère et la rage enfla alors que je la contenais pour ne pas éclater devant ces intrus. Partir, claquer la porte sans plus d’explication aurait été si facile, trop facile ! J’avais compris, une analyse aussi simple que de dire bonjour, mais j’attendais néanmoins qu’il ne l’avoue lui-même, pour exploser entre ses mains. « Bien… très bien ! Puisque nous ne sommes pas ici pour parler affaires… enfin, pas d’un business lucratif en tout cas, il serait peut-être temps pour vous de vous présenter ! » Tirant la chaise qui faisait face à une jeune femme que je ne connaissais et ne voulais connaitre en aucun cas, je m’y installais nonchalamment. Je laissais l’indifférence éclabousser mes traits avant que la colère ne s’en empare, et offrais un regard noir à mon géniteur. « Tu ne veux pas prononcer le verdict toi-même, cher père ? Soit, je le ferais pour toi. Cette réunion a pour but de vendre l’une de tes possessions n’est-ce pas ? Et par possession j’entends ton fils. » Posant les coudes sur mes cuisses, je massais mes tempes avant de charger un homme qui se sentait déjà coupable. « Cette réunion n’a aucun intérêt ! » dis-je avant de m’adresser aux inconnus qui me dévisageaient. « Je suis désolé que mon père vous ai fait venir, mais il n’y aura ni fusion, ni acquisition, ni arrangement quel qu’il soit. » « Ça suffit ! Je m’excuse pour le comportement de mon fils. » Sa politesse ne me surprenait pas, ni même le fait qu’il s’incline en signe de respect, en revanche il profita de ma surprise pour dévoiler une nouvelle facette que je ne lui connaissais pas. « Si vous voulez bien me suivre, nous avons à discuter et je pense qu’il est préférable que nos enfants puissent faire connaissance ! » Il m’ignora, royalement avant d’entrainer son nouvel ami. J’étais ébahi, consterné, et surtout en colère. Comment avais-je pu me laisser duper si facilement ? Sa volonté inébranlable de me voir à cette rencontre aurait dû éveiller les soupçons. Le cliquetis caractéristique d’une serrure qui se verrouille se fit entendre, me forçant à me redresser avant de m’enfoncer à nouveau dans mon fauteuil. « Génial ! Coincé avec une croqueuse de diamant, quelle journée ! Vous voudrez bien me réveiller une fois qu’ils auront décidé que ce jeu n’en vaut pas la peine ? » Je ne m’inquiétais pas, je savais qu’il ne pouvait pas me laisser enfermé ici trop longtemps. La crainte de me voir faiblir serait plus forte que son désir de marier son fils. Je laissais aller ma tête contre le dossier, inspirant et expirant à un rythme régulier, juste une façon de conserver un calme qui volerait en éclat à la moindre réflexion.

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Seo Yoon Hee
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Seo Yoon Hee
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MessageSujet: Re: Unrequited Wedding ▬ NobuHee ♥   Unrequited Wedding ▬ NobuHee ♥ EmptyMer 12 Juil - 21:38

UNREQUITED WEDDING
FT. SHINOBU ▬ NOBUHEE ♥

Je tendis le bras vers le psyché et caressai des doigts la main reflétée d'une femme que je ne reconnaissais pas. Le souffle court, j'effleurai des yeux ses lèvres soulignées de rose, ses yeux agrandis par de longs cils noirs et sa coiffure guindée si éloignée de ma coupe rebelle et sauvage. Qui était-elle ? Je cherchais une réponse dans son regard sombre et sur ce teint à la pâleur savamment dissimulée par le masque de poudre qu'on lui avait infligé. Qui es tu? Mais elle ne répondit que par le silence. Sa main s'éloigna et son bras retomba le long de la robe noire dont la tulle auréolait ses cuisses finement musclées. « Vous êtes parfaite. » me glissa la coiffeuse en ajoutant sur ma bouche immobile une dernière couche de brillant. Parfaite ? Qui avait-il de parfait à ressembler à une poupée sur le point d'être exhibée? Je battis des paupières et la remerciai d'un signe de tête, en taisant les émotions sourdes qui m'agitaient. Elle était belle mais elle n'était pas moi. Elle n'était qu'une statue de cire, un jouet de porcelaine dont la voix et l'attitude ne m'appartenaient plus. « Pour elle. » chuchotai-je en songeant si fort à ma jumelle que mes ongles peints mordirent la chaire de mes paumes. La douleur éveilla la vie dans mes prunelles et je m'y raccrochais pour ne pas sombrer. Dans la peur, dans l'angoisse, dans la certitude de faire la plus grosse connerie de ma vie. Tu le fais pour elle. Les battements sourds de mon cœur martelèrent chaque mot dans mon cerveau fatigué tandis que je me redressais, en équilibre précaire sur mes talons hauts. « Je vois que tu es prête. » Je reconnus sans peine le timbre de celui qui se vantait être mon bienfaiteur. J'inspirai profondément pour ne pas trahir la méfiance qu'il m'inspirait et me tournait vers lui pour lui offrir ce qu'il était venu chercher. Une marionnette. Et il me regarda comme telle …. une marchandise, ce que j'avais accepté être pour retrouver la sœur qui m'avait été arrachée. Son regard glissa sur ma tenue puis mon visage en une lente ascension qui fit naître la nausée dans ma poitrine compressée. « Tu as tout ce qu'il faut pour mettre ce petit imb … je veux dire ce jeune garçon occupé. » Plus que la défiance, cet homme m'inspirait une véritable antipathie. Un frisson glacial parcourut mon bras voilé d'une matière douce et transparente. J'y refermai les doigts et redressai le menton, faussement assurée. « Je ferais ce pourquoi vous m'avez engagée. Tenir le rôle de sa fiancée, ni plus ni moins. N'oubliez pas ma sœur en échange. » Une lueur menaçante flamba dans ses yeux noirs. Il s'approcha et claqua. « Le moindre irrespect de ta part devant qui que ce soit et notre arrangement est caduc. N'oublie pas que tu as plus besoin de moi que le contraire. » Je me mordis la langue, consciente de la véracité d'un fait qui ne m'avait jamais échappé. Faisant fit de ma fierté blessée, j'inclinais la tête et la moitié d'un buste comprimé par mes sous vêtements. « Oui père. »L'odieux mensonge, nécessaire à la comédie, m'écharpa la langue. « Suis moi. » « Tu n'es qu'une marionnette, rien de plus. » me soufflai-je en le suivant d'une démarche gracile. Mes talons claquaient le sol, en un son ricanant. Un seul faux pas pouvait me faire chuter et j'en avais douloureusement conscience. Ce n'était ni mon monde ni moi. Je serrai les dents et redressai le menton, pour protéger ma fragilité et mes doutes derrière un masque plus effectif que la poudre qui me démangeait. Celui de la fausse assurance. Je montai dans la voiture, les épaules rejetées et la nuque rigide, puis attendis, légèrement déconnectée, notre arrivée sur le lieu d'une scène que je n'avais que peu répété. Au fond … je me moquais royalement du fiancé en question. Il ne resterait qu'un visage trouble et éphémère dans ma vie. J'avais seulement besoin de tenir un rôle à ses côtés pour quelques jours, voir quelques secondes, avant de pouvoir reprendre mon envol et retrouver ma sœur jumelle. Rien de plus, rien de moins. J'espérais simplement qu'il ne soit pas comme ces riches prétentieux qui empoisonnaient les écrans coréens dans chaque série diffusée. Les doigts serrées autour d'une pochette presque vide, à l'image de mon propre cœur, je descendis dès que la voiture s'arrêta et suivis « mon père adoptif » dans le large hall à la décoration ostentatoire. Je n'ignorais pas que beaucoup auraient été impressionnés de pouvoir ne serait-ce que faire une apparition furtive dans cet univers de strass et de paillette. Mais, pour ma part, je le haïssais. Aussi à l'aise qu'un poisson en dehors de son bassin familier, j'évoluais avec la sensation d'être une étrangère doublée d'une traîtresse à mon propre égard. Je piétinais mes valeurs et mes convictions pour un espoir. Le rideau de mes cils chuta sur mes pommettes et je repris ma respiration. « Yoon Hee ? » Ma conscience effilochée s'éveilla et je rouvris les yeux pour suivre l'homme dans un dédale de table, jusqu'à une salle à part et occupée par un homme aux tempes grisonnantes et au visage avenant. Il se leva poliment et, après un regard curieux, hocha la tête avec satisfaction. Je m'inclinais respectueusement et lui offris le sourire d'une fille douce et ingénue avant de le saluer dans les règles de l'art. « Asseyez vous ma petite. Vous m'aviez caché une fille aussi belle et bien élevée. » Prenant place sur la chaise que mon « père » tirait, j'observais le « beau-père » avec une curiosité dissimulée sous mes longs cils sombres. J'aimais ce qu'il dégageait. Il exhalait une chaleur et une bienveillance qui me rassérénait. « Pardonnez le retard de mon fils, il a été pris dans les embouteillages. » s'excusa t-il en coulant un regard vers sa montre. Je soufflai doucement sur ma lèvre inférieure, savourant ce court répit pour apaiser un cœur battant. Une voix grave creva ma bulle et la tension fila noyer mes veines échauffées. D'abord grave et chaude, elle se mua en un son âpre et agressif. Pourquoi en ressentis-je du soulagement ? Je me redressai sur mon siège et l'observai tandis qu'il prenait place, avec moins de distinction que la roturière que j'étais en réalité. Il était bel homme, malgré sa colère et son évident de désir d'être à mille lieux de cette salle.  Tu n'es pas le seul. songeai-je, peu concernée par sa crise de colère. Je ne jouais que mon propre rôle et me souciai peu de son peu d'entrain pour un mariage qui n'aurait jamais lieu. Ses mots rebondirent tout autour de moi et firent écho à ce que je ressentais, sous le masque éphémère de la fille parfaite et concernée. Vendre … Il était un jouet dans les mains dans son père, j'en étais un dans les griffes de ma propre vie. Un soupçon de compassion naquit dans mon cœur, douché par le départ brusque des deux hommes et une remarque qui révéla le stéréotype qui me faisait face. J'aurais dû rester calme, mais j'en fus incapable. La tension me fit voler en éclat et le rire éclaboussa ma gorge de milliers d'échos qui rebondirent dans la salle en un son cristallins. Les abdominaux, taillés par la danse, éveillèrent une chaleur sourde dans mon ventre sous les saccades, et des larmes perlèrent au coin de mes yeux étirées par une hilarité nimbée d'ironie. Je ris jusqu'à ne plus avoir de souffle. Alors il s’éteignit, mourant sur ma lèvre inférieure et pulpeuse. L'ombre lui succéda, de même qu'un dédain dont je ne cherchais pas à éteindre l'incendie dans mes yeux noyés d'ébènes. « Je suis soulagée, j'avais peur que tu sois intéressant … ou sympathique. » répondis-je tranquillement en croisant les jambes. « Je ne te réveillerais pas plus que je ne m'intéresserais à ce que tu fais. » répliquai-je avec une chaude acidité. «Parce que tu n'as pas plus de bon sens que de respect pour autrui. Si tu penses une demi seconde que je suis venue ici pour parader devant tes beaux yeux, ou ton compte en banque, tu peux l'oublier. Ce mariage ne dépend ni de toi ni de moi, je n'ai pas d'autre efforts à faire que de rester vissée sur cette chaise. » Sur ces mots, je me penchai pour défaire les lanières qui retenaient mes talons que je retirai. Ils tombèrent sur le sol en un bruit sourd et je repliais mes longues jambes sous mon corps avant de piocher dans les assiettes remplies de poissons frais. La chaire d'un saumon fondit sous ma langue et un sourire étira mes lèvres à la moue rêveuse. Je n'en avais jamais mangé … ou il y a longtemps. Repoussant la mèche brune qui caressait ma joue, j'en pris une autre part avant de lâcher dans un murmure moqueur. « Puisque nous sommes coincés ici, tu devrais manger. Agir, ou réagir, comme un enfant ne te donnera rien de plus qu'un bon mal de tête. Je doute qu'on puisse être fier d'une attitude aussi puérile … à moins d'être totalement immature. » Je relevai la tête et plongeai mon regard dans le sien. Ils avaient de beaux yeux … d'une beauté ternie par une personnalité des plus banales. Comme celles de tous ces riches imbus de leurs personnes. « C'est ton cas ? »



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Kudo Shinobu
citoyen du monde
Kudo Shinobu
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MessageSujet: Re: Unrequited Wedding ▬ NobuHee ♥   Unrequited Wedding ▬ NobuHee ♥ EmptyJeu 13 Juil - 15:23
Unrequited wedding
ft. Seo Yoon Hee ▬ NobuHee ♥



Je calais mon dos le plus confortablement afin d’entamer une sieste, ou plutôt de prétendre faire un somme. Un moyen d’éviter celle que l’on m’imposait. Mais son rire retentit avec tant de force dans le salon, que je ne pus échapper aux traits de son visage tordus par une hilarité dont elle était le seul public. Elle est folle ! Mon rire ne fit pas écho au sien, je ne trouvais rien de drôle dans cette situation, au contraire. J’avais toujours su me soustraire à ces rendez-vous, ces mariages arrangés dans lesquels mon père y voyait une sécurité. Il pensait que de me voir heureux et en ménage serait un soulagement, il s’imaginait que si je n’étais plus seul, je reprendrais sans doute ma vie en main, que je me relèverais et que j’accepterais sans broncher ce qu’il m’imposait. Il avait tort. Il n’avait aucune idée qu’à la seconde où j’avais compris, je ferais de sa vie, à cette illustre inconnue, un véritable enfer. Puis le silence refit surface, presque oppressant. « Sympathique ? Intéressant ? » J’usais de mes coudes pour me redresser dans une position qui se voulait décontractée, en contradiction avec le costume impeccable que je portais. « Non, je suis loin d’être intéressant vois-tu, je pense que tu perds ton temps avec moi. Pourquoi ne pas trouver un autre époux à plumer ? » Son ton froid, détaché aurait pu me convaincre, j’aurais presque pu croire qu’elle n’était réellement pas intéressée. Mais sa simple présence n’était-elle pas une preuve suffisante d’une volonté convoler avec un bon parti ? D’agacement, je souriais, des lèvres étirées en une moue moqueuse. Je ne la croyais pas. « Si tu n’éprouves aucun intérêt pour ce que je fais… pourquoi es-tu donc ici ? » La mâchoire serrée, je l’écoutais m’assommer de cette fatalité dont elle ne s’accommodait que trop bien. « Quand bien même tu paraderais… ne penses pas une seconde que j’aurais posé mon regard sur toi. » Elle avait du répondant, une répartie piquante, cinglante, je devais au moins lui accorder ça. Ne ressemblant en rien à ces héritières qui s’offraient d’ordinaire si facilement, celles qui dissimulaient l’excitation de faire fortune aux bras d’un mari pleinement satisfait d’avoir une si belle créature à ses côtés, derrière un sourire et une attitude de poupée. Elle aurait pu retenir mon attention, si seulement elle n’était pas apparue dans un décor aussi grossier que ridicule. Je me contentais de l’observer. Et même si elle s’efforçait de paraitre à l’aise dans un environnement luxueux, je ne pus m’empêcher de remarquer la lueur qui éclaira ses prunelles pour un simple morceau de saumon. Qui es-tu donc ? « Immature ! C’est ça ! » Opinant du chef, j’optais pour la meilleure attaque : lui donner raison. L’image négative qu’elle peignait était une bénédiction dont il fallait me servir si je voulais pouvoir à nouveau échapper à un énième mariage arrangé. Ce contrat que je considérais comme une manière de m’enchaîner un peu plus, d’entraver ma liberté alors même que je n’y avais pas goûté. J’enviais mon frère, lui qui avait su se soustraire à un précédent accord pourtant déjà scellé. « Je suis immature, puéril, souvent de mauvaise humeur, irresponsable, inintéressant, orgueilleux, égoïste, énumérai-je, sans doute un peu vantard et la liste est encore longue ! Dois-je continuer ? » La repousser, donner une image peu flatteuse et presque criante de vérité sur certains aspects, je ne cherchais pas à gagner du temps, juste à stopper le plus rapidement une histoire vouée à l’échec. Le mariage ? Et puis quoi encore ? Des enfants bientôt ? Ridicule. Je n’avais jamais eu de réel intérêt pour les relations amoureuses, c’était pour moi une perte de temps, je n’éprouvais d’ailleurs pas non plus de réelle appétence pour les sentiments, des émotions futiles entrainant indéniablement une dépendance. Et je m’étais pourtant fait prendre à ce jeu. La curiosité m’avait tendue les bras pour finalement m’étreindre après la rencontre d’une autre jeune femme. Différente, féline, addictive, nos échanges étaient devenus une vraie drogue,  plus elle me repoussait, plus j’éprouvais le besoin de sa présence. Mon téléphone vibra à ce moment précis, comme si elle avait entendu mon appel silencieux, répondant à une prière muette à laquelle elle seule pouvait répondre. Elle savait toujours apparaitre au moment où je m’y attendais le moins, asservissant un esprit déjà à sa merci, un cœur attendant qu’elle ne daigne m’accorder un regard et qui ne répondrait qu’au battement de ces cils. Je souriais en voyant son nom s’afficher sur l’écran, débloquant l’appareil avec avidité. Mais encore une fois, le destin devait se moquer de moi, il me riait au nez en me rappelant qu’elle aussi m’était interdite. Je n’eus pas le temps de lire son message que mon téléphone se coupait, gisant sans vie entre mes doigts et laissant un goût amer sur ma langue. Le destin est une drôle de chose, il revient sans cesse et avec davantage de puissance lorsque l’on essaie de s’y soustraire. L’avais-je mérité ? Peut-être bien, et me retrouver face à une inconnue prétendant accéder au statut de fiancée me donnait la nausée. Je luttais contre l’envie de crier, lui hurler qu’elle devrait fuir devant une promesse aussi dérisoire, qu’elle ne pourrait jamais comprendre ce qui motivait un père complètement perdu face à un fils qui n’en faisait qu’à sa tête. Mais elle n’avait pas besoin de savoir, ni pour mon père, ni pour la maladie, ni même pour celle vers qui mes pensées étaient tournées. Gardes ton calme, ça ne sert à rien de s’énerver, pas maintenant. Le doute faisait vibrer mes muscles et martelait un cœur déjà torturé. Je me sentais étouffer dans cette pièce trop formelle, trop officielle et soudainement trop petite. Me levant d’un bond, je retirais ma veste pour la laisser tomber sur la chaise que je venais de quitter. Comme un lion en cage, je tournais sans même accorder un regard à ma compagne de cellule. Il n’y avait aucune issue, juste une porte à l’autre bout de la pièce, à laquelle je faisais face. Mon dos rencontra la fraicheur du mur, une sensation presque apaisante mais qui ne calmait en rien le feu qui parcourait mes veines, échauffant un être déjà en enfer, et j’accordais finalement une attention relative à la jeune femme. La colère et la déception m’avaient rendu aveugle, alors que je savais pourtant décrypter les non-dits, elle restait un mystère. Droite et fière, mais apparemment résignée. « Pour quelles raisons ? » Je croisais les bras sur ma poitrine, tentant de résoudre l’énigme qu’elle m’imposait. « Si je ne t’intéresse pas, si tu ne comptes pas parader et si des poches biens garnies ne te font pas rêver, alors pourquoi ? Pour quelles raisons est-ce que tu acceptes ce mariage ridicule ? » Si je ne pouvais pas la faire fuir en rugissant, peut-être consentirait-elle à me livrer quelques informations dont je pourrais me servir à mon avantage, faire rompre un marché aussi ignoble que de forcer deux personnes à s’unir par simple intérêt. Ma santé était le moyen de pression de mon géniteur, une âme qui s’éteignait à défaut de trouver sa place dans un monde aussi insipide. « Quel est ton secret ? Sur quel défaut, quelle tâche sombre, s’appuie ton père pour te faire plier à sa volonté ? » Il y a toujours une raison…

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MessageSujet: Re: Unrequited Wedding ▬ NobuHee ♥   Unrequited Wedding ▬ NobuHee ♥ EmptyJeu 13 Juil - 16:13

UNREQUITED WEDDING
FT. SHINOBU ▬ NOBUHEE ♥

Les baguettes levées, je m'immobilisai pour observer mon « fiancé » à l'attitude faussement nonchalante. Le dos rond et les coudes posés sur la table, il apparaissait d'autant plus comme un mauvais acteur que je lisais toute autre chose dans ses yeux noirs. Il semblait … prêt à me faire vivre un sale quart d'heure. Amateur. Je tapotai mes lèvres des baguettes, sans parvenir à être intriguée ou intéressée par un homme qui manquait autant … d'originalité. Il me donnait l'impression d'être immergée dans un de ces nombreux dramas que j'avais eu le loisir de regarder au café. A l'image de ces fils à papa, il était … idiot et prétentieux. Nul autre terme ne me venait à l'esprit face à son comportement et une argumentation des plus ridicules. « Et intelligent. » ajoutai-je avec un sourire à l'innocence démentie par mon regard moqueur. « Néanmoins, essaie de m'expliquer ceci. Si tu es loin d'être intéressant, ce dont je suis intimement persuadée … pourquoi t'entêtes tu à penser que je suis ici pour toi ? » demandai-je doucement en plantant mon regard dans le sien. Je le laissai méditer, peu perturbée par son expression sarcastique ou ses remarques stéréotypées et agressives. Du moins aimais-je à le penser. Ne pense pas une seconde que j'aurais posé les yeux sur toi. Était-il prétentieux au point de croire que j'aurais posé les yeux sur lui ? Nous étions coincés tous les deux dans cette pièce et au même titre, pourquoi s'obstinait-il à penser que j'étais la petite garce de l'histoire ? Quel macho. Un éclat de mépris se ficha dans l'ocre qui baignait mes prunelles mais aucun mot empoisonné ne perça la barrière de chaire. Il n'en valait pas la peine, pas encore. Je plantai mes baguettes dans le saumon et repris une bouchée. Le plaisir éclaboussa mes traits pâles et mes cils balayèrent mes pommettes. Durant une demi seconde, j'en oubliais cet homme et ce marché insensé pour retrouver ma sœur. Une petite demi seconde. Mes paupières battirent et le paysage trouble se para des couleurs du devoirs et du jeu. Il n'était pas le seul à me faire penser à ces séries dans lesquelles j'avais cherché à échapper à ma propre réalité. J'étais l'actrice de cette histoire, histoire dans laquelle il me força à replonger par une exclamation chaude et bruyante. « Tu peux continuer. » opinai-je en posant les baguettes sur la table. Puis l'ocre et l'ébène se mêlèrent tandis que je posai mon menton sur ma paume relevée. «Que font les petites écervelées que l'on te présente d'habitude ? Elles font mine d'être intéressées par ton baratin anti mariage ? Sourient-elles béatement avant de s'exclamer « Oppa, je suis sûre que tu mens. Tu ne peux qu'être parfait. » ?» minaudai-je exagérément en infantilisant ma voix. « Quelle sera la prochaine étape ? Après les insultes, tu essaieras de briser mon cœur forcément épris de ta personne si imparfaite en me sortant que tu ne seras jamais l'homme que d'une femme, que tu es amoureux d'une petite serveuse de supermarché et que jamais tu ne daigneras poser les yeux sur moi par fidélité ? Que tu veux m'éviter une souffrance pareille et que je dois avoir le cran et le courage d'annuler le mariage par moi même car tu n'es pas foutu d'y arriver seul ? Dis moi, jeune étranger, quel est le plan que fomente ton esprit dépourvu de toute originalité ? » Je plissai les lèvres, puis les étirai en une moue déçue. « J'ai vu tous les dramas possibles et inimaginables, essais au moins de me distraire correctement si tu veux vraiment que je t'aide à t'en sortir. » Le silence fut brusque, presque lourd lorsque les dernières notes d'une voix sardonique eurent finit de résonner dans la pièce. Un silence brisé par le vibreur de son téléphone, qui insuffla à ses traits et à son attitude un changement surprenant. L'ombre recula, chassé par un sourire franc et sincère qui illumina son regard où pointa une autre émotion. L'amour. Je penchai légèrement la tête en un mouvement qui fit voyager la mèche qui reposait contre ma joue. Elle effleura ma gorge en une caresse légère, qui me fit frissonner autant que l'idée d'être entraînée malgré moi dans un pseudo triangle amoureux. C'est vraiment un drama ...songeai-je presque blasée par une situation que j'allais devoir supporter quelques jours, voir quelques semaines. Je levai légèrement les yeux quand il bondit de sa chaise. L'amour et la joie s'étaient mués en contrariété et les mots m'échappèrent sans que je songe à les retenir. « Elle n'a pas apprécié l'ajout inopinée de la fiancée indésirée à l'équation ? » m'enquis-je désinvolte. « Pourtant, tous le monde sait que les triangles amoureux sont à la mode. » Un mouvement attira mon regard sur les larges épaules qu'il venait de dévoiler en retirant sa veste. J'avais rarement vu des épaules aussi carrées … Pourquoi la beauté masculine rimait-il si souvent avec débilité ? Un soupir effleura mon inférieure alors que je dépliais les jambes. Ce rôle me pesait déjà. Comment allais-je pouvoir tenir encore plusieurs semaines ? La question qu'il posa brusquement m'aiguilla sur un chemin que j'avais déjà emprunté sans réellement y songer. Je tournai la tête et observai l'homme adossé contre le mur. Mon employeur paternel m'avait demandé de le séduire mais je m'en savais déjà incapable. Tout chez lui m'horripilait, de sa manière de penser à ses remarques inintéressantes. J'effleurai des yeux sa bouche plissée, ses bras croisés et ce regard frangé de cils qu'il dardait sur moi avec un calme effrité. Si je ne pouvais pas le séduire …. Je pouvais m'amuser, tant de sa bêtise que des insultes qu'il m'avait infligé avant même que je n'ouvre la bouche. Après tout, le séduire ou le rendre fou … mon contrat était de l'occuper et non de le déshabiller. « Qui sait. » répondis-je finalement en me redressant à mon tour. Je posai mes pieds nus sur le sol et m'approchai de lui, avec la grâce et la légèreté d'une danseuse. Il me dépassait d'une courte demi tête, ce qui m'aurait donné le loisir d'admirer sa bouche bien dessinée si je lui avais décelé le moindre intérêt. N'en ayant aucun, je levai les yeux vers les siens. « Je pense que tu perds ton temps avec moi … trouve toi un autre époux à plumer. Coincé avec une croqueuse de diamant ... Tu m'as insulté dès la première seconde passée seul avec moi, pourquoi cherches tu maintenant une autre raison ? Pour plomber ta conscience, à supposé que tu en ais une ? » l'interrogeai-je sans ciller. « Pourquoi chercher plus loin maintenant ? Ce genre de question, tu es sensé les poser avant. En vérité, si tu avais été malin, tu aurais cherché à me mettre dans ta poche pour qu'on résiste à deux aux parents et à leurs lubies. » Je haussai mes fines épaules et me détournai pour m'approcher d'une table où je saisis un morceau de poisson. « Tu peux me voir comme une croqueuse de diamant, je m'en moque. J'ai plus de cartes en main que tu n'en auras jamais. Contrairement à toi, je sais pourquoi je suis ici et je sais surtout où je vais. Je n'ai pas besoin de toi, ni même de ta coopération dans cette histoire. Tu peux donc faire ce que tu veux. Gueuler, râler, te plaindre comme un enfant, ça ne me touche pas. » D'un pas léger, je le rejoignis et poussai le poisson entre ses lèvres avant qu'il ait le temps d'exhaler les mots qu'il s'apprêtait à prononcer. La pulpe de mes doigts les effleurèrent, en une caresse rapide qui firent naître des frissons dans mon coude. Sensations que j'ignorais, fière de lui avoir momentanément rabattu le caquet. « Mais ne crois pas que tu vas pouvoir faire de ma vie un enfer. J'ai tes points faibles, tu n'as pas les miens. Alors, ne t'enfonce pas plus.» le menaçai-je sans état d'âme, néanmoins décidée à lui pourrir la vie jusqu'à ce que ce contrat soit brisé. Oeil pour oeil, dent pour dent.


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MessageSujet: Re: Unrequited Wedding ▬ NobuHee ♥   Unrequited Wedding ▬ NobuHee ♥ EmptyJeu 13 Juil - 16:20
Unrequited wedding
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L’intelligence… c’était bien la seule qualité qui m’était inutile à cet instant. Noyé par la colère et la déception, je ne faisais preuve d’aucun bon sens, aucun discernement quant à ma future épouse. Elle représentait un nouvel obstacle à ma liberté, et je comptais bien m’en séparer le plus rapidement possible. Sa remarque m’arracha presque un sourire. Si ce n’est pas pour moi, alors pour quoi ? Jamais on n’avait vu de future mariée accepter un tel accord pour une autre raison qu’un époux digne de ce nom, un homme qu’elle serait fière d’exhiber à son bras. Je m’évertuais à lui faire comprendre que sa simple vue m’envoyait déjà au supplice, malgré les traits fins de son visage et une allure élancée et gracieuse, elle ne représentait à mes yeux qu’un nouveau boulet à ma cheville, et dont mon père détenait la clé. Il me faudrait user de ruse pour pouvoir m’en défaire, trouver la faille qui me guiderait vers le secret qui me permettrait de faire pression. Elle attisait davantage le feu en riant ouvertement de ma vaine tentative à la faire fuir. « Parce que tu penses que je perds mon temps à rencontrer ces princesses ? » Je laissais courir mon regard sur la pièce, ignorant du mieux que je pouvais ses attaques, un juste retour des choses au vu des insultes dont je l’avais gratifié. Je me fichais de savoir si elle les méritait ou non, je n’avais besoin que d’une chose : la rebuter à tel point qu’elle supplierait son père à refuser ce mariage. « Je pense que tu as vu beaucoup trop de dramas justement. Ta vie doit être d’un ennui mortel pour imaginer ce genre de scénario ! Et je ne te demande pas ton aide, tu rompras de toi-même cet accord si tu es intelligente. » Je quittais ma chaise et ma veste pour étirer des muscles contractés par une irritation qu’elle se plaisait à accentuer à chacun de ses mots, furieux de voir, encore une fois, s’échapper celle qui occupait mes pensées. « Elle ? » Je fis semblant de ne pas comprendre, préférant taire les sentiments qui ne me vaudraient que des ennuis, niant l’évidence qui se lisait sur mon visage. Elle m’arracha néanmoins un sourire. « Un triangle amoureux ? Je pense que tu te surestimes ! » Pensait-elle sincèrement pouvoir jouer un rôle décisif ? Avait-elle réellement l’intention d’entrer dans ma vie de cette manière ? Prétendre prendre part à un triangle amoureux et se donner une telle importance, l’idée qu’elle puisse être suffisamment proche de moi me rebutait. Je ne la connaissais que depuis quelques minutes, et elle avait déjà réussi à me faire perdre ma patience et ma capacité d’analyse. Je tentais à nouveau de faire régner le calme dans mon esprit déjà torturé, l’interrogeant sur ce secret qu’elle détenait. Ce sésame qu’il me fallait obtenir, un prix cher payé contre un arrangement qui n’en valait pas la peine. L’envie de forcer la porte pour pouvoir sortir m’étais venu à l’esprit, mais je savais aussi que je perdais mon temps. Je connaissais mon géniteur, buté, déterminé dès lors qu’il avait une idée en tête, rien ne pouvait l’arrêter. Je savais aussi que si j’avais réussi à lui échapper jusque maintenant ne relevait pas du miracle, mais simplement de son laxisme et de l’amour qu’il portait à son fils malade. Et il était désespéré à tel point qu’il se sentait obligé d’user de ruse pour se jouer de moi, m’enfermer comme un enfant pour réussir à me faire plier. D’un pas léger, elle s’approchait, plantant ses iris dans les miens, deux perles dans lesquelles je n’y lisais aucune gêne, aucun remord. Etait-elle si bonne actrice ? Où s’était-elle effectivement résolue à accepter sans broncher ce qu’on lui imposait ? Et à son tour, elle m’assommait d’un discours presque trop bien préparé, un laïus sans saveur qui ne me fit aucun effet tant j’avais l’habitude de l’utiliser. « Te mettre dans ma poche ? Parce que tu aurais accepté peut être ? Tu m’aurais écouté ? Tes mots sonnent faux ! » Le flot de paroles qui passaient la barrière de ses lèvres ne correspondaient pas à son attitude, ou était-ce ce que je voulais voir ? Je rageais de ne plus savoir faire la différence, je fulminais d’être piégé dans cette pièce alors qu’elle s’éloignait. Je me rendais compte de cette tension qui me parcourait alors que j’inspirais profondément, regagnant un espace qu’elle avait envahi sans même que je ne m’en rende compte. J’allais répondre, répliquer une nouvelle fois avant qu’elle ne me surprenne. La chair fraîche du poisson glissait entre mes lèvres, poussé par une main intrusive et qui les effleura. Un contact léger, furtif, une fraction de seconde à peine qui éveilla cette sensibilité que je haïssais. Je me détestais d’autant plus qu’un frisson parcourut mon échine, provoqué par une inconnue qui jubilait de se retrouver dans une situation inconfortable. J’attrapais son poignet au moment où elle l’éloignait, dans un geste brusque qui la surprit à son tour. Une contre-attaque après avoir stimulé cette acuité que je ne parvenais pas à contrôler. J’espérais qu’elle n’ait pas pu saisir la portée de son geste, mais surtout qu’elle ne puisse pas l’interpréter comme le signe évident d’émotions qui n’existaient pas. « Tu connais mes points faibles ? » Je riais devant ce surplus de confiance qu’elle exhalait alors que je conservais mon emprise. « Tu crois vraiment me connaitre ? Tu penses que j’ai besoin de tes points faibles pour réussir à te faire capituler ? » J’usais de mon avantage physique et de ma force pour retourner la situation. D’une impulsion, mon dos s’éloigna du mur pour y coller le sien. Je me laissais déborder par des sens en alerte, que je savais pourtant contrôler d’ordinaire, et je lui en voulais d’avoir réussi à me faire sortir de mes gonds. Ce n’était pas son franc-parler, mais son attitude détachée, cette résignation qui m’empêchait de conserver mon calme. La colère se distillait dans mes veines et m’étouffait, elle s’insinuait vicieusement jusqu’à mes yeux, brouillant ma vue et enserrant ma tête. Une douleur que je connaissais particulièrement bien, dès lors que je baissais les armes face à une irascibilité habituellement  contenue, elle martelait mon crâne pour me rappeler que les excès pouvaient me terrasser. Je luttais contre mon corps, pinçant l’arrête de mon nez pour, à mon tour, rendre son espace à ma fiancée. « C’est ridicule ! » Quelques pas me suffirent pour retrouver ma veste, cherchant le flacon de comprimés qui saurait faire taire cette agonie quotidienne. « Tes mensonges me donnent la migraine ! » J’agrippais le dossier de ma chaise alors que mes poches demeurèrent vides. La voiture… trouve autre chose Nobu… calme-toi. J’inspirais à nouveau profondément, derrière l’opaque de mes paupières, je me concentrais sur la seule qui apaisait sans le vouloir l’impulsif, celui qui tentait de refaire surface en dépit d’une condition qui ne le permettait pas. J’obligeais la paix à faire son retour, et la flamme se tarissait peu à peu avant de pouvoir à nouveau poser les yeux sur mon cauchemar. « Tu n’as pas besoin de moi ? Dans un mariage arrangé, c’est bien la première fois qu’on me la sort celle-là ! Essaies-tu de faire de la psychologie inversée ? Cette fois-ci, c’est mon tour de te dire que tu perds ton temps, j’ai déjà eu droit à tous les scénarios possibles et inimaginables… cherches une autre manière de te démarquer veux-tu ? » La fureur était toujours là, martelant un esprit à vif, je cherchais une échappatoire, mais ses propos et son geste avaient eu raison de moi. Tu es plus fort que ça Nobu… « Tu sous estimes ma capacité à faire de ta vie un enfer… alors pour notre bien, à tous les deux, je te propose de répéter un peu : Père ou papa, c’est comme tu préfères ! Je refuse ce mariage ridicule, cette entrave à ma liberté… Tu peux rajouter quelques larmes ou ce que tu veux, tant qu’il comprend, c’est le principal ! » Je faisais les cents pas, coulant un regard sur cette porte close, glissant les mains dans mes poches, je savais, j’avais compris qu’elle ne capitulerait pas si facilement, et je m’arrêtais finalement pour lui faire à nouveau face. « Et si je te proposais un marché ? Je t’offre ce dont tu as besoin et nous n’aurons plus besoin de cette vaste comédie ! » Je vivais dans l’opulence et pourtant, je n’avais jamais porté une affection particulière à l’étalage des biens et d’une fortune dont je me fichais. Je n’aspirais qu’à une chose : partir, me défaire de cette emprise et quitter la demeure familiale, comme Chang Ahn l’avait fait avant moi. Mais je connaissais l’appétence de certaines personnes pour l’argent. Tout s’achète n’est-ce pas, donnes-moi ton prix.

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MessageSujet: Re: Unrequited Wedding ▬ NobuHee ♥   Unrequited Wedding ▬ NobuHee ♥ EmptyJeu 13 Juil - 16:21

UNREQUITED WEDDING
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« Je ne sais pas …. je me projette seulement dans mon imagination pour donner un peu de couleur à une scène sans substance. » souris-je angélique en calant mon menton sur la paume relevée de ma main. Mais si je détournai peu le regard d'un visage sculpté dans un mélange d'ombre et de lumière, lui s'échinait à fuir le plus possible. Ses yeux noirs couraient dans la pièce close, comme pour y chercher un soupçon de liberté introuvable. Cet homme n'était finalement pas aussi lisse que je l'avais cru au premier abord. Cette peur, cette claustrophobie apparente lui donnaient un peu plus d'originalité, qu'il s'évertuait néanmoins à assassiner platement à chacune de ses remarques. « Que de stéréotypes ... » soupirai-je faiblement contre mes doigts repliés. « Tu ne sais pas ce qu'est la passion ? On peut aimer des séries sans pour autant s'ennuyer dans sa vie. Quand aux menaces … » Mon bras retomba élégamment contre mon flanc alors que je reculai pour appuyer mon dos contre la chaise. « Elles traduisent un manque d'intelligence. Hors, si tu ne l'es pas toi même, comment peux-tu même avoir l'audace de me demander de l'être ? » soufflai-je d'une voix posée, en un mélange de notes à la sensualité inconsciente. Mais je perçus sans peine celle d'un corps en partit dévoilé et dont les muscles roulaient sous sa chemise fine. Un tableau poignardé par un éphémère éclat de rire cristallin. « La seule chose que je surestime, c'est la teneur de mes sentiments. Tu ne sais donc pas ce qu'est un triangle amoureux ? » demandai-je sans chercher à dissimuler la pointe de moquerie qui enflammait mon regard. « Ton accord importe peu. La seule chose dont il aurait besoin pour se former, c'est soit ma volonté de t'épouser, soit mon amour pour toi. Le second étant exclu d'office vu que … » Je penchai légèrement la tête en un mouvement gracieux que dessina quelques mèches sauvages. « Tu n'es pas transcendant psychologiquement, il ne reste plus que la première solution. Un oui affirmé de ma part devant nos parents donc ? » lançai-je provocante le menton relevé. Tu n'as pas les tripes pour jouer avec moi idiot. songeai-je en plantant fièrement mes yeux soulignés de mascara dans les siens. Il s'éloigna, je le suivis. Mon pas trahissait la danse, mes mouvement le feu qui couvait sous la surface lisse et surjouée d'une fille qui n'existait pas. Et pourtant, je peinais à retenir la vraie personnalité sous le vernis qu'on m'avait imposé. J'aurais dû sourire, me montrer courtoise et rester impassible face aux insultes et aux insinuations d'un homme qui m'horripilait. Impossible, d'autant plus que j'étais incapable d'imaginer tenir un rôle sans saveur. Hors, il était aussi facile à taquiner qu'à déstabiliser. « Tu n'es pas plus capable de déceler un mensonge qu'une vérité. Tu l'as dit toi même … je ne serais pas ici si je n'avais pas quelque chose en échange. J'aurais pu te laisser me le donner … ou tenter. » Si tu avais été autrement. Mentir aurait été soutenir ne pas y avoir pensé avant cette rencontre. Durant une demi seconde, j'avais imaginé que ce « fiancé » imposé puisse avoir un tempérament susceptible de contrer celui d'un homme antipathique mais au pouvoir décisif. Si tel avait été le cas …. s'il avait su m'impressionner, je lui aurais sans doute dévoilé mes raisons et celles d'un chaebol déterminé à lui voler sa société, en échange de ma sœur disparue. « Tu ne le sauras jamais. » ajoutai-je dans un murmure en plongeant dans l'anneau sombre qui couronnait ses pupilles ébènes. Mais tu échapperas à ce mariage et je n'aurais plus jamais à supporter un monde aux dorures sans surprises.Je m'éloignai, incapable de rester en place, pour voler un morceau de poisson que je poussai entre ses lèvres à l'incarnat éclaboussé du sang de l'irritation. Je voulais l'achever, lui montrer qu'il n'avait aucun pouvoir sur moi et n'en aurais jamais. Il réagit comme un mâle blessé dans son orgueil. Ses doigts menottèrent mon poignet, avec une brutalité qui me surprit sans pour autant briser mon aplomb. Droite et digne, je le laissai faire sans baisser ni la tête, ni un regard ancré dans le sien. Il tenta de me faire ployer d'un geste, en retournant physiquement la situation. Mon dos heurta le mur, comme pour trahir une scène à l'intimité inexistante. « Je n'ai jamais affirmé te connaître. » le contrai-je calmement en redressant le menton. « J'ai seulement parlé de tes points faibles. Et tu ne sais pas que l'amour est le pire de tous ? » Un sourire enflammé étira mes lèvres pleines, en un dessin reflété par mes yeux sombres et tachés du sang de la provocation. « Vraiment ? Alors essaie. Mais laisse moi te dire une chose avant que tu t'humilies. Hormis ta force physique, tu n'as rien pour y parvenir. Si tu veux frapper ou sombrer dans la violence, vas y. Mais quelques bleus ou os cassés ne me soumettront pas plus que tes remarques. » éructai-je sans plus lui offrir ni sourire ni moquerie. Seule une détermination sans faille habillait mes traits. Il ne serait ni le premier ni le dernier à vouloir lever la main sur moi pour faire plier ce qui ne pouvait pas l'être. Un frisson me parcourut l'échine et si je n'en laissai rien transparaître, l'appréhension mordit la chaire tendre d'un cœur emballé. Je le sentais cogner dans mes tempes et dans la veine gonflée qui bleuissait ma gorge nacrée. S'il osait …. Il n'en fit rien. Sa main libéra mon poignet, que je retins violemment tant l'envie de le gifler brûlait ma peau. Les ongles pénétrèrent la chaire fine qui couvrait mes paumes alors qu'il s'éloignait en pinçant son nez dessiné. Je respirai. L'air glissa entre mes lèvres, caressa ma langue, assécha ma bouche. Le sol était froid sous la plante de mes pieds, incendié par ce mélange d'émotions qui m'avait étouffé sous la pression. Je lui ferais payer, la peur et la courte impuissance qu'il venait de m'infliger. Il s'était comporté comme tous les mâles, tous les coqs en soif de domination. « Je ne te le fais pas dire. » sifflai-je silencieusement en me détachant du mur contre lequel je m'étais retrouvée plaquée, collée contre mon grès. Et ta connerie m’écœure. Ces mots, je les retins en mordant férocement ma langue. Une larme de sang échappa aux lèvres d'une blessure douloureuse, pour envahir ma bouche d'un goût âcre et métallique. Il vacillait presque sur ses jambes, la respiration coupée et les paupières à moitié fermées. « Pourquoi ? Je croyais que tu n'avais pas de temps à perdre à rencontrer ces princesses ? » lui rappelai-je en claquant la langue, fièrement campée sur mes pieds nus. « Me quoi ? » répétai-je les yeux agrandis. « Me démarquer ? Mais pourquoi ferais-je une chose pareille ? Pour toi ? » demandai-je avec un mépris impossible à ignorer. Mais le lion dans sa cage était trop préoccupé à être odieux pour réviser une opinion ridicule. Je croisai les bras sous ma poitrine et l'observai sans mot dire tandis qu'il faisait les cents pas en mimant une scénette qui lui aurait probablement valut la statuette du plus mauvais jeu jamais entrevu. Il s'arrêta en ponctua une phrase de mauvais goût emprunté une nouvelle fois à de vieux téléfilms et glissa ses mains dans ses poches pour proposer la seule chose qui manquait à cette vaste comédie. Un chèque. Pathétique Je haïssais l'argent, autant que je haïssais le comportement qu'il adoptait depuis le début de cette entrevue. « Vraiment ? Tu accepteras quelque soit la chose que je te demande ? » Je te tiens. Je m'avançais doucement, sans oublier. Ses doigts sur ma peau, la teneur de son regard, chaque mot, chaque couteau invisible qu'il avait lancé pour me lacérer. Je m'immobilisai à quelques millimètres de lui et levai la main pour poser mes doigts fins aux ongles pâles sur son torse. Je cherchai à le déstabiliser mais je fus celle, durant une demi seconde, qui vacillait intérieurement. Je sentais la chaleur de sa peau sous le fin tissu de sa chemise … percevais les battements de son cœur sous la pulpe de mes doigts. Son parfum un peu musqué caressa mes narines et pénétra ma gorge, comme pour brûler un sang déjà incandescent. Un souffle rauque, coincé derrière une prison d'ivoire et de chaire. Je levai la tête et mes yeux bordés de cils sombres pour effleurer du regard son menton, sa bouche plissée, son nez en une lente ascension qui me conduisit jusqu'à ces deux puits sombres et profonds. Je fus tentée d'oublier. La mascarade, le jeu, la vengeance. Tentée d'oublier jusqu'à cette scène. « Pourquoi les garçons bien sont-ils toujours peu attrayants ? Et pourquoi les connards sont-ils toujours beaux à damner un saint ? » soufflai-je gravement en le fixant avec intensité. Ma main glissa et coula sur son épaule tandis que je me hissai sur la pointe des pieds. « Tu sais ce que je vais faire? » murmurai-je doucement. « Je vais accepter ce que je voulais refuser. Parce que tu n'es pas le premier non plus … mais tu es le premier qu'on me présente et que j'ai envie de faire cracher du sang. C'est dommage …. parce que tu es craquant. » Mon poing se ferma et je frappai violemment son épaule, avec toute la force dont j'étais capable
dans un corps fragile. « Ouverture. » fis-je froidement pour trancher avec une sensualité surjouée quelques secondes plus tôt. Sans un mot, sans un regard, je retournai vers la table et repris place sur ma chaise. Je me penchai et, sans plus faire attention à lui, remis mes chaussures. Mes doigts glissaient, couraient sur mon pied pour renouer les lacets défaits. Renouer mon calme et ma maîtrise. Puis je me redressai pour lui faire face, sans plus lui montrer aucune des émotions que mon regard, pourtant, devait trahir. « Je vais te le dire ce que je veux en échange. Tombe amoureux de moi et laisse moi te briser le cœur. Alors je serais ravie de dire … comment tu as dit déjà ? Père, je refuse ce mariage ridicule qui entrave ma liberté. » Droite et fière, je conclus. « C'est mon prix. Et nous savons tous les deux que tu ne peux pas le payer. Dommage n'est-ce pas? »


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MessageSujet: Re: Unrequited Wedding ▬ NobuHee ♥   Unrequited Wedding ▬ NobuHee ♥ EmptyJeu 13 Juil - 16:24
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Peu importe à quel point je me montrais exécrable, elle trouvait toujours une parade à mes insultes. N’avait-elle pas compris que, pour son propre bien, l’annulation d’un tel accord était la seule issue possible ? Elle ne se rendait pas compte à quel point elle s’enfonçait dans un échange dont elle n’en ressortirait que perdante. Je chassais les images des couloirs d’hôpitaux qui s’imposaient à moi, reportant mon attention sur la furie que j’avais provoqué. Une scène sans substance Qu’attendait-elle ? De me voir lui tomber dans les bras, souriant et heureux, pleinement satisfait d’un marché auquel je n’avais pas eu mon mot à dire ? Mais alors que la rage et la colère éclaboussait mes traits, les siens restaient lisses. La douceur de son visage dissimulait le démon qui se cachait derrière, et pour lequel je n’étais apparemment qu’une proie de plus. Les menaces lancées abruptement se tarissaient alors qu’elle s’en défaisait par le biais de quelques remarques soufflées, balayant mes maigres efforts pour la faire fuir. « C’est justement parce que je manque d’intelligence que je te demande de l’être à ma place ! Te ferait-elle défaut au point de ne pas comprendre non plus ? » Je lui offrais une mine déçue, les lèvres toujours pincées alors que la fureur se distillait dans mes veines. J’étais pris au piège et elle ne trouvait rien de mieux que de s’acharner contre moi. Un juste retour des choses… Je ne pouvais pas vraiment la blâmer, juste subir ce qu’elle me rendait avec générosité. Des paroles qui jaillissaient comme une vengeance implacable. L’évocation d’un triangle amoureux me paraissait absurde, il n’était qu’un terme alors que je découvrais seulement les méandres des relations amoureuses. Découvrir. Je n’étais même pas sûr de savoir où je mettais les pieds avec elle, et je devais désormais tirer un trait sur une histoire qui n’en était encore qu’à ses prémices pour… pour une femme que je ne connaissais pas ? Foutaises ! J’aurais pu crier au complot, accuser mon père de me faire mourir beaucoup trop vite, mais je savais que mes réclamations tomberaient dans le néant. Elle jouait avec ma patience, et sa provocation m’arracha une nouvelle grimace. Un oui affirmé. Ma soudaine lâcheté me forçait à lui échapper en m’éloignant, une fuite inutile. Peu importe ce que son père détenait sur elle pour la faire plier, elle était en position de force et je lui tendais les armes pour m’abattre malgré moi. Où était passé mon calme, ma capacité à rester de marbre et à garder mon sang froid même dans les situations les plus difficiles ? Comment pouvait-elle annihiler ma conscience qui habituellement me poussait à réagir en attaquant sur des faiblesses visibles, presque évidentes.  Je rageais une fois de plus, contre elle, mais surtout contre moi d’avoir été trop rapide. D’avoir tenté de lui proposer mon aide au mauvais moment, un autre accord qui aurait peut-être pu défaire le précédent, même si je peinais à croire qu’elle puisse accepter si docilement de courber l’échine et de m’offrir cette supériorité qui la ferait taire. Je fus pourtant celui à qui elle imposa le silence, du bout de ses doigts, d’un touché sur mes lèvres je sentais sa chair avant même de sentir celle du poisson. Jouant avec une sensibilité qu’elle ignorait et que je gardais secrète en la poussant contre le mur. Et le venin de cette faiblesse pourtant ignorée me terrassait de nouveau. La douleur soudaine et lancinante qui vint emprisonner mes sens pour les décupler, abrutissant un peu plus l’homme qui manquait de contrôle sur un côté impulsif que la retenue savait pourtant dominer. Je refusais de me mettre à genou, ni pour elle, ni pour le calvaire qui faisait battre mes tempes à un rythme effréné. Je soufflais de frustration, crachant un air chaud, ignorant la guerrière pour laquelle elle tentait de se faire passer. La violence n’avait jamais été un recourt, mais que me restait-il quand la perspicacité restait muette ? Je supportais l’affliction émanant à la fois d’une migraine familière, mais aussi de l’assurance effronté de ma fiancée. « Parce que tu penses que ma présence est le signe de ma volonté à te rencontrer ? » J’avais réussi à la toucher, si elle n’avait rien montré jusqu’à cet instant, la quiétude de son visage laissa place à une moue contrariée. « N’est-ce pas ton intention ? Un Oui affirmé de ta part devant nos parents ? Alors si tu comptes opter pour l’enfer, aies au moins le courage de faire davantage d’efforts. » J’arpentais la pièce, errant comme une âme en peine à la recherche d’une sortie, d’un moyen pour me défaire des liens invisibles qui serpentaient pour s’enrouler et écrouer ma détermination à vivre ma vie. Les mots furent lâchés une nouvelle fois, et la question fut posée, m’échappant presque alors que je lui offrais une compensation, financière ou non, elle appuyait sur des défauts que je masquais d’ordinaire, et je tentais alors d’ébranler davantage sa fierté. Tout a un prix me répétai-je.  J’aurais dû me douter que ses talents ne s’arrêteraient pas à de simples paroles lancées pour m’achever, et je regrettais déjà cet accès de confiance qui m’avait poussé à lui servir sur un plateau une nouvelle dose de pouvoir à exercer sur moi. Je déglutis à sa question, elle n’annonçait rien qui puisse m’être favorable, néanmoins, j’étais l’instigateur de ce revirement, et je n’avais d’autre choix que de paraitre indifférent. Mais qu’est-ce que tu fous Nobu…  « Ton prix est le mien. » J’aurais pu accuser l’instinct de survie de me réduire encore à l’état d’objet, de me vendre moi-même, et pour quoi ? Une liberté rudimentaire et surveillée, une liberté qu’elle entravait en s’approchant à nouveau. Son parfum embaumait l’air, et en dépit du dégout qu’elle m’inspirait, je respirais les douces effluves qui emplirent mes narines et firent taire la colère, une fraction de seconde que je repoussais vivement alors qu’elle posait à nouveau la main sur moi. La chaleur de sa paume s’ajouta à la caresse du tissu, un rempart inutile qui accentuait davantage la sensation de sa peau si proche de la mienne. Le touché qu’elle m’imposait hébétait un muscle battant à un rythme effréné, et je peinais à rester impassible. J’avais la sensation que mes organes se liquéfiaient, incapables de lutter contre cette agression soudaine, bloquant ma respiration pour ignorer cette perception accrue. Ses iris se posèrent sur mes lèvres avant de se planter dans les miens. Si tu penses que je vais t’embrasser… tu te mets le doigt dans l’œil et jusqu’au coude ! Je serrais les poings toujours enfoncés dans mes poches, à tel point que je pouvais sentir craquer les jointures de mes phalanges que je savais blanchies par l’effort sans même les voir. « Damner un saint ? Je ne pense pas prétendre pervertir ton esprit avec mon apparence, après tout, les démons sont immunisés, non ? » Sa réflexion m’arracha un sourire factice, et un soupir de soulagement m’échappa lorsqu’elle s’éloigna, laissant une sensation désagréable là où elle avait apposé sa main. Comme marqué au fer blanc, la brûlure laissée par ses doigts relevait presque du supplice, et je tentais de reprendre mon souffle trop longtemps ignoré avant de me raidir de nouveau alors qu’elle se hissait sur la pointe des pieds pour se mettre à ma hauteur. Ses pulpeuses s’entrechoquèrent, crachant à nouveau son venin pour l’héritier qui la méprisait. Le faible coup qu’elle me porta fut une délivrance, signant la fin d’une première bataille qu’elle remportait facilement, mais je comptais bien la laisser dans l’ignorance de cette déficience.  La guerre ne faisait que commencer, et j’attendais mon tour afin de brandir mes armes. Concentres toi. Peu importait ses faiblesses, celles qu’elle agitait avant de les reprendre pour s’en servir efficacement, celles qui ne m’étaient d’aucune utilité, je me savais fin observateur pour réussir à contre attaquer en temps voulu. « Faire cracher du sang à un homme craquant… cela ne m’étonne pas que l’on t’impose un mariage arrangé ! J’en aurais presque pitié ! » Elle regagna sa chaise, laissant la distance détendre mes muscles, permettant à mon cœur de reprendre un rythme plus régulier et une respiration moins saccadée. Je pensais l’avoir suffisamment blessé pour qu’elle refuse, qu’elle cherche un moyen de partir, mais encore une fois, sa voix brisa le silence, anéantissant le peu de contrôle que je m’efforçais de conserver. Mon rire éclata, il fut la seule réaction possible à une requête complètement folle. J’attrapais le dossier de la chaise sur laquelle reposait ma veste, crispant les doigts sur le bois. « Tomber amoureux de toi ? » L’hilarité noyait la rage. « Dommage en effet. » Je te tiens. Si sa seule ambition était de me voir implorer son amour, soit, je lui donnerais ce qu’elle attendait. Je contournais la table pour la rejoindre, prenant une profonde inspiration, ignorant ma conscience qui me criait de l’éviter, de ne pas réitérer le fléau d’un contact qui avait le pouvoir de me faire plier. Et pourtant. Je réduisais la distance, jusqu’à être suffisamment proche pour attraper sa main et l’approcher de mon cœur sans pour autant l’y poser. La tension parcourait mes veines, alors que je tentais d’insuffler un semblant de joie dans mon regard, glissant mes doigts derrière sa nuque. Je l’attirais sans lui laisser le choix jusqu’à nos souffles se mêlent, donnant l’impression que je comptais lui subtiliser un baiser. Mais je m’arrêtais, à quelques centimètres seulement, savourant presque la douceur de ses lèvres charnues.  « Et si je te dis que je t’aime ? Tu pourrais briser mon cœur là, maintenant. Tu n’aurais pas à supporter de jouer les fiancées énamourées, et tu pourrais rentrer chez toi ! » Et surtout, j’aurais l’occasion de mettre fin à cette histoire sans même user de stratagèmes qui me fatiguaient déjà. Je la libérais pour rejoindre la porte, et par simple automatisme, j’appuyais inutilement sur la poignée. Le battant restait désespérément immobile, mais il me permettait de gagner quelques précieuses minutes, le temps pour moi de faire à nouveau régner le calme sur la tempête qu’elle avait déclenché. Combien de temps allaient-ils nous laisser enfermer ? Et si je simulais un malaise ? Non. Plutôt mourir que de lui laisser une nouvelle fois entrevoir cette faiblesse.

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Seo Yoon Hee
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MessageSujet: Re: Unrequited Wedding ▬ NobuHee ♥   Unrequited Wedding ▬ NobuHee ♥ EmptySam 15 Juil - 19:04

UNREQUITED WEDDING
FT. SHINOBU ▬ NOBUHEE ♥

« Peut-être ... » murmurai-je en songeant à ce mélange de folie et d'amour qui m'avait poussé à accepter ces fausses fiançailles avec un homme aussi mature qu'un enfant de cinq ans. Les lèvres boudeuses et les prunelles aussi noires qu'un ciel sans lune, il ne semblait plus savoir que dire ou que faire pour m'atteindre et me faire renoncer. Seule cette femme, cette inconnue à la présence trahie par son vibreur, distilla un peu de douceur dans son visage tendu. S'efforçait-il d'être un connard pour elle et leur histoire, ou l'était-il naturellement ? La question s'attarda dans un pan de mon esprit, nimbée d'un ombre noircie par les prémices d'un culpabilité inquiétante. J'aurais pu comprendre son attitude s'il m'avait parlé d'amour, s'il m'avait confié que ce mariage le hérissait en raison des sentiments qu'il nourrissait pour cette femme. Mon armure serait tombée, ma hargne se serait tarie et ma colère envolée. Mais la brutalité de son geste et la force de sa poigne me firent oublier son possible cœur tiraillé. La colère déchira mes veines, de même que le mépris. Il éclaboussa mes pupilles dilatées, au néant déversées dans des iris aux couleurs inexistantes. Durant une demi seconde, je me surpris à le haïr à l'instar de tous ceux qui avaient posé les mains sur moi. Une haine qui se dilata dans un cœur battant, tandis que je reprenais discrètement mon souffle tandis qu'il s'éloignait. Petit con. Salop. Abruti. Tant d'insultes que je retins en mordant une langue que le sang souilla. Mais le métal et la douleur furent atténués par une bêtise qui me sidéra. Un rire caressa ma lèvre en un son irrégulier et bref dont les échos traîtres en révélaient plus que je ne l'imaginais. « Tu as raison Kudo Shinobu. » ironisai-je. « Malgré la teneur de notre conversation, malgré l'évidente réalité selon laquelle je ne fais que rebondir sur ta connerie, malgré ton expression glaciale lorsque tu m'as entraperçu la première fois … il est tellement évident que tu n'es venu que pour moi. Pardonne moi de ne pas avoir réalisé plus tôt ce que mon propre esprit croyait avec tant de ferveur. » Mon dos effleura la chaise et je me raidis à l'image d'une statue de cire à la vie trahie par deux amandes au jais enflammé. « L'hypocrisie n'est pas du courage, pas plus que la force brute. » lui assénai-je sans pitié. « Mais il est vrai que nous n'avons pas les mêmes valeurs. Néanmoins, et heureusement pour moi, je ne t'épouse pas plus pour ta morale que pour ton compte en banque. Aussi abandonne. Tu n'as rien qui puisse m'empêcher maintenant de t'épouser …. A moins que ... » La langue avait joué avant que mon esprit ne puisse comprendre ce que ma fierté désirait. Cet homme à genoux, les lèvres à l'incarnat éclaboussé du sang de ses excuses. La statue prit vie et quitta son siège pour approcher celui qu'elle désirait étrangler. Celui qu'elle caressa plus qu'elle ne blessa. Celui qu'elle effleura d'un doigt à peine posé … celui dont le souffle chaud rebondissait sur sa peau embrasée. Il s'arrêta et un silence assourdissant envahit mon corps tendu …. puis il reprit, doucement, violemment. J'entendais ses coups dans mes tempes, ses frappes dues à la colère qui ébouillantait ma peau pâle. La colère expliquait le nœud dans ma gorge, la tension dans mon ventre, cette respiration entrecoupée et la lente descente de cette main brûlante. Elle expliquait mes mots, mes pensées confuses et mon éphémère fascination pour un regard à la profondeur inattendue. Les sages … les sages disaient que les yeux étaient le reflet de l'âme. Les siens étaient deux puits dont les eaux reflétaient la lumière. Un tableau duquel je m'arrachai, à la manière d'un noyé échappant aux flots d'un mer battue par les orages. Le coup dissimula mes propres faiblesses et l'orgueil me sauva de la noyade. J'esquissai un pas, puis deux pour m'éloigner d'un corps dont la chaleur contrastait avec les émotions glaciales et méprisantes qu'il m'inspirait. Et je reculai encore, me détournai … Il frappait toujours, comme pour crier des mots inintelligibles à un esprit fermé. « As tu seulement conscience que le seul qui mérite ta pitié … c'est toi ? Penses tu vraiment, avec ta personnalité, que tu ais assez de pouvoir pour stopper ce mariage si j'y donne mon accord ? » lui demandai-je posément. Je ne savais plus vraiment ce que je cherchais à obtenir de sa part. Mes mots m'échappaient, de même que ces émotions brûlantes qu'il avait fait naître. Fureur, rage et dégoût s'entrechoquaient dans mon esprit. Un sourire sardonique étira mes lèvres, en un dessin qui s'accrocha à mon visage méfiant lorsqu'il s'approcha. Ses doigts écrouèrent les miens puis ses jumeaux ma nuque. « Qu'est-ce que tu fais ?! » me rebellai-je en y opposant une résistance instinctive, prête à frapper. Mais une fois de plus, il usa de cette force brute qui donnait aux mâles une supériorité écœurante. Jusqu'à ce que nos visages s'effleurent et que nos souffles s'entremêlent. Je retins ma respiration, les yeux agrandis par une proximité que je n'avais pas imaginé. La sienne était chaude … brûlante contre ma bouche plissée. Ma salive s'évanouit et mon esprit fut balayé. Je fus sourde à son attaque, aux quelques phrases que la sienne murmura. J'étais … soumise à des sensations que je ne comprenais pas. Je ne l'entendais plus. Aussi muet que l'homme qui me faisait face, il me laissait seule dans le silence et l'obscurité … aussi noire que les mèches qui balayaient son front, que les cils qui effleuraient sa peau, que les pupilles gonflées dans deux amandes rétrécies. Il me lâcha et je me sentis partir en arrière, emportée par l'opposition de mon propre corps. Quel … « Salop … » expirai-je en fermant les yeux, les poings serrés sur mes genoux. Mes ongles pénétrèrent ma chaire. Il jouait avec la poignée. Ce pourri. Ce connard. Cet infâme … ! Son phrasé, que mon cerveau avait retenu à défaut de traduire, me heurta et me frappa de plein fouet à retardement. Je t'aime ? Me prenait-il pour une idiote ? Je pris une profonde inspiration et me levai d'un bond pour le rejoindre, emportée par un mélange d'orgueil et d'émotions indéfinissables. Oublié la fuite, la fureur ou l'hésitation. J'enfonçai les ongles dans sa veste hors de prix et, d'un geste, le forçai à se tourner vers moi. « Si tu veux convaincre quelqu'un … ais au moins le cran d'aller jusqu'au bout ! » Les doigts coulés dans le col de sa chemise, contre sa peau brûlante et battue par son cœur, je le tirai vers moi pour plaquer ma bouche contre la sienne. Elle était chaude … parfumée par le saumon que j'y avais glissé. J'écrouai son inférieure charnue de mes lèvres effrontées et la caressai du bout de la langue avant de l'y aspirer. Je jouais. Je relâchai pour mieux reprendre, pour mieux croquer … mordre. Je m'imprégnai de la saveur de sa peau écarlate, de la chaleur de cette langue dont je sentais la présence, de la brûlure de nos souffles entremêlés. Un baiser volé. Dominé. Une conquête sans pitié qui ne toucha qu'une inférieure torturée que je finis par relâcher. « Réfléchis à deux fois maintenant avant de faire quoique ce soit. » murmurai-je gravement contre sa bouche avant de le pousser brutalement. Je glissai la main dans mes cheveux et y pris l'épingle qui maintenait mon chignon sur un crâne douloureux. Ils cascadèrent autour de mon visage pâle, en un voile qui éclaboussa mes épaules fines. Moins troublée par ce geste que par un baiser dont le souvenir agressait encore un cœur suffocant, je glissai l'objet dans dans la serrure qui céda au bout de quelques secondes. La porte s'ouvrit sur un couloir vide. Mais avant que mon compagnon ne puisse s'enfuir, j'appelai d'une fois claire, bien qu'aux accents rauques. « Père ? » L'homme, qui n'était qu'un pion méprisable sur un échiquier tremblant, apparut, suivit du père de cet arrogant imbécile. Le regard de ce dernier s'attarda sur ma coiffure puis sur son fils dont l'expression était plus traîtresse que la mienne. « Alors ? » demanda l'instigateur du contrat. Mes cils voilèrent momentanément mon regard aux accents orageux. Je m'efforçais d'en dissiper les nuages, m'efforçais d'oublier un sang violenté et plus encore la caresse persistante de sa bouche sur ma peau. Un sourire s'épanouit sur la mienne. Ingénue, doux … à l'image d'un regard qui se dévoila. « C'est un homme charmant père. » murmurai-je en inclinant légèrement le buste. « Que je serais heureuse d'apprendre à connaître. Que je serais heureuse d'épouser. » Mon visage n'était plus celui d'une femme sauvage et rebelle. Il était le stéréotype parfait de la jeune fille bien éduquée et à la personnalité douce et effacée. Je me retournai vers mon fiancé pour quelques semaines et m'inclinai devant lui. Mes cheveux dégringolèrent dans le vide et dissimulèrent la dureté éphémère de pupilles rétrécies. « Et pour te répondre … si tu me disais je t'aime, je te dirais ….le temps n'est qu'un battement d'aile pour celui qui attend. Attends moi, je viendrais. » [color:f6cc=#green]« Je t'aime ? Tu lui as dit je t'aime ? » s'exclama son père. Sans voir une expression que je devinais au ton de sa voix, je me redressai et plongeai dans son regard. « Au plaisir de te revoir bientôt … mon fiancé. » soufflai-je avec un sourire épanouie. D'un pas de danseuse je me détournai et m'éloignai dans le couloir, avec une grâce naturelle qui ne trahissait aucune de mes émotions. Ni la colère, ni le mépris … ni le trouble. Mais un baiser, quelque soit celui qui le donne, ne troublait-il pas naturellement ? Je me mordis la lèvre et haussai les épaules. Ce n'était que le résultat de la rage et non du désir physique. Certes il était beau mais … Un frisson de dégoût me parcourut et je quittai l'hôtel, sans un regard en arrière, pas même pour ce père inventé qui n'était rien de plus qu'un pion comme je l'étais pour lui.

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Kudo Shinobu
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MessageSujet: Re: Unrequited Wedding ▬ NobuHee ♥   Unrequited Wedding ▬ NobuHee ♥ EmptyDim 16 Juil - 1:01
Unrequited wedding
ft. Seo Yoon Hee ▬ NobuHee ♥



Son attitude, la proximité qu’elle m’imposa par deux fois, le venin qu’elle crachait pour tenter de me diaboliser et de m’abrutir, tout chez elle me rebutait et pourtant. Si l’on faisait abstraction de l’abysse qu’abritaient ses iris, des dagues qui passaient la barrière de ses lèvres, de ses traits tirés par la fureur, elle avait tout pour plaire. Mais derrière la silhouette élancée, les lèvres qu’elle pinçait instinctivement et le doux visage qu’elle arborait se cachait une prédatrice. Néanmoins, elle avait raison, si elle donnait son accord plus rien ne l’empêcherait. Seul, il m’était impossible de faire plier les hommes à l’initiative de ce mariage, le malade ne saurait trouver une échappatoire, et je la haïssais pour avoir laissé éclater cette vérité que j’évitais. Elle jouait avec moi, je n’étais désormais plus qu’un pantin qu’elle se plaisait à manipuler, allant jusqu’à réclamer un amour dont elle ne ferait jamais l’objet. Je voulais lui faire ravaler ses paroles, mais j’optais pour un juste retour des choses en usant à mon tour d’une approche qu’elle m’avait infligée et qui avait presque réussi à me faire flancher. Je contournais la table pour la rejoindre à mon tour alors que la raison me criait de faire demi-tour, et à chaque pas, la brûlure de sa main sur ma poitrine irradiait. La sensibilité accrue torpillait mes muscles comme pour leur ordonner de faire rebrousser chemin et de m’éloigner d’elle, mais je m’interdisais de la laisser entrevoir ce qui me posait tant de difficultés. J’attrapais sa main en même temps que je l’immobilisais en m’emparant de sa  nuque, et je réduisais davantage la distance pour sentir son souffle se mélanger au mien, murmurant contre ses lèvres ce qu’elle voulait entendre. Une déclaration aussi fausse que le mariage qui m’attendait. Peu importait qu’elle tente de se défaire de mon emprise, si elle avait eu l’avantage quelques minutes plus tôt, c’était à mon tour de la dominer par la force. Une simple étreinte que je relâchais aussitôt que le malaise menaçait de souffler l’effort aussi minime soit-il. Je tentais à nouveau d’imposer le calme dans le brasier qui me consumait, l’esprit encore embrumé, la peau incandescente de ce toucher éphémère et pourtant bien trop puissant. Il annihilait la volonté et abrutissait les muscles déjà tremblants alors que je m’éloignais pour retrouver une liberté que j’avais volontairement étouffée. Et tout ça pour quoi ? Lui donner l’illusion que j’étais capable du pire ? Mais mes pulsions avaient leurs limites, une crainte qui me retenait et qui domptait une impulsivité retenue prisonnière de cette faiblesse. J’appuyais sur la poignée, l’écoutant m’asséné une nouvelle fois d’une insulte certainement méritée, mais qui n’avait aucun effet. Je préférais les mots, les paroles prononcées et qui mouraient dans les airs, s’évaporant aussi facilement qu’ils étaient proclamés. Le toucher lui, laissait une trace invisible qui m’anéantissait. La respiration saccadée, je savourais cependant cette émancipation relative pour lui faire face de nouveau. Quel idiot ! Elle fut plus rapide, réduisant à néant la distance que j’avais volontairement mise entre nous. En saisissant ma veste, elle m’écrouait une nouvelle fois et je percevais une lueur folle dans son regard. J’avais réussi à lui faire perdre le contrôle, et je savourais cette mince victoire, mais je sentis ses lèvres sur les miennes avant même de comprendre ses intentions, et la douceur qu’elle m’offrait contrastait avec les insultes qui les avaient effleurées depuis mon arrivée. Les poings serrés au bout de mes bras ballants, je m’abreuvais sans le vouloir de sa chaleur, une nouvelle intrusion à laquelle je refusais de répondre. Je sentais l’ivoire torturer mon inférieure que sa langue venait caresser, apaisant à peine la brûlure qu’elle laissait pour à nouveau tourmenter mes lèvres impassibles. La tension m’accablait et faisait vibrer chaque fibre, chaque cellule d’un corps qu’elle tenait à sa merci. Ses assauts me semblaient interminables, doux et cruels à la fois, ils n’étaient que le reflet de son égoïsme, de ce qu’elle avait décidé de m’imposer. J’aurais pu répondre à ses morsures, mais je répudiais de lui concéder cette parcelle. Elle volait ce qui ne lui appartenait pas, et je me laissais faire, simple spectateur d’un amas de chair en ébullition, hébétant un muscle battant à un rythme effréné. Puis vint la délivrance lorsqu’elle relâcha enfin son emprise brutalement. La bataille faisait rage entre ma volonté de lui rendre les coups et la raison anéanti par un baiser qui m’affectait, bien plus qu’il n’aurait dû. J’enfonçais les ongles dans la paume de mes mains, tentant vainement d’effacer la sensation qu’elle laissait. « Réfléchir ? Parce que c’est évidemment après mûre réflexion que tu décides d’embrasser un parfait inconnu ? » Soufflai-je. Quand bien même on m’infligeait le titre de fiancé, j’espérais au moins que ma piètre performance l’eut dissuadé de permettre à cette mascarade de continuer. Un soupir m’échappa, à mi-chemin entre le rire et l’exaspération, je l’observais déverrouiller la porte avec une simple épingle. Elle m’offrait soudainement la liberté, celle dont elle m’avait privé depuis le début. « Si ouvrir la porte était si simple pour toi, alors pourquoi ne pas l’avoir fait avant ? Tu aimes tant que ça te faire insulter ? » Je sentais les jointures de mes doigts craquer sous l’effort, mais je refusais de desserrer les poings, la douleur de mes phalanges m’empêchaient de me laisser ravager par le toucher que je ressentais encore. Elle avait beau me faire face, je sentais encore ses lèvres sur les miennes, j’avais encore l’impression de respirer son souffle et son parfum. Immobile, j’étais incapable de faire un pas sans révéler qu’elle avait réussi à ébranler ma détermination, aussi je m’évertuais à laisser l’indifférence étirer mes traits alors qu’elle appelait son père. Cet entretien ridicule prenait-il fin ? Charmant, qui comptait-elle leurrer avec cette ineptie ? Mais la phrase qui suivit fut un nouveau coup de poignard. J’aurais dû m’y attendre, j’aurais dû prévoir qu’elle ne se résignerait pas à refuser un mariage qu’elle regretterait pourtant, mais au-delà de ses mots, sa réaction fut sans doute la plus surprenante. Où était passée la furie ? Elle maîtrisait à la perfection l’art de la manipulation, s’inclinant pour marquer un respect dont elle s’était pourtant affranchie quelques minutes plus tôt. Elle m’acheva une dernière fois, utilisant des propos que j’avais voulus cruels, contre moi et qui ne manquèrent pas de satisfaire un père déjà persuadé d’avoir pris la meilleure décision pour son fils. Mon regard se posa sur mon géniteur avant de glisser de nouveau vers Yoon Hee. Mon fiancé. En l’espace de quelques minutes, elle avait enchainé et anéanti l’homme. Les  mots avaient été lancés comme des dagues, implacables, je les prenais en pleine face alors qu’elle se détournait pour finalement partir et ne laisser dans son sillage que les émotions et les sensations qui résonnaient encore dans mes muscles. Le regard de mon géniteur dardé sur moi me donnait envie de hurler. « J’en conclus que cette rencontre c’est très bien passée ! » J’ignorais son sourire bienveillant, la lueur qui se voulait enthousiaste et qui faisait briller ses iris comme un enfant à qui l’on venait d’offrir un jouet. « Penses ce que tu veux. » La rage m’épuisait, voilée de l’incompréhension face à son attitude visiblement contrefaite. « Alors, que penses-tu d’elle ? Ravissante et charmante… » Je ne lui laissais pas le temps de finir, empruntant déjà le couloir par lequel j’étais arrivé. Il fallait que je m’éloigne de cet endroit, que je fuis cette rencontre, que j’oublie la chaleur de sa peau sur la mienne, cette torture dont elle ignorait tout et qui pourtant avait réussi à me terrasser.

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