my little poney. ft. sobitch

la tenue du jour ☾ Je suis tellement défoncée que le joint qui repose sur le bord de mes lèvres menace de s’envoler dans la nuit. Bordel, ça fait quatre jours que je redescend pas et la foutue technique de vaincre le mal par le mal, bah ça marche pas bordel. j’me sens encore plus mal. alors j’ai volé l’un des bonbons magiques de Ryu pour me détendre mais j’me sens comme une merde au fond d’un caniveau, dans laquelle Edith Piaf aurait marché dedans du haut son mètre quarante. ou cinquante. je sais plus.

Bref, je suis là, en sous-vêtements, dans un hamac perché très haut dans les arbres qui entourent la clairière de notre baraque. je bronze dans la nuit, comme tous les lundi. j’suis tellement en l’air que si j’tombe j’suis sure de crever sans douleur. je dois bien être à trois mètres du sol. je sais plus trop, ma notion de la distance perturbée par la weed qui coule dans mon âme. je venais juste d’entamer un chant indien en mémoire des étoiles, un flot de pâquerettes dans les cheveux, qu’un bruit de craquement me fit taire. non loin de là, je vois Antoinette, le petit poney domestique de la famille. elle broute je ne sais quoi près du micro lac. pourvu qu’elle en boit pas l’eau, surtout après la soirée de la veille faite par les ilgas.

Elle est belle, ma petite Antoinette, toute de noire vêtue  avec sa corne de licorne fermement posté sur son front. elle est libre aussi, Antoinette, elle a pas d’enclos, elle fait comme elle veut, la forêt lui appartient. Puis subitement un mouvement derrière Antoinette. Je me redresse dans mon hamac qui tangue, joint au bec. j’ouvre la bouche pour gueuler puis finalement je me tais. j’observe en puisant toutes les ressources nécessaires pour rester concentrée. puis mon joint tombe sur ma cuisse et je couine face à la brûlure, manquant de peu de m’exploser la gueule, je reste perchée, les jambes dans le vide et les mains tenant fermement ce qu’il reste du hamac malmené. puis je fais silence. j’observe tout en trouvant un moyen de pas lâcher prise.

© gabi le loup

la tenue du jour ☾ Elle avait appris la nouvelle et en tant que fervente défenseuse des animaux il lui fallait voir ça de ses propres yeux. La nuit était tombée depuis maintenant plusieurs heures. Moment parfait pour s’infiltrer dans l’immense terrain des Ilgasus sans se faire repérer. C’est habillé d’une combinaison rose qu’elle quitte la maison des Yeo, en faisant attention de n’être vu par personne. La jolie brune marche vite, cours même parfois pour rejoindre la maison des violets. Elle s’arrête à plusieurs arbres, regardant à gauche puis à droite, puis poursuit sa route. C’est par une roulade habile qu’elle arrive enfin à sa destination. Bien sûr, l’heure est avancée, mais la réputation des Ilgas n’est plus à faire. Elle soupire, secoue la tête mais se reconcentre sur son objectif de la nuit. Passant derrière l’immense bâtisse la queen tombe nez à nez avec l’animal. Un superbe poney à la robe noire qui semble brouter de l’herbe. C’était donc vrai, ces incapables ont un poney. Elle ne peut pas y croire. De là où elle se trouve So Hee ne distingue que ses courbes, elle a besoin de se rapprocher pour être sûr qu’il ne souffre pas de malnutrition, mal traitement ou autres connaissant les propriétaires. C’est donc herbe fraîche en main, qu’elle tente de l’attirer à elle. « Petit, petit, petit...» L’animal la repère, et la queen en confiance se rapproche doucement. À son niveau, elle tente de l’examiner mais difficile de distinguer quoi que ce soit dans cette nuit noire. Puis soudainement So Hee perçoit un bruit, comme un couinement . Animal ? Humain ? Elle ne le sait pas mais dans les deux cas ce bruit n’est pas fait pour la rassurer. Voilà pourquoi elle se recule, encore et encore jusqu’à rencontrer à nouveau un arbre. Adossée contre celui-ci, elle regarde à gauche, puis à droite mais rien. Seule elle et le silence de la nuit. Elle soupire de soulagement.

© gabi le loup