[SQUAD SAJA] Lost : les disparus.

Au début ça semblait une bonne idée de boire un verre avec Sunah. Parce que Sunah c’est un peu la meilleure pote d’Aga en fait. Genre c'est son amour d’la vie pour l’éternité; il pourrait presque s’marier avec elle en vrai... mais en même temps c’était pas une bonne idée parce que c’était son bro (du coup ça sonnait comme de l’inceste dans sa tête). Du coup comme il voulait lui dire plein de trucs comme sa grande histoire d’amour qu’il venait de commencer, il l’avait invité en tête à tête pour prendre le temps d’arriver au sujet -sauf que voila- bah c’était compliqué de lui avouer s’être perdu chez les mecs après avoir pleuré un an sans interruption chez elle le départ de son ex chérie (genre il risquait la castration dans le meilleur des cas).

D’coup il a bu jusqu'à se délier la langue sauf que ça voulait pas v'nir, du coup il sait plus trop s'qui s'est passé, genre au début l’alcool brûlait la gorge, mais à la fin ça ne se sentait plus du tout en fait puis il s'est endormi par phases du coup à un moment ils étaient trois, puis quatres puis maintenant il était dans une voiture qui roulait d'une manière incertaine.

Et là il y avait sunah à coté d’elle qui flippait parce que le noir ça lui faisait peur. Du coup aga en tant que prince charmant, il essaie de la faire rire d’une manière qu’il jugeait totalement naturelle « HE NANA, TU CONNAIS L’HISTOIRE DU PINGOUIN QUI RESPIRAIT PAR LES FESSES??! »

La soirée avait pas trop mal commencé, en grande partie parce que c'était ma soirée de libre de la semaine. Pas de radio en perspective, pas de hockey, même pas de petite copine,
rien du tout. Bon pour être honnête, ça m'aurait bien plu que Ji Eun soit là mais elle avait je ne sais trop quoi à faire. Elle était vague des fois mais je la laissais vaquer à ses occupations tranquille. Elle faisait la même chose avec moi alors c'était que justice. Quoi qu'il en soit,
j'dormais depuis au moins deux bonnes heures avec délectation quand l'horrible sonnerie de mon téléphone portable retentit. La voix de Su Nah résonna de très loin. « Hm. Quoi ? Où ça ? Maintenant là ? Hm. J'arrive. Dans cinq minutes j'suis là. » Bien entendu, il a fallu qu'elle me rappelle. Au bout de la troisième fois j'ai compris qu'elle me lâcherait pas et j'me suis levé. J'ai enfilé des fringues à la va-vite, me suis brossé les dents et je suis descendu au point de rendez-vous où j'ai retrouvé Su Nah et, à ma grande surprise, mon colocataire que j'croisais jamais dans la chambre mais au bar ça, j'le retrouvais. J'ai enchaîné les verres pour me réveiller puis on s'est retrouvés dans une voiture sans que je sache qui avait eu la brillante idée d'aller se paumer en campagne mais putain c'que c'était une idée de génie. Cela dit on tournait en rond depuis un bon moment essayant tant bien que mal de trouver le chemin menant au village le plus proche sans y parvenir. Bao Ling conduisait et je m'étais assis à côté d'elle, estimant pouvoir lui indiquer le chemin. « Attends, à gauche ! A gauche ! L'autre gauche ! Bao ! Ah ben merde. Bon ben la prochaine c'est bon, ça a l'air d'être le village bientôt là non ? » Pour être honnête, plus elle suivait mes indications, plus elle se paumait. On était dans un sous-bois, sur un chemin menant visiblement au centre d'une forêt. La meilleure solution aurait encore été de faire demi-tour. Mais Bao ben... Elle avait pas plus le permis que moi donc elle risquait pas de faire un demi-tour sur un chemin de terre dans la forêt.

Certaines filles faisaient des soirées pijama avec du vernis, du justin bieber en fond sonore, des smoothies à la framboise, tout en se brossant les yeux, et en riant comme des hyènes. Toi, tu étais en train de geeker, la manette entre les mains, tout en insultant les autres joueurs à travers l'écran de ton ordinateur. Ton téléphone, se mit à vibrer, ce qui t'arracha un bond. Tu le coinças entre ton épaule et ton oreille, le regard toujours fixé sur l'action à l'écran. « Sunah-unnie~ » Tu fronças les sourcils alors que tu percevais des bouts de phrase. Tes doigts s'agitaient sur ta manette, et tu finissais pas la balancer sur ton lit en t'étirant. « Bougez pas, j'arrive. » Tu concluais avant de raccrocher, de troquer ta nuisette pour un jogging, sweatshirt. Tu faisais tourner le jeu de clés autour de ton index, et dans le plus grand des calmes, tu t'infiltrais dans les locaux de la salle de sport, y piquais les clés de la voiture de fonction du gymnase.

Tu retrouvais Agapé, Sunah et Sangrae complètement déchirés dans un bar, et tu grimaçais alors que tu les balançais un à un dans la bagnole. De nouveau à bord, tu redémarrais le moteur. Au loin, t'aperçus une voiture de flic, et tu décidais t'emprunter une autre route. Au lieu d'actionner le clignotant, tu mis en marche les essuis-glace, et d'ailleurs, tu n'osas pas les arrêter. Sauf que tu connaissais pas vraiment super bien l'autre chemin, et qu'en un rien de temps, vous vous étiez retrouvés dans la cambrousse. « Mais oui, au pire, on s'arrêtera au village d'encore après. » C'était juste le dixième que vous ratiez, après tout. Vous n'étiez plus vraiment à ça près. Et puis, de toute façon, ça ne faisait que quelques années que tu étais arrivée en corée, alors lire les panneaux routiers, c'était clairement pas la première de tes préoccupations.

Tu jouais avec la lumière du plafonnier de la voiture, l'allumant et l'éteignant frénétiquement. « Wouhou, ambiance boîte de nuit, tout le monde les mains en l'air. » Avant de reposer très vite tes deux mains sur le volant pour éviter un buisson sur le côté de la route. Vous étiez très clairement en train de vous enfoncer en plein milieu de la forêt, et là, au moins, t'étais plus embêtée avec les panneaux directionnels, parce que de toute façon, y'en avait plus. « C'est tranquille, on est presque arrivés. » Tu jetais un coup d'oeil dans le rétro et au moment où tu reposais les yeux sur la route, deux petits points blancs s'éclairèrent dans les feux de la bagnole. Tu effectuais un dérape de l'arrache pour éviter le putain de sanglier qui s'était arrêté au milieu de la route façon bambi, et ton pied s'enfonça sur la pédale de frein, immobilisant la voiture. « Putain, les mecs, on a failli dégommer Pumba. » Et tu lâchas un bon vieux rire surexcité.

Bon. Su Nah et la fête, hein, ça faisait beaucoup. Enfin, pas trop quand même. Elle aimait faire la fête, mais... Son hygiène de vie ne le lui permettait pas. Par exemple, l'alcool, élément indispensable des fêtes, elle n'y avait pas trop droit. Et à cette soirée aussi, elle n'aurait pas dû y avoir droit, à l'alcool. Elle ne devait pas boire et elle n'aurait sûrement pas dû boire de toute manière, vu l'état dans lequel elle se retrouvait au final. Vu qu'elle ne buvait jamais, elle ne le tenait pas, pas du tout. Mais, la faute revenait aux problèmes. Les problèmes, une vie pleine de problèmes, que c'était dur. Que c'était dur, l'amour, les exs qui reviennent. Et entre elle, Agapé et leurs vies pourries respectives... Le résultat se révélait être deux personnes bien perchées et éméchées. Une chance qu'elle avait l'alcool bon, non ? Et qu'elle ne se mettait pas à pleurer encore plus sur son pauvre sort, et sa malédiction amoureuse. Elle n'appelait pas ses exs non plus, très bon point. Mais elle appelait ses amis, à tour de rôle. Rae, pour lui raconter quelque chose dont elle ne se souvenait même plus, mais qui devait ressembler plus ou moins à pointe-toi puis un appel à Bao, sa belle petite protégée, pour lui demander vaguement la même chose. Sauf que Rae n'avait pas le permis, Bao non plus, et la très responsable Su Nah l'avait complètement zappé. Qu'ils finissent tous dans une voiture qui roulait approximativement ? Pas un problème pour elle. A priori. Qu'ils soient dans le noir ? Un big problème. « Il s'assoit et il MEURT. Moi aussi je la connais ! » Et en attendant qu'il s'améliore en terme de blagues, elle vint se blottir contre lui comme une gosse. Bao jouait à la boite de nuit avec la lumière du véhicule, mais ça ne la rassurait pas plus que ça, elle avait même l'impression de voir des ombres noirs everywhere dès qu'elle éteignait la lumière. Et une ombre avec des yeux brillants, devant la voiture. Merde. Merde. Frein sec... Pumba... Elle ne comprenait pas tout mais... « ON A ECRASE BAMBI ? » Oubliez l'alcool heureux. Su Nah était en train de passer au stade numéro 2. Avec distorsion auditive en plus. Pumba était devenu Bambi. Failli écraser était devenu écraser. Et Su Nah en avait les larmes aux yeux. « On va tous naître des mouches dans nos futures vies, on va avoir un karma de merde. » Avec une voix tremblante, encore toute chamboulée par leur meurtre collectif. Qui n'avait pas eu lieu, mais allez dire ça à son cerveau engourdi par l'alcool.

« NAN JURE TU CONNAIS LA BLAGUE T’ES SERIEUSE??? » Il boude presque, croise les bras et tire la grimace lorsqu’il se rend compte que sa blague la plus marrante était déjà connue de son amie. Et du coup il pensait à d’autres idioties, du genre des blagues auxquelles elle ne pourrait pas s’empêcher de rire pour oublier de pleurer. et puis, Sunah c’est son hyung, mais c’est aussi un peu sa princesse. Faut pas qu’elle pleure sunah, faut surtout pas qu’elle pleure, parce qu’elle n’était plus jolie lorsqu’elle pleurait. « SAMER C’EST BAO QUI CONDUIT? » La lucidité tente de se frayer un chemin à travers l’alcool, Agapé angoisse, agapé panique en se rappelant qu’elle n’avait jamais eu son permis. Son hyperémotivité reprend le dessus, rendant le flot de ses émotions impossible à comprendre; il oublie de paniquer et il attrape les mains de son amie tout aussi éméchée que lui « att sunah j’crois que c’est un m-moment important, genre l’occasion propice si faut qu’on meurt dans les prochaines minutes, faut qu’jte dise un truc hyper important » jae jae jae, oh voilà pourquoi il avait tant bu à cette soirée pour oser lui avouer qu’enfin il n’était plus seul et qu’il avait trouvé un remède à ses plaies. « j-jcrois que je suis amoureux de j- » le frein lui coupe la parole, les paroles de sunah deviennent pour une vérité; il se met alors à sangloter, pensant lui aussi avoir tué bambi « SUNAH comment je fais si je deviens une mouche??? Les mouches c’est moooooooche et puis ça ne peut pas faire de bisous, comment je vais faire moi pour embrasser mon amoureux???? » et aussi naïf qu'un gosse d'école primaire, là c’est la cata, Agapé il croit vraiment qu’il va devenir une mouche et qu'il ne va plus pouvoir bécoter les lèvres de son amoureux. Il serre contre ses bras sunah et il pleure, sanglote : totalement terrorisé à l’idée devenir un insecte.

« Mais oui, au pire, on s'arrêtera au village d'encore après. » « SAMER C’EST BAO QUI CONDUIT? » Je souris. Pas stressée, la Bao même si elle conduit sans permis, même si elle est la seule sobre dans une voiture de bourrés, même si elle a les cheveux trop brillants. Elle s'amuse avec le plafonnier mais je suis hypnotisé par ses cheveux. Je finis par tendre la main pour les toucher. « Wa, c'est doux comme les poils d'un chat. » Et puis, le coup de frein, violent, brutal, ma ceinture me retient de faire un vol plané dans le pare-brise et je m'éclate le crâne contre le fauteuil. Je le frotte en marmonnant pendant que les autres commencent à paniquer derrière. Je me retourne furieusement vers Agapé. « QUOI ? T'es amoureux d'qui ? » J'crois d'abord qu'il veut dire Ji Eun, et puis il sort le mot amoureux. Jaehwa, c'est sur. Le blog avait raison. « T'es amoureux de Jaehwa ? T'es en couple avec Jaehwa ? ET JE VOUS AI LAISSÉ MON LIT ? » Je plaque les mains contre mes joues, outré. Je remarque un peu tard que Bao a calé dans le pseudo accident et qu'elle arrive pas à redémarrer, j'oublie instantanément le reste. « Attends, je vais t'aider. » Ma voix alcoolisée sonne étrangement dans ma tête et me met le sourire aux lèvres. Je lui prends la main qui essaie de démarrer la voiture, sans penser à mal. Elle a la peau super douce alors ça me donne envie de la caresser, et qui saurait m'arrêter ? Surement pas ma raison, elle a fait ses valises quand elle a vu Vodka.

« Vous êtes potes, nan ? ~ » Tu lanças vers Sangrae qui semblait complètement outré, depuis les profondeurs de son âme. « Te plains pas, il t'a pas piqué ta meuf, déjà. » Tu haussais les épaules avant de descendre la fenêtre et de passer la tête. Bon, vous aviez rien percuté, donc le véhicule était encore sauf, tout allait bien.

Alors que tu tournais frénétiquement la clé de la voiture et que le moteur semblait tousser comme une grand-mère en phase terminale, tu sentis de la chaleur. Tu râlas un moment, le regard toujours posé sur l'extérieur. « Je suis là, Sunah, tout va bien. » Avant de réaliser qu'il s'agissait de la main de Sangrae. Tu restas à le regarder pendant un moment, avant de lui faire un sourire. « Hmm. Heu. Tu as accidentellement laissé traîner ta main sur la mienne. » Tu lanças avant de lâcher un rire franche, d'attraper la main de Sangrae et de l'agiter sous ses yeux. « Elle est à qui la mimine ? Elle est à Sangraaaaae ! » Alala, les mecs, quand ils étaient bourrés, ils étaient vraiment marrants.

Tu tournais de nouveau la clé dans le contact et la voiture se mit à crachoter avant que le moteur ne redémarre complètement. « J'ai appris à conduire sur Need for Speed, les mecs. » Tu appuyais sur l'accélérateur et vous étiez repartis pour de nouvelles aventures. Tu tournais un peu au pif, avant d'apercevoir le toit d'une vieille bâtisse au loin, entre les conifères. « Qui vote pour leur demander la route ? » Tu levas la main, sans regarder les autres. « La majorité l'emporte, c'est parti. » Exceptionnellement, tu activais ton clignotant pour fêter ça et tu t'engageais dans l'allée du vieux truc qui ressemblait à un manoir abandonné. Le top du fun. Tu te garais à quelques mètres de l'entrée. « Vous êtes arrivés dans le trou du cul du monde. Il fait actuellement 20°C dehors. Merci d'avoir choisi Baoling Airlines, vous pouvez vous détacher. » Maintenant qui serait assez courageux pour aller frapper ?

Il n'y avait peut être pas besoin de plus que ça. Les volutes d’une cigarette au bout incandescent dont la fumée s’amassait doucement dans la voiture outrageusement encore fermée, l’odeur si caractéristique des corps imbibés qui imprégnaient l’air, les propos sans sens ni finalité, jetés dans une nonchalance aux allures de blasphème , son corps qu'elle laissa tomber contre la portière, alors qu’elle fixait le paysage défilant sous ce foutu rythme de carroussel. En songeant que, il n'y avait peut être pas besoin de plus que ça.« Meuf t'es barge. Y'a plus de mst là dedans que sous le lit de Rocco Siffredi  »  Pourtant Coco, elle ouvre la portière, s'extirpant de la voiture avec un soupir de bien être. Parce que merde, elle a beau dire, cette putain d'auto devenait un véritable enfer. Une vraie fournaise, une qui la compressait et ne manquait pas de faire rentrer son string dans ses fesses « J'y vais mais si je choppe le tétanos j'exige une statue en cookie à mon effigie  » Et des macarons. Là tous de suite, elle tuerait carrément pour une boite de macaron. « Puis merde, j'pas envie de crever toute seule. »Elle dit, mais elle est déjà debout devant la porte de la bicoque, sa clope toujours coincée entre ses doigts. Coco, peut être bien qu'elle finirait par mourir là. Bouffer par un vampire ou éventrée par chewbacca. Mais quitte à crever, elle aurait quand même préférée un truc plus classe. Pour une cause un peu plus noble tu vois. Comme militante sous la bannière "libérez les nichons", surement une conséquence de son côté philantrope.  «Helloooo ! Y'a quelqu'un?!» Et de sa voix un peu rauque, de son poing qui tape contre la porte. Elle se sentait comme la conne de l'histoire qui finit toujours par se faire égorger dès les dix premières minutes du film à coup de lames de rasoirs.

Su Nah était une superstitieuse. Et quelle superstitieuse. Elle n'en avait pas l'air, à priori, sous ses airs de championne. Mais justement, la championne ne faisait jamais une seule compétition sans son petit rituel en amont. Elle avait encore sa toute première médaille d'or, qu'elle ne quittait jamais. Elle ne passait pas sous une échelle, n'ouvrait pas un parapluie à l'intérieur, et croyait en le mauvais œil. Et le mauvais sort. Et la poisse. Quoi d'autre encore ? Ah oui. Le karma, et les réincarnations. Bien agir, pour avoir un bon karma, et donc se réincarner en quelque chose de bien. Quelque chose de bien, de sympa, pas une mouche en tout cas. Elle ne voulait pas devenir une mouche. Et Agapé non plus. Il en pleurait quasiment. Merde, ça allait un peu trop loin là, non ? D'autant plus qu'il était sur le point de lui avouer quelque chose. Par rapport à l'amour, amoureux... Mais elle n'eut pas le temps de tout comprendre, bien trop occupée à le rassurer maintenant. « Mais non, mais non, tu pourras lui rouler des pelles, on va pas devenir des mouches, avec un peu de chance, j'espère, si dieu le veut. » Au pire, ils feraient un petit rituel pour contrer le sort, non ? Ou iraient faire quelques offrandes dans un temple ? S'ils sortaient de cette catastrophe vivants. « Rae. Range tes mains ou je te les coupe. » En donnant un coup de pied dans le siège avant, tout en gardant bébé Pépé dans les bras. Parce qu'elle ne perdait pas le nord, quand même. Rae, elle le connaissait depuis des siècles maintenant. Et son comportement tordu aussi.
Bon. Bao, par un vote à la majorité qu'elle avait voté seule, avait décidé qu'ils allaient demander leur chemin aux propriétaires d'une maison chelou abandonnée au beau milieu de la forêt, ressemblant en tous points à celles qui trônaient fièrement dans les films d'horreur. Super. Prometteur, prometteur pour la suite. Ils allaient peut-être bientôt devenir des mouches finalement, sorry Agapé. Parce qu'il y avait une chance sur deux qu'ils ne s'en sortent pas vivants, là. Hein ? Comme dans les films. Dans les films, personne ne sortait vivant de ce genre de situation. « Coco, attends ! » Laissant Pépé un instant, elle sortit de la voiture. Une bonne bouffée d'air frais, pour reprendre un peu ses esprits. « Je suis l'évêque de la frat, je suis l'aînée du groupe, si jamais il arrive un truc, c'est moi qui doit y faire face. » Quel élan d'héroïsme, n'est-ce pas ? Et cette fois-ci, ce n'est pas du poing qu'elle tapa sur la porte... Mais du pied, pour l'ouvrir. Un bon coup de pied, puisque personne ne répondait à leur appel. Eh ouais, même l'alcool ne lui faisait pas perdre ses bons vieux réflexes. « … On va voir s'il y a quelqu'un ? … Tous ensemble ? » Parce que quand même, hein. Y avait des limites à l'héroïsme. Elle fit un pas en avant, mais c'était bien noir, et quitte à être courageux, autant l'être tous ensemble, à plusieurs, main dans la main, en équipe.

« Pas de pa-panique rae. On l’a faiiiit dans mon lit qui eeeest... tout douuuuuux. » Il a fait quoi? Agapé ne sait même plus ce qu’il dit, ni même de quelle manière ses propos pourraient être interprétés. Là, il veut juste enfin leur avouer qu’il sortait avec Jaehwa, sauf que l’alcool faisait prendre à la confession une tournure presque comique lorsqu’il se met à pleurer en pensant sérieusement se faire punir par dieu pour avoir tué Bambi. Alors il s'agrippe à la taille de la plus âgée, accroche son regard au sien dans l’espoir d’avoir du réconfort. Sauf que voila Agapé + alcool ça ne donnait jamais quelque chose de bon, et surtout ses sauts d’humeurs deviennent incontrôlable. Sa peine et ses peurs s’envolent lorsqu’il se rappelle de ce que lui avait dit sangrae un peu plutôt (son cerveau est un peu lent…) « ouuuui t’as raison, j’crois que c’est jaehwa c’est mon n’amoureux, même qu-que bah sunah est moins jolie qu’luuuuui. » Et comme un enfant auquel on arrache sa mère, il grimace, geigne sans cacher sa frustration lorsqu’il sent l'évêque se relever du siège ainsi que les autres, qui contrairement à lui étaient en état de se lever. « Bao bao… t’souviens de Until dawn? j’suis sûr ça va faire la même, on va s’faire bouffer si on va dans s’manoir.... » Disait-il tandis qu’il s’allongeait sur la banquette arrière jusqu'à trouver son confort. « du coup j’vais dormir moi. comme ça si je meurs bah j’le saurai pas. »