AEDEN + SU NAH

→ La lumière de l’immense dojo a été tamisée pour l’occasion. Y a pas grand monde à l’intérieur parce qu’il est tard puis qu’il pleut dehors. Un mec t’accueille, visiblement hyper heureux d’avoir enfin des participants et tu profites du fait qu’il discute avec ton binôme pour détailler les lieux. Un véritable ring a été installé au centre du dojo et des spots l’éclairent d’une lumière blanche aveuglante tandis que le reste de la salle est plongée dans une nuit relative. Tu sens l’excitation monter et on finit par te remettre une super tenue de combat. Celle des fille est composée d’une brassière de sport noire et d'un short assorti tellement court que ça en ressemblerait presque à des sous-vêtements. Celle des garçon n’est composé que d’un short blanc. Le mec vous file aussi de jolies bandes blanches pour protéger vos petites mains délicates, comme les pros du MMA mais surement plus pour le style qu’autre chose puisque vous devez juste vous mettre à terre. L’épreuve se déroule en trois round et t’a hâte de foutre ton binôme à terre rien que pour le petit regard suffisant qu’il vient de te lancer.

Wow c’est Sunah. Il connaît enfin son nom. Enfin, il associe enfin sa tête à un prénom. Il connaissait Sunah la championne olympique en titre de Taekwondo mais il ne s’imaginait pas que cette femme s'avérerait en plus d’avoir un palmarès admirable être celle pour laquelle depuis quelques jours son coeur avait chaviré. Jamais n’avait-il ressenti un truc aussi fort pour quelqu’un, ni même pour Shin d’ailleurs. Pour son ami, c’était sentimental, romantique. Pour elle, c’était la fougue et l’envie l’aimer à s’en brûler. Lui pourtant désintéressé des femmes, de l’amour et du contact social en général, son intérêt pour la demoiselle l’avait justement forcé à se reconnecter avec le monde.

Ses cheveux d’ébènes dans le vent, son visage poupon, ses lèvres légèrement pulpeuses maquillées d’un magnifique bordeau. Oh, il était fou d’elle. Sunah c’était définitivement un crush. Son crush.

Arrivant sur le ring, il salue convenablement son aînée, d’un dos courbé, d’un sourire bien trop discret. Puis il s’avance lentement, prêt à asséner le premier coup dès que l’occasion se présentait (il aurait pu être courtois, mais il affrontait une sportive à la renommée redoutable, ainsi, la moindre erreur pouvait être fatale). Et lorsqu’elle fait le pas de trop, il tente un mouvement, attrape son bras pour la faire glisser; assez paniqué et incohérent, un mélange de judo et de sa panique intérieure.

Su Nah connaissait vaguement les membres de la fraternité. Plus il y en avait et plus c'était difficile d'avoir une idée de chaque petite tête, même des plus timides mais, elle faisait de son mieux pour au moins mettre un nom sur leurs visages. Elle tenait réellement à ce que tous soient intégrés, et à ce qu'aucun ne soit mis de côté. Et ça valait pour Aeden aussi. Aeden, Kang Aeden. Un sportif, même si elle ne savait plus vraiment quel sport il pratiquait et... Elle n'avait pas retenu son âge non plus. Mais, elle savait qui il était. De visage. Alors lorsqu'elle se retrouva face à lui en entrant dans l'arène, elle fut agréablement surprise. Une tête qu'elle connaissait, et un Saja qui plus est. C'est que, dans tous les cas, qu'il remporte la manche ou qu'elle la remporte, la fraternité serait gagnante. C'est avec un sourire qu'elle le salua à son tour, ainsi qu'une petite révérence de convenance. Elle ne savait pas s'il l'avait reconnue, tiens. Certes, elle faisait tout pour être aussi présente que possible mais, eh, peut-être que tous ne retenaient pas son visage, allez savoir. Puis, le début des choses sérieuses. Étant une professionnelle en la matière, elle prit la décision de le ménager et... Très mauvaise décision en fait. Elle se retrouva aussitôt sur le sol, surprise. Agréablement surprise. C'est qu'il s'y connaissait. « Mais dis-moi, tu ferais pas un sport de combat, par hasard ? » Elle rit un peu, avant de se redresser. Bon. Définitivement, le Aeden s'y connaissait. Alors elle allait devoir contre-attaquer, même si elle n'avait pas une réelle idée de son niveau.

Oh, il ne s’y attendait pas. Visiblement, la surprise avait joué en sa faveur, et en dépit de sa maladresse il fût en mesure de la plaquer au sol avec une certaine aisance. La confiance monte petit à petit, et peut-être trop vite. A peine avait-il eu le temps de soupirer qu'à son tour elle lance une offensive musclée le faisant alors à son tour basculer le sol. Et son euphorie, vraisemblablement l’a contagié, désormais le sourire pendu aux lèvres dans un fou rire. depuis quand pouvait-il rire aussi facilement? « Judo. » Le souffle saccadé par l'effort et l'adrénaline, il économise sa salive tandis qu’il trouve une faille dans sa garde, chose qui semble facile, mais surement moins lorsqu’on fait face à une championne olympique. « les sports de combats; ça nous fait un point commun je suppose. »

Et même si le plaisir de gagner était la première de ses priorités, il ne pouvait s’empêcher de fondre un peu plus pour elle, pour cette femme si belle et pourtant si réelle. Elle se tenait devant lui.

Un Judoka. Intéressant. Et ça rendait cette petite confrontation encore plus intéressante. Elle n'allait plus le ménager maintenant, fini. Puisqu'il avait largement de quoi lui faire face. Il avait réussi à la mettre à terre, elle ne pouvait pas prendre ce risque-là deux fois, non mais. « Exactement.Le premier d'une longue liste, je présume ? Judo et Saja, dingue qu'n ne se soit pas parlés avant. » Elle sourit, lui laissant le temps de se relever. Comment avait-elle fait pour rater ça ? Un Judoka ? Sa spécialité était certes le Taekwondo mais elle aimait les arts martiaux de manière plus générale et puis, surtout... Il était un Saja, des Saja dont la spécialité était les arts martiaux, ça ne courrait pas les rues non plus. Alors oui, ça rapprochait. Puis, il avait l'air sympathique, le petit. Enfin, le petit. Le petit, le grand, elle n'en savait rien, elle avait juste tendance à considérer tout le monde comme un dongsaeng jusqu'à preuve du contraire. S'apprêtant à stopper ses futures attaques, elle... What. Elle était toujours debout mais son pantalon, lui. « ... » Un gros blanc, avant qu'elle n'éclate de rire. Heureusement qu'elle avait mis une jolie culotte, quand même. Parce que son pantalon était maintenant au sol. Au sol. « J'ai tenu le coup, mais pas l'uniforme visiblement. » Aeden pouvait être rassuré, Su Nah n'était ni trop pudique, ni susceptible. Mieux valait en rire qu'en pleurer, non ? « Bon bah excuse-moi, petite pause pour que je me rhabille. » Riant toujours, elle se redressa pour remettre son pantalon, en essayant de bien le faire tenir cette fois-ci. « On s'y remet ? Don't worry, il devrait tenir cette fois-ci. » Elle lui adressa un petit clin d'oeil. Bon, au moins, elle n'allait pas oublier cette première rencontre plutôt mémorable avec le Saja.

« j’ai une vie sentimentale chaotique, j’espère que ça n’est pas encore un point commun avec toi » Le sarcasme comme moyen favori de communiquer, faisant passer ses malheurs pour quelque chose de tout à fait risible, il lui retourne l’esquisse d’un sourire tandis qu’il tente à nouveau de la plaquer au sol.
Et le résultat, c’était surement la dernière chose à laquelle il s’attendait (et la dernière chose qu’il aurait tenté), il rougit, panique, s’enflamme de pudeur lorsqu’il réalise que son pantalon s’était baissé. Wouah, première fois qu’il voit une culotte, son regard se détourne immédiatement de l'intéressé tandis qu’il se racle la gorge bruyamment. Si Aeden était connu pour sa froideur à toute épreuve, définitivement, les sentiments changeaient la donne. Son coeur, aussi gelé soit-il, il avait trouvé une raison pour faire fondre ses barrières, de lui plaire, et pour cela il se rendait plus aimable; plus humain.

« fais attention » Et alors qu’elle tente une offensive, il se dégage et…. Elle trébuche. Réflexe humain (pas très sportif si l’on veut gagner) il tente de l’intercepter, ce qu’il réussit, mais il chute par la même occasion. « ça va? » son poignet lui faisait légèrement mal, mais sa douleur n’était rien comparé à son inquiétude envers la demoiselle. Il lui tend alors une main amicale avant de reprendre le combat. « le sol à l’air de glisser on va devoir faire attention. »