« Pardonnez moi seigneur car j'ai péché. » | dânjun

« Pardonnez moi seigneur car j'ai pêché. »

Seo Jun & Tran Dân

tenue + Un cendrier débordant de mégots, le paquet de tabac a bien diminué et pourtant tu portes un nouveau bâton de nicotine à tes lèvres. T'en a pas assez de fumer, qu'elle te dirait. Non. Pourtant tu devrais, tu es dans le rouge. Rouge écarlate. Tu n'as même pas les moyens de te payer un nouveau paquet. Tu soupires. Et tu sais que tu vas bientôt atteindre une autre limite. Ton corps n'est pas encore en état d'alerte mais à rester là à ne rien faire, le manque risque de venir frapper à la porte. Tu l'entends roder aux alentours, ça cogne dans ta tempe là. Tu fais le sourd, tu te lèves, tu attrapes tes affaires. Pas pour sortir, juste pour laisser tes addictions à l'entrée de ton crâne. Bien dehors de la boite crânienne et les veines. Tu fais tes propres poches, tu cherches des traces, un reste de poudre, une moitié de cachet, quoi que ce soit qui puisse un peu te faire planer. Rien, tu viens juste de mettre encore plus de bordel dans la chambre. Et en plus, tu te prends les pieds dans ton skate. Tu donnes un coup de pied dedans, putain t'es con, tu veux te faire mal ou quoi ? Tu soupires encore. Il faut que tu prennes l'air, la dite planche à roulettes dans les bras, tu pars parcourir la ville. Tu pars chercher de la compagnie. Tu sais déjà qui tu vas chercher. La belle Jun, que tu préviens par message. Tu iras la trouver chez elle en skate, en digne gentlemen que tu n'es pas. Voilà que tu y es, tu n'es pas la pour t'inviter mais pour l'inviter, elle, à sortir. A te suivre dans les rues d'Hongdae, et ailleurs qui sait?

« Pardonnez moi seigneur car j'ai pêché. »

Seo Jun & Tran Dân

tenue + Les jambes le long du mur, la tête renversée, je monte le volume de ma chaine qui crache des accords de guitare. La voix rocailleuse du chanteur arrive à peine à se faire entendre à travers les sons des instruments supposés l’accompagner. Ma jupe descend le long de mes cuisses et s’écrasent sur le matelas. Je m’ennuie à en crever. Kazuya n’est pas dans le coin et Tôru est occupé ailleurs. Je n’ai pas envie de peindre et personne à voir. Un soupire fait trembler mes lèvres charnues alors que ma main caresse ma dernière occupation : je sors juste de la douche et mes cheveux saignent du carmin. Ils ondulent sur le sol et je tape du pied contre le mur, à la recherche de quelque chose pour m’occuper. Mais le son sourd d’un mur que l’on tape n’est pas celui qui me parvient à l’oreille. Je me redresse, vêtements à l’endroit l’envers et cours vers la porte. C’est sur Dan que je tombe et un fourmillement d’impatience me tape la colonne. Mes lèvres s’étirent en un sourire et doucement, je retire la cigarette rougeoyante de ses lèvres pour en fumer une taff. « T’en n’as pas marre de fumer ? » Il sent le tabac à plein nez ; ça doit être sa cinquième clope de la journée. Je crache la fumée sur ses lèvres avant d’y gouter moi-même. Je me colle contre son corps, me foutant bien du regard des voisins et ma langue vient danser avec la sienne. Putain j’ai envie de lui. « Tu m’emmènes quelque part ? » Je finis par séparer nos lèvres mais mon corps est toujours coller au sien, ma poitrine écrasée contre son torse. Je reprends une autre taff, savourant la nicotine.