oops. i did it again. + moon andreas

Su Nah avait toujours très très sensible à l'alcool. Sûrement parce qu'elle n'en consommait presque jamais, en fait. Hygiène de vie d'athlète, que voulez-vous. J'bois pas, j'me drogue pas, j'mange pas de gras. Qu'elle le veuille ou non, il le fallait, afin de pouvoir rester en haut du podium pendant encore de longues années. La belle n'avait que vingt-quatre ans mais elle voyait loin, très loin, et elle espérait pouvoir poursuivre sa carrière le plus longtemps possible. Et donc garder son corps intact, fort et puissant, le plus longtemps possible. L'avantage d'une telle hygiène de vie, c'est qu'elle avait une stature que bien des mannequins et actrices lui jalouseraient. Et qui plaisait plutôt bien aux hommes, du moins ceux qui n'avaient pas peur qu'elle leur assène une droite en cas de mésentente ou d'écart de conduite.
Et là, c'en était un gros, d'écart de conduite. Elle était coupable aussi, donc sûrement qu'elle n'assénerait pas de coup à l'homme se trouvant à ses côtés mais... Merde. Merde, merde et re-merde. Comment avait-elle fait pour se retrouver là ?! Elle n'en savait rien, mais plus elle se réveillait et plus elle paniquait. Première étape : comprendre qu'elle était dans un lit. Rien de plus classique au réveil n'est-ce pas ? Sauf que vient la seconde étape : il y avait un homme, dans le lit. Un homme à ses côtés. Merde. Merde merde merde. Parce qu'elle dormait seule, Su Nah. Alors un homme... Elle déglutit, relevant un peu le drap. Troisième étape : elle était nue comme un vers. Et quatrième étape... « ANDREAS ?! » D'accord. C'était la panique. La panique totale. Elle sursauta quasiment, ramenant le drap sur elle-même. Certes, Andreas l'avait déjà vu nu mais c'était il y a deux ans. Donc là... Là. Merde. Merde merde merde. Merde et re-merde. Elle n'était pas dupe : un homme et une femme alcoolisés et nus dans un lit... Ils n'avaient sûrement pas dû jouer au monopoly.

Une soirée, voilà une idée qu'elle est bonne ! Andreas était tout content, en plus c'était chez les Saja, la maison de son pote Rae, qui l'avait d'ailleurs invité. En réalité, Andreas avait faillit s'éclipser en voyant Sunah arriver, mais il ne pouvait pas l'éviter toute sa vie, non plus. Andreas restait sage, il avait peur que Sunah interprète mal un comportement qu'il pourrait avoir avec une des autres filles qui étaient présentent ce soir-là. Andreas se contentait de boire, c'était le mieux à faire dans cette situation, au pire des cas il priait pour qu'elle boit aussi et qu'elle évite de le fixer quand il serait trop bourré et qu'il dirait des conneries – mais il avait les années d'expérience et il tenait sûrement mieux que Sunah. Mais à la fin de la soirée, Andreas était dans la chambre de Sunah, accompagné d'elle-même. Autant dire qu'ils n'avaient pas joué au scrabble et ça, même au réveil, Andreas s'en souvenait. Voyant que la demoiselle dormait toujours, Andreas n'osait pas bouger, il ne voulait pas la réveiller, au moins quand elle dormait elle ne lui disait pas de choses désagréables. Il se couchait sur le côté, pour faire face au visage endormi de la belle – et dieu qu'elle était belle. Il souriait bêtement, avant de succomber à son mal de crâne et de se rendormir. Il eut un nouveau sursaut quand Sunah se réveillait pour crier son nom. Jouons la carte de l'ignorance. Andreas se tournait à nouveau vers elle – il avait dû bouger en dormant. « Sunah ? Qu'est-ce que... ? ». Il avait les yeux embrouillé, les cheveux dans tous les sens, il se redressait, laissant le drap tomber, de toute façon Sunah l'avait déjà vu à poil – puis ce n'était pas forcément le gars le plus pudique du monde. « Fais comme chez toi, tu connais la maison. ». Bah oui, c'était sa chambre. Il se grattait le dos avant de sortir du lit pour aller aux toilettes, faisant tout tomber ce qu'il y avait autour du lit, telle une brute. Son porte feuille, ses clefs, tout se retrouvait au sol. « J'arrive. ». Il était encore à moitié endormi et surtout... il agissait comme si la situation était tout à fait normale... Il espérait, quand même, au fond, que Sunah n'allait pas lui casser un bras, encore. Enfin au final, en agissant ainsi, il évitait juste de se confronter à elle.

C'était une blague ? Une blague, non ? C'était tout ? C'était ça, sa réaction ? Juste Sunah, qu'est-ce puis, plus rien ? Elle le regardait avec de gros yeux, toujours aussi choquée qu'au réveil quant à elle. D'autant plus qu'elle venait de se réveiller il y a une minute alors ça ne facilitait définitivement pas les choses. Bon sang de bon dieu. Merde. Merde merde merde. Elle avait couché avec Andreas. Sur l'échelle des pires choses à faire, coucher avec lui se positionnait dans les premières marches du podium. Non mais sérieusement, qu'est-ce qui lui était bien passée par la tête. Elle n'aurait jamais dû boire, jamais. Voilà ce que l'alcool donnait chez elle, des conneries, encore et toujours des conneries. Bordel bordel bordel. « Andrea ! Couvre-toi putain ! » Elle n'était pas particulièrement pudique mais quand même. Et puis, pas comme si elle l'avait déjà vu nu plein de fois bien sûr. Fais comme chez toi. Elle roula des yeux. Normal, puisqu'ils étaient à priori chez elle. C'était sa chambre. Chez les Saja. Bon sang, elle espérait que personne ne les avait vus, sinon bonjour les rumeurs. Elle n'en pouvait vraiment plus, des rumeurs. Aucune envie de voir encore son nom dans cette stupide radio de merde. « Tu vas où comme ça ?! » Hors de question qu'il sorte de la chambre à poil, non mais. Alors elle fut plutôt soulagée lorsqu'il entra finalement dans sa petite salle de bain privé. Bon. Bon bon bon. Su Nah, tu fais quoi maintenant ? Elle soupira, sortant finalement du lit et s'empressant de remettre ses vêtements qui étaient par terre. Hors de question de rester à poil plus longtemps. Perdue dans ses pensées, elle commença à ramasser toutes les affaires qu'il avait fait tomber avant de... « Qu'est-ce que c'est ? » Un portefeuille. Ouvert. Et... Merde. Sa photo. Il y avait sa photo à l'intérieur. Elle sentit son cœur se serrer, alors qu'elle revenait s'asseoir sur son lit. Il lui avait souvent dit dans le passé que... Il ne se séparait jamais de la photo de la femme de sa vie. Sa mère, non ? Sa mère était la femme de sa vie. Sûrement. En fait, elle n'y comprenait plus rien. « Andreas... C'est quoi cette photo ? » Elle attendit sagement qu'il revienne pour lui en parler parce que... Parce que... Parce qu'ils n'étaient plus ensemble depuis quelques années, maintenant. Alors... Pourquoi y avait-il sa photo ?

Bien sûr qu'Andreas était sans gêne et puis quoi encore. Manquait plus qu'il se couvre comme une fille devant Sunah, qui l'avait vu à poil plus de fois qu'il n'avait eu de meufs. Andreas était là, en train de se gratter le postérieur avant d'aller aux WCS. Cette chambre il la connaissait autant que la sienne, après tout. Il revenait vers Sunah, attrapant son boxer pour l'enfiler – un minimum de décence ne ferait de mal à personne. Il se posait à côté de la demoiselle, lui offrant un sourire « Ma mère ? ». Il se souvenait parfaitement avoir dit que la femme de sa vie se trouvait dans son porte-feuille et quand Sunah avait voulu savoir, il lui avait répondu, exactement la même chose. Sa mère. Il souriait comme un idiot, comme si tout était normal, alors qu'il venait d'infliger un nouveau choc à la demoiselle. Mais ce n'était pas que de la faute à Andreas, durant la soirée, dans ce placard, elle s'était quand même vachement rapprochée de lui et il n'était pas resté sensible à ses charmes plus qu'attrayant. Naturellement ils avaient fuit vers la chambre de Sunah, à deux. « Tu te souviens de ce qu'il s'est passé ou pas du tout ? ». Il se relevait, attrapant une bouteille d'eau, lui tendant. Elle devait probablement avoir mal à la tête – et comme ça, il détournait la conversation. « Je connais bien la sensation d'avoir la gueule de bois, ça va passer. Il ne faut pas trop te brusquer. » Il attrapait son porte-feuille, le refermant au passage. « Ce n'était pas quelque chose que tu étais censé voir, Su. Je ne montre pas la femme de ma vie à tout le monde. ». Andreas affichait toujours un sourire, il lui répondait finalement. Andreas avait envie de l'embrasser, là, tout de suite – et tout le monde pourrait dire qu'Andreas n'était pas un penseur. Il plaquait ses lèvres contre celle de Sunah, sans forcer pour autant. En se reculant il lui faisait un clin d'oeil, avant de se laisser tomber sur le lit. Tant pi, si elle lui cassait le bras, à nouveau, il retournerait à l'hôpital. Andreas riait de son rire débile qu'on lui connaissait bien, un rire qui paraissait parfois moqueur alors que ses yeux se plissaient un peu plus.

Sa mère. S'ils étaient encore en couple, elle en aurait ri avant de l'embrasser. Mais là... C'était juste étrange. Tellement étrange. Ca lui faisait... Un pincement au cœur. Parce qu'il le lui avait dit, que dans ce porte-feuille, se trouvait la photo de la femme de sa vie. Déjà à l'époque, il le lui avait dit. Et... En lui demandant plus de précision, il avait alors malicieusement répondu sa mère. Su Nah l'avait cru, bien évidemment. Tout comme à l'époque, elle croyait à peu près tout ce qu'il lui disait. Mais, tout avait changé, maintenant. Tout avait changé, mis à part sa réponse. Cette réponse qui se révélait être elle aussi un mensonge. Et un mensonge... Au goût si étrange. Devrait-elle être heureuse, flattée, triste ? Elle n'en savait rien. Mais son cœur se serrait. C'était sa photo qu'il y avait dans ce porte-feuille. La photo de la femme de sa vie était... Sa photo, à elle. Bon sang. Il souriait, mais elle ne partageait définitivement pas sa bonne humeur. Elle avait l'impression... De vivre un véritable ascenseur émotionnel. « … Je me souviens un peu. » Suffisamment pour savoir qu'ils avaient couché ensemble. Après qu'elle ait trop bu, pour changer. Plus jamais elle ne toucherait un verre d'alcool, et pour de vrai, cette fois-ci. Et puis, ce stupide jeu du placard. Voilà où toutes ces conneries l'avait menée. Elle força un petit sourire en guise de remerciement, avant de prendre la bouteille d'eau, histoire de boire une gorgée. Mieux valait éviter de s'étriper comme la dernière fois au café, hein ? Même si elle était toujours aussi mal. Elle avait mal au crâne, et mal au cœur aussi. Au sens figuré, bien évidemment. Il disait que ça passerait... Et elle l'espérait, mais pour la douleur au cœur, elle n'était pas sûr que la faute revenait à la gueule de bois... Ou à la situation. Et à ce qu'elle venait de voir. Suivant le porte-feuille des yeux, elle le regarda le fermer, avec un sentiment toujours aussi mitigé et... Se pinça les lèvres alors qu'il ponctuait ça d'un je ne montre pas la femme de ma vie à tout le monde. « Andreas. … Stop. Vraiment. C'est pas drôle, de dire que je suis la femme de ta vie. Si tu cherches à blaguer, alors c'est une blague de mauvais goût. » Parce que la blessure était toujours ouverte. Ils n'étaient plus ensemble, il ne lui avait plus parlé depuis deux ans et... Il revenait lui dire, sans entrée en la matière, qu'elle était la femme de sa vie ? Après l'avoir trompée, et puis avoir, au passage, insinué la fois précédente qu'il l'aimait encore ? C'était beaucoup. Beaucoup d'informations, soudaines et confuses pour elle. Et maintenant, ils avaient couché ensemble par-dessus le marché. La cerise sur le gâteau. Qu'elle pensait. Parce qu'alors qu'elle regardait ses pieds, essayant de faire le tri dans tout ça... Des lèvres. Sur les siennes. … Un baiser. Il venait de l'embrasser. Sous le choc, Su Nah ne bougea pas d'un pouce, ouvrant grand les yeux, le suivant du regard alors qu'il se laissait ensuite tomber sur le lit en riant. Il riait. Il venait de dire tout ça, de l'embrasser, et il riait.« Mais il t'arrive quoi au juste à toi ?! » Non à la violence. No violence. Alors elle se contenta de prendre un oreiller et de le frapper avec. Beaucoup mieux que de lui casser un bras, non ? « T'as totalement perdu la tête, c'est ça ?! Putain, Andreas ! »

Pourquoi riait-il ? C'était sûrement nerveux après tout, mais il n'était pas vraiment quelqu'un qui pensait beaucoup et surtout pas quelqu'un qui aimait s'expliquer. Andreas avait toujours fait les choses comme il le sentait, d'où ces nombreux voyages à l'hôpital, d'ailleurs. Pourquoi avait-il trompé Sunah ? Parce que c'était la meilleure chose à faire, qu'elle le déteste et qu'elle ne veuille plus de lui. C'était la raison parfaite pour qu'elle le quitte. Elle devait le quitter, lui qui avait peur de s'engager, lui qui avait surtout peur de la blesser encore plus après. Peut-être que les gènes du paternel étaient bel et bien fautives. Il avait peur de faire pareil que son père avec Sunah, qu'est-ce qu'il ferait s'il l'avait mis enceinte, hein ? Est-ce qu'il se serait sauvé comme son connard de géniteur l'avait fait et son enfant n'aurait jamais connu sa face, ni même son nom ? Non, il ne voulait pas ce genre d'avenir pour Sunah, la femme qu'il aimait. Mais forcément, chassez le naturel il revient au galop – et il en va de même pour les sentiments. Andreas n'avait jamais arrêté de l'aimer, il l'aimait, depuis qu'il la connaissait et quand il avait voulu se confesser, elle lui avait mis un râteau monumental en lui disant qu'elle voulait se concentrer sur le sport. Ce ne que quelques années après que leur relation avait pu enfin évoluer. Puis il avait tout gâché au bout d'un an. Gâcher une relation telle que la leur était vraiment la pire chose à faire, le pire faux-pas qu'il aurait pu faire, mais voilà. Andreas était un peu limité quand il s'agissait de réfléchir sérieusement et il avait fait la première chose qu'il lui passait par la tête. « Je ne peux pas vraiment mentir maintenant que tu l'as vu, Su. ». Oui, il avait menti et si elle n'avait jamais ouvert ce porte-feuille, il aurait continué à mentir. Parler de ses sentiments, ce n'était vraiment son truc, c'est pour ça que même s'il l'aimait, il ne lui avait jamais dit clairement. Elle devait en attendre des explications, mais il se mettait à rire à nouveau, quand elle le frappait à coup d'oreiller. « J'ai peut-être bien perdu la tête. ». Il la regardait un air moqueur, pour la taquiner, comme il le faisait à l'époque, lui tirant la langue comme un gosse avant de sourire. « Ou peut-être que je ne l'ai jamais eu de base, ça expliquerait bien des choses. ». Il continuait à rire. Quand il était avec Sunah, il réfléchissait beaucoup plus, mais pour l'instant, il voulait juste rire avec elle, après tout, dans ce placard, elle lui avait demandé s'ils pouvaient être, de nouveau, amis et il l'avait pris au sérieux. S'ils ne pouvaient plus être ensemble comme des amants, il voulait au moins récupérer son amie. Il attrapait l'oreiller de Sunah d'une main avant de le déposer sur le lit, comme s'il était précieux. « Cet oreiller n'a rien fait de mal, laissons le tranquille. ». Oui, pour Andreas cette histoire n'était pas grave, il était encore assez sobre – ou pas assez bourré – pour se souvenir de tout et autant le dire, ce moment était très appréciable. « J'aurais préféré que tu ne sois pas bourré... ». Il souriait comme un débile – pour ne pas changer de d'habitude – en regardant Sunah. « Je suis sûr que t'aurais aimé, toi aussi. ». Il fermait les yeux, s'apprêtant à s'en prendre une, même s'il riait, il avait l'habitude de fâcher les filles et surtout, Sunah, puisqu'il la connaissait par cœur.

Mais Su Nah avait besoin d'explications. Elle en avait besoin. D'explications, ou d'excuses. Pour comprendre, pour.. Que sa blessure si vive encore ait un sens. Elle lui avait fait confiance, et l'avait sincèrement aimé. Elle lui avait tout donné, car avant d'être son petit-ami, il avait été un ami de longue date et elle avait pensé, à tort, qu'il ne la trahirait jamais. Ou du moins, qu'il se montrerait honnête avec elle... Tout ce qu'il n'avait, au final, pas été. A l'époque, l'athlète prometteuse qu'elle était avait une blessure récalcitrante, qui avait frappé à deux reprises et l'avait empêchée de participer à ses premiers jeux olympiques bien qu'elle avait été sélectionnée, de même que de défendre son titre de championne. Alors oui, elle était au fond du trou. Le Taekwondo qui était non seulement sa passion mais aussi son gagne-pain et son plan de carrière... Elle avait peur, peur de tout perdre, et pensait même tout perdre. L'unique chose à laquelle elle se rattachait alors, c'était Andreas. Elle pensait à lui pour se donner du courage, et le pensait être un réel soutien à ses côtés. Mais... Elle s'était trompée. Sur toute la ligne. De A à Z. Le surprendre avec une autre fille... En fait, les choses n'auraient pas pu plus mal se terminer. Il avait réalité le pire scénario possible. S'il s'était montré honnête avec elle et avait décidé de rompre, ils seraient probablement encore amis. Mais non. Il avait préféré lui briser le cœur. Et ce qu'il lui disait, là, aujourd'hui, ne faisait que le briser encore plus, plutôt que d'arranger les choses. Des mots, lourds de sens, qu'il lui disait bien qu'ils soient séparés depuis quelques années, bien qu'ils ne se soient pas parlés depuis quelques années... Mais sans prendre la peine de lui expliquer. De clarifier la situation. Comment pouvait-elle alors savoir qu'il avait changé ? S'en douter seulement ? Et encore plus, y croire ?
Il ne pouvait pas mentir... Su Nah grimaçait. Et s'il mentait ? Hein ? La femme de sa vie... Si elle avait vraiment été la femme de sa vie, pourquoi l'aurait-il trompée ? Et s'il avait menti sur tout ? Et si tout n'était que mensonge ? En fait, Su Nah ne savait plus rien. Plus rien. Elle était juste... Perdue. Elle finit par cesser de le frapper avec son oreiller, après qu'il l'ait embrassé. Enième acte, là aussi, qu'elle ne parvenait pas à s'expliquer,à expliquer tout court. Un baiser.
« Tu te rends compte de ce que tu dis, Andreas ? … On est séparés, et on a recouché ensemble, après avoir trop bu. C'est pas très normal comme truc. Pas normal du tout même. » Puis vint le coup de grâce. Elle aurait sûrement aimé, elle aussi. Bon sang de bon dieu. En fait, il les enchaînait, les conneries. Il ne pouvait juste pas s'en empêcher. Elle le fixa en se pinçant les lèvres, alors qu'il avait les yeux fermés et... Se contenta d'un nouveau coup d'oreiller. Car elle avait décidé qu'elle ne serait plus violente. No violence. « Pourquoi tu fais tout ça ? Est-ce que tu peux être sérieux une fois dans ta vie et m'expliquer ce que ça veut dire ? Après deux ans, tu débarques, puis on boit, on couche ensemble, et ok t'es peut-être pas le seul coupable car j'étais bourrée moi aussi mais... Tu me balances que je suis la femme de ta vie sans pression. Que t'as aimé, sans pression. Qu'est-ce que... Qu'est-ce que ça veut dire tout ça, au juste ?! » Elle soupira, sans le lâcher du regard.