Des sentiments à travers un mensonge. [ Han Sae Ra & Lezio Sora Suga ]

Feelings through a lie.

La chaleur de ton lit n’a pas d’égale, tu te sens vraiment bien. Sous ma couette, les cheveux décoiffés, le corps endormi, le caleçon débraillé. Les rideaux cachent la lumière du jour qui se lève, le soleil montre que tu es encore vivant, encore une journée et tu aimes ça. Pourtant, quand ton réveil sonne, tu sursautes, tu cherches à démolir cet objet de malheur qui chaque jour t’oblige à te réveiller. Parce que même si tu aimes la vie, tu n’aimes pas te lever. Après que le calvaire du réveil soit fini, tu regardes cet objet de malheur. Il doit forcément être jaloux de ton lit pour t’obliger à t’en séparer si tôt chaque matin.


La routine de chaque matin commence, pourtant aujourd’hui, tu intègres ton nouvel établissement scolaire, celui dans lequel tes parents tons inscrit. Alors comme chaque matin, tu attrapes ton portable. « Un nouveau message de « Yeon  » qui est t-il ? C’est un garçon rencontré sur internet il y a déjà quelques années, un garçon particulier, qui connaît sur toi beaucoup trop de chose intime. Seulement voilà, a part quelque photo, tu n’as jamais pu le voir. Tu en crèves pourtant d’envie, il ne sait pas encore quel sentiment tu as pour lui, tu es tombé amoureux de son image, l’image qu’il se donne à toi. AH si tu savais.


Regardant le miroir en face de toi, tu te redresses et touche tes cheveux, ces choses incoiffables. Tu enfiles un jean noir, un débardeur blanc et un léger sweat gris avec des motifs divers sur l’arrière. Tu déjeunes puis tu pars dans l’établissement. Ce sera ta première journée, tu vas même installer ta chambre aujourd’hui. Super non ? Un nouveau départ... Seulement, voilà, tu n’as en rien choisis ce lieu, d’ailleurs contrairement à tes parents, tu ne raffoles pas spécialement des pays asiatique, même si tu trouves les habitants magnifiques.


Tu réponds au « coucou » de Yeon sur ton portable par « Hey, aujourd’hui, je change d’établissement, je te jure mes parents me saoul, je veux rentrer chez moi. » alors que tu marches le message s’envoie, tu salut quelques personnes qui le font en retour. Ton accent italien ressort malgré que tu parles réellement bien le coréen.
La suite ? Tu ne t’y attends pas, tu ne te doutes pas que la personne dont tu es amoureuse soit un faux compte, qu’il est une femme, qu’il t'a menti sur énormément de chose. Tu ne sais pas que tu t’apprêtes malgré toi à être encore déçu. Cependant, tu ne te fais pas autant d’illusion qu’avant, tu es différent.

Feelings through a lie.

Je ne sais combien de paras de md plus tard j'en suis au point de m'ronger le frein, j'suis pas trop sûre de la façon dont j'suis rentrée chez moi et les cinq personnes endormies à côté dans la chaleur moite des corps qui décuvent. J'ai une dalle pas possible donc je me coule avec l'allure d'une flaque de vomi jusqu'à la cuisine des ilgagsu. Ah putain, j'viens de retrouver mon portable dans le paquet de céréale. Depuis combien de temps ? Ça je saurais pas le dire. On dirait que je redécouvre l'objet,
j'me souviens pas du code, je me concentre de toutes mes forces sur les pixels infinis de l'objet et je réfléchis encore. C'est que trois cafés avec un doigt de whisky et trois boites de gâteaux plus tard que j'me souviens qu'il y a jamais eu de code sur ce truc à la con. Je me ballade un peu avec ennui sur le menu... Ah, un nom attire mon attention. J'envoie un message en rigolant. Coucou. C'est spikey comme je l'appelle. Son vrai nom est trop compliqué, le mien c'est Yeon. Ouais, me demandez pas pourquoi c'est l'acide ou la meth qui a du inventer ce blaze.

Spike tarde pas à répondre. Pendant que je suis partie à la recherche d'un truc à escalader ou quelque chose susceptible de me laisser exprimer l'hyperactivité qui m'anime. Rien de spécial en apparence dans son message, il a changé de fac. Il se plaint un peu. Et moi j'me contente de hausser des épaules en textant une réponse si éphémère dans mon esprit qu'après avoir chassé un papillon de la main gauche je ne me souviens plus tellement de ce que j'ai écrit. Des banalités sans doute, je lui demande où est-ce qu'il est maintenant et qu'avec un peu de chance ça risque de ne pas être si mal. Mais j'ai encore la dalle donc je repars en quête de nourriture. Parait qu'y des ailes de poulet au restau u, alors derrière ma casquette et les lunettes noire me protégeant de la lumière naturelle je m'engouffre au paradis. Hmmm putain que ça sent bon. Je salue mes collègues d'un tirage de langue et je m'apprête à aller les rejoindre sur une table proche quand je rentre dans quelqu'un. Etonnement blond pour un coréen. Peut-être parce qu'il ne l'est pas en fait.

Feelings through a lie.

Yeon connaît ton image, il t'a déjà vue a travers beaucoup de photo, lui n’en envois que très peu, il n’accepte jamais les cam sur Skype, ni même les appelles. Pourtant depuis tout ce temps, tu lui parles, tu te confies à lui, tu l’apprécies. Tu espères que lui aussi. Tu es un peu hors de tes pensées quand ton portable vibre, c’est Yeon. Un sourire se transcrit sur tes lèvres et tu lui réponds « Je suis à Haneul University et peut-être que ce ne seras pas si nul que ça ouais. Toi, tu fais quoi aujourd’hui ? » Le message s’envoie, mais tu es soudainement percuté, tu ne sais pas trop par qui, une fille qui semble complètement à l’ouest.

Tu venais de prendre de quoi déjeuner et du coup tout ce que tu avais pris est éclaté contre le sol du restaurent de l’établissement. Merde. Tu regardes la demoiselle, l’attrapes par le bras pour qu’elle ne marche pas sur un bout de verre qui serait de taille suffisante pour lui faire mal. Tu fais attention à ce qui t’entoure, tu es comme ça. « Merde, désolé mec. » Elle parle, tu hausses les épaules. Ce n’est rien, elle n’a de toute évidence pas fait exprès.

- C’est rien, je ne regardais pas non plus ou j’allais. C’est que cette université me semble immense.

Ton accent italien, ne le tel pas déjà entendu lors de message vocal ? Sûrement que si. Tu la regardes un instant, tu ne te doutes pas un instant que ce soit cette fille qui te parle depuis déjà deux ou trois ans sous le nom fake de Yeon.

La femme de la cantine vient à ta rencontre, elle t’engueule un peu d’avoir cassé de la vaisselle, mais elle te laisse un balai et une pelle en guise de cadeaux. « Ramasse ». Gêné, tu regardes la demoiselle avec qui tu étais en conversation et puis finalement, tu oses lui demander.

- C’est quoi ton prénom ? Mademoiselle-je-te-rentre-dedans ?

Cette fille est atypique, tu penses te souvenir de son prénom... Puis ici, tu ne connais personnes et en Italie aborder les inconnus est beaucoup moins mal vue qu’en Corée.

Feelings through a lie.

Je ne fais pas hyper gaffe sur le moment. Ni à ses cheveux anormalement blonds pour un coréen, ni à son accent étranger prononcé, et encore moins à sa ressemblance frappante avec la personne avec qui il m'arrive de discuter depuis si longtemps sur le net. Il y a quelques minutes encore. Bref, comme d'hab j'suis un peu à côté de mes pompes.  C’est rien, je ne regardais pas non plus ou j’allais. C’est que cette université me semble immense. Un léger rire claire me traverse, et je relève la tête pour l'aider en bonne sous-évêque que je suis. Oui moi aussi ça me surprend, mais il m'arrive d'être serviable. « C'est clair, j'te rassure moi aussi j'me paume tout le temps. » Information peu rassurante en soit, étant donné le temps que j'ai passé ici, ça en dit long sur ma santé mentale m'voyez. Mais je ne peux pas observer son visage plus d'une seconde avant d'être interrompue par la dame de cantine en train de nous houspiller telle une marâtre portugaise devant une télé-novela. Purée, on du mal à enrayer la tempête mais elle fini par nous laisser tranquille une fois qu'il lui ai assuré qu'il allait ramasser tout ce bazar, ce qui n'est pas mon intention perso. Mais bon. C’est quoi ton prénom ? Mademoiselle-je-te-rentre-dedans ? Hein ? Ah oui, j'suis con. J'éclate de rire en m'écrasant sur lui, putain je sais plus où j'habite. « Excuse-moi j'manque à tous mes devoirs. » J'me fout un peu de sa gueule en disant ça, une véritable réplique de film à la Bree Van de Kamp. « C'est Sae. Saera, enchantée. » je lui tend ma main en guise d'officialisation, un large sourire aux lèvres. Mais. Je m'arrête en chemin. Bordel. C'est pas vrai... Je scrute les traits de son visage, rapprochant le mien de façon très gênante. « Putain mais c'est toi spike ? » A priori je me suis trahie sans y penser, Yeon l'appelle spike. Pas Pierre. Ni Paul, ni Jaques.

Feelings through a lie.

Feelings through a lie.

Wow ok. Probablement, dans un monde où mes neurones auraient été connectés de la bonne façon, dans un univers où je n'aurais pas été bercée trop près du mur en plus d'une personnalité complètement fucked up je m'en foutiste prête à faire des doigts au poney du pape j'aurais au moins dû penser oups. Mais non. C'est moi, c'est Sae. J'en ai rien à branler, les seules choses dont je me préoccupe c'est de savoir si la CIA a pas piraté le canal de ma radio pour m'écouter en secret. Plutôt paradoxal pour une nana qui fait du catfishing sur le net. Spike a l'air d'être en plein bug pendant un moment, j'en suis presque à voir la rage et la tromprerie peu à peu ronger son corps jusqu'à parvenir à sa figure qui s'empourpre brusquement. Ola. Faudrait que je fasse gaffe à pas réveiller un descendant de lucifer prêt à me torturer dans sa cave pour se venger quand même.... Presque heureusement pour moi il se contente de me jeter un pot d'eau putain de glacée à la gueule. « Aargh ! C'est froid brodel... » Bien-sûr je passe outre l'insulte, enfoirée c'est quasiment mon deuxième prénom, la version polie en plus. En fait, je pense que c'est même encore plus enrageant de voir que je ne réagis pas plus que ça. Pas d'excuses, pas d'air gêné. « Oui bon, j'veux bien comprendre que tu sois un peu surpris mais quand même. » Je ris un peu, et j'me dis qu'en plus j'suis carrément plus canon sous les traits de Saera que ceux de.... Comment déjà ? J'ai déjà oublié ma seconde, ou millième identité. « Mais comment ça se fait que tu sois là d'ailleurs ? C'est ici ta nouvelle école ? » Le monde est si petit. Putain de merde, ça fait presque flipper.

Feelings through a lie.

Feelings through a lie.

Il a l'air vraiment énervé, mais comme l'handicapée du sentiment que je suis je comprends pas trop pourquoi. Un corps, un nom, une tête c'est pas ça qui compte. « Un peu ? UN PEU surpris ? Tu te fou de ma gueule ? Quel connasse ! Putain quand je penses que je t’ai confié toute ma vie. Ouais je suis là. Malheureusement. Tss. » Malheureusement, plus pour lui que pour moi. J'aurais mis toute cette histoire en arrière plan dans moins d'une heure. Personnellement ça me fait plaisir que spike soit là. « Wooow relax max... J'compte pas revendre tes infos ou j'sais pas quoi. » Faut pas flipper comme ça putain. Mais la communication passe pas, j'suppose que c'est encore de ma faute. Oupsi. En face il tremble comme une feuille, si un couteau pouvait se téléporter dans sa main pour me planter il le ferait j'crois bien. Mais il se casse. Poing fermés, la mâchoire plus serrées qu'une prise intensive de md j'le regarde s'éloigner avec les gros yeux. « Ok ben... Salut ! On s'voit sur le campus ! » J'y peux rien, la provocation est mon sex-toy favori...