SORA SUGA + YUKI

Le grand bleu. Elle sait plus vraiment pourquoi ni comment mais voilà elle a signer pour participer à cette compétition et si en se préparant ce matin elle était plutôt excitée à l’idée de découvrir ce qui allait bien pouvoir l’attendre tout ça ne lui inspirait désormais plus qu’une grimace. Un kayak. Déjà rien que ça semble être une mauvaise blague. Non pas qu’elle ne soit pas sportive. N’oublions pas qu’elle a plusieurs longues années de gymnastique à son actif. Disons simplement qu’elle n’est pas vraiment du genre à aller se coincer sur ce type d’embarcation. Non elle préfère plutôt foutre le bordel sur le yatch de papa. La vision de la rivière lui arrache un soupir. Si le kayak s’avère déjà être une mission a relever, l’eau sur laquelle elle va devoir embarquer s’apparente encore plus à un challenge. Ça lui rappel presque les paysages de Sibérie après une pluie hivernal. En d’autres termes un endroit dans lequel on n’a pas nécessairement envie de s’aventurer. Seul point positif au tableau elle ne va pas embarquer seule. Elle n’a beau pas connaître son coéquipier du jour elle est rassurée à l’idée d’être accompagnée. «  T’as rien contre les tyrans russes ? ». Elle préfère se montrer franche, c’est une compétitrice et il se pourrait bien qu’elle soit parfois difficile à gérer si les choses ne se passent pas forcément comme prévu. «  De toute façon on à pas le choix, désolée par avance si j’suis reloue » Voilà déjà une bonne chose de faite. On ne pourra pas dire qu’elle ne l’a pas prévenu. Elle enfile son gilet de sauvetage et se met en place. «  T’es prêt ? » Lance-t-elle comme si ils s’appétaient à se lancer dans la conquête de l’espace. Après tout ça y ressemble, on leur demande de s’orienter avec une boussole. «  Qui fait encore ça de nos jours ? » lâche-t-elle alors qu’elle tente de trouver le chemin à suivre. Ils finissent par se mettre en route alors qu'ils pensent avoir trouver la bonne route.  Ça lui arrache un sourire, elle a presque l’impression qu’ils sont devenus des Robinson Crusoé alors qu’ils avancent sur l’eau trouble.  Finalement c’est plus sympas qu’elle ne l’avait imaginé.  

C’est l’heure, le défis est arrivé. On t’a filé une boussole, un Kayak, un gilet pour si tu ne sais pas nager, puis... Une coéquipière qui se prend pour un dictateur, un tirant. Parfait. Que demande le peuple ? En plus, il fait moche, le ciel n'est pas hyper bleue, l’eau est monté avec la pluie de la nuit et vous pagayez depuis déjà 5 bonnes minutes, elle te donne des ordres. Tu n’aimes pas les ordres, mais tu veux gagner autant qu’elle... Tu ne la connais pas le moins du monde, mais « T’a rien contre les tyrans russes ? » Tu la regardes et hausses un sourcil en pagayant.

- Si c’est chiant, je veux gagner autant que toi, mais je ne vais pas supporter.

Tu te mets à fond, parce que même si t’es pas habitué au sport, t’es plutôt fan des sports sur, sous et dans l’eau. « De toute façon on a pas le choix, désolé par avance si j’suis reloue » Des excuses ne changerons peut-être pas grand chose, puisque tu ne lui en voudras pas, tu l’ignoreras simplement un maximum. Pas le choix oui. « T’es prêt ? » Es que tu es prêt ? À gagner, oui ! À la supporter en mode tyrans tes pas certains.

- Je suis prêt depuis un moment. Pagaye plutôt que de t’la jouer tyran.

Elle semble insatisfaite de la boussole, alors tu la regardes faire et lui saisis l’objet, toi, tu aimes bien les trucs un peu vieux, les trucs qui marchent à coup sûr.

- Je m’occupe de ça.

Alors tu lui indiques les endroits et... Elle devient soudainement calme, presque aimable avec son beau visage de poupée en porcelaine.. Seulement, tu vois que ces cheveux, donc voilà. Tu ne cesses tes mouvements de bras et … Tu ne sais pas trop comment la demoiselle brune tombe à l’eau. C’est avec un temps de réflexion que tu la braques du regard... Puis tu ris et l’attrapes par-dessous les bras pour la tirer sur le bateau avec toi. Tu soupires en suite et lui balance ton pull sur elle.

- Bon mademoiselle maladroite-et-tyrante, tu vas te calmer maintenant, on est en retard.

Alors vous ramez, encore et encore.

Ils avancent à vive allure et la russo-japonaise commence à vraiment y prendre goût elle ne fait même pas attention à Sora Suga qui semble ne pas avoir apprécié sa remarque sur les tyrans. C’est con ça partait pourtant d’un bon sentiment. Au moins elle était rassurée à l’idée de savoir que le jeune homme avait tout autant la gagne qu’elle face au défi qui leur avait été lancé. «  J’pagaye c’est bon » finit-elle pourtant par lâcher quelque peu agacée à croire qu’il pensait être le seul à faire le travail. Ce qui soit dit en passant n’était peut être pas totalement faux malgré ses muscles elle ne pouvait pas véritablement rivaliser avec l’ossature du jeune homme qui avait le corps bien fait. Le genre de silhouette qui ferait de lui un modèle parfait. Elle grimace en se disant qu’elle n’aurait pas du se mettre à l’avant du kayak, même s’ils avancent plus vite avec cette configuration elle ne peut pas admirer son corps en action ce qui est tout de même bien dommage. Elle est plutôt bien tombée au final, il semblerait même qu’il apprécie les boussole, un objet qui bien qu’il puisse s’avérer utile, apparaît surtout jolie à regarder au yeux de la jeune femme. Si elle plaisantait avant de partir en évoquant un tyran, elle avait presque l’impression d’être devenue celle qui exécute plutôt que celle qui donne les directive suivant à la lettre les indications qu’il lui donnait. L’embarcation est donc désormais bien en marche et tout semble aller comme sur des roulettes. Oui sauf qu’il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tuer. Elle ne sait pas bien comment ni pourquoi mais elle finit par perdre l’équilibre. Plongeant tête la première dans l’eau trouble qu’elle redoutait tant. C’est donc pour ça qu’on les a affublé de magnifique gilet de sauvetage. «  Bon bah ça c’est fait ». Si au début la situation la fait très clairement chier, elle finit par se joindre aux rires de Sora Suga. Après tout la situation s’y prête. Ce déroule alors un remake d’alerte à Malibu genre sauvetage en mer le maillot de bain rouge et le soleil en moins. De retour sur la bateau elle prend réellement conscience du temps qu’il fait, ça caille et cela ne semble pas être passé inaperçu. Il lui balance son pull qu’elle ne tarde pas à enfiler avant de le remercier. Seulement voilà elle ne sait pas si c’est à cause de ses mouvements ou si la raison est ailleurs mais il tombe à son tour dans l’eau quelque mètres plus loin. C’est à son tour de rire «  Bah alors monsieur de la brigade anti-tyran , l’eau est bonne ? ». Elle lui tend la main dans un sourire et alors qu’il reprend place sur l’embarcation elle ajoute « Bon cette fois on espère avancer plus de dix mètres sans que rien ne nous arrive »  

On rigole bien, mais en attendant on n’avance pas vraiment. La remarque du jeune homme ne manque d’ailleurs pas de lui arracher un rire qu’elle ne tente même pas de refréner. Est-ce qu’elle est bonne ? Ou cette phrase qu’il a réussi à interpréter d’une manière qu’elle n’aurait même pas imaginée. Elle lui a parlé de tyran, mais elle n’est pas du genre à utiliser la troisième personne pour parler d’elle-même, bien qu’un brin égocentrique elle n’a pas encore atteint le stade de la mégalomanie. Elle n’en est pas moins flattée. Il n’est jamais désagréable d’être reconnue comme une belle femme qu’on prend plaisir à regarder d’autant plus quand cela vient d’une personne qui l’est aussi. Joueuse elle se penche vers lui et ne peut s’empêcher de sourire en remarquant ses joues rosies. «  J’parlais de l’eau, mais oui, je sais que j’suis bonne ». Elle marque une pause, diminuant encore un peu plus la distance qui les sépare. «  T’es pas mal non plus soit dit en passant ». Elle prend un malin plaisir et en viendrait presque à oublier la raison pour laquelle ils sont montés sur ce kayak. Elle ne fait même pas attention au fait que son sac soit tombé dans l’eau. Après tout elle n’est pas matérialiste, toutes les affaires qui se trouvent à l’intérieur peuvent être remplacées en un clin d’œil, l’argent étant le cadet de ses soucis. La malicieuse se rapproche encore un peu plus du jeune blond, ne se tenant plus qu’à quelque centimètre de lui quand un plouf se fait retentir. Elle tourne la tête, remarquant que c’est au tour du sac de Sora Suga de se retrouver dans l’eau. Elle a beau être un poids plume, il semblerait que ses mouvements soient la cause de ce nouvel incident. Fautive elle se mord la lèvre avant de se pencher pour rattraper le sac désormais aussi tremper que le sien. «  Et ça c’est le tien non ? ».  C’est désormais officiel ils n’ont plus rien pour se réchauffer, mais plutôt que de paniquer, Yûki voit surtout un bon moyen de continuer le petit jeu qu’elle a instauré. «  Mince alors maintenant on n’a vraiment plus rien pour se réchauffer ... » Cette fois-ci cette phrase est pleine de sous-entendus.