Need you right now. (Jaehwa)

Et sous l’extase de ses timides caresses, l’australien abandonne son corps à l’autre. Oh, c’était si infime ce qu’il lui offrait et pourtant. Agapé n’en n’avait jamais été aussi retourné d’un contact aussi délicat mais pourtant si délectable. Encore à la lisière de l’innocence, le tireur franchit la ligne en glissant l’une de ses mains contre la sienne pour la guider toujours plus bas, toujours plus chaud jusqu’au lieu convoité et désiré. « comme ça.. » Il l’invite le meurtrir un peu plus par un mouvement plus affirmé, à l’apaiser par la douleur-effervescence jusqu'à lui en faire perdre tête et pied. Et lorsqu’il ne tient plus droit, arquant son dos au point que son propre front bouillant se colle au sien, le regard de l'étoile s’accroche à celui de son astre; et il voit ses yeux humides et incertains, oh, il aimerait le rassurer, le complimenter, lui dire à quel point c’était déjà unique pour lui, intense au point de pouvoir en défaillir, mais cela n’était plus possible désormais; désormais qu’il était dans l’incapacité d’ouvrir la bouche pour autre chose que son souffle erratique et ses soupirs teintés de noirs désirs.

Sa dernière respiration se stoppant presque en un honteux couinement, les yeux à moitié fermés et les joues terriblement rouges, il niche son visage contre son cou presque gêné à lui offrir une vue aussi vulnérable, lui qui était pourtant censé mener la danse. Lui homme, pourtant presque femme entre ses mains, il pousse un nouveau grognement désireux avant d’accrocher désespérément ses lèvres aux siennes dans une douceur contrastant la violence de leur plaisir tandis qu’il ne peut plus longtemps supporter d’être le seul essoufflé; sa main relâchant celle de l’autre, il ne tarde pas pour empoigner lentement, très lentement à travers le tissu de l'autre l’attraction la plus fascinante de la pièce qu’il assène d’un mouvement de vas-et-viens désireux tandis qu’il tente de retrouver sa respiration.

Il le touchait. Il touchait Agapé. Il avait ses mains là, entre ses cuisses, contre une partie on ne peut plus intime ; et le sportif, son petit-ami, il l'encourageait à le faire, il guidait sa main, il appuyait, il approfondissait le contact, alors que l'intello, lui, il était hébété, bouche bée, il y croyait pas. Ses doigts, ils sentaient, tout, la consistance même de la chose, malgré la dernière barrière, malgré le tissu - et ça lui donnait des bouffées de chaleur. Il touchait Agapé, là où on l'avait déjà touché, oui, mais là où ça voulait dire beaucoup. Jaehwa, c'était encore une petite gamine de quatorze ans - il pensait qu'en touchant quelqu'un, ici, la personne nous appartenait, définitivement, corps et âme. Alors, oui, pour lui, Agapé se donnait, et il avait vraiment, vraiment trop chaud, alors qu'il laissait sa main mener la danse, qu'il le touchait, ses yeux rivés sur son torse, qui inspire, expire, ses yeux rivés sur les effets qu'il lui faisait. Il aimait ça. Il découvrait, et il aimait déjà - il aimait voir son visage se crisper, s'agacer, s'exciter. Il adorait, en réalité.

Sauf que, petit Agapé ne se laisse pas faire des heures durant ; et Jaehwa, oh, le méchant loup, il meurt, une balle dans la poitrine. Ses cuisses tremblent, il contrôle rien, et il réagit un peu trop, beaucoup trop - mais ce n'est pas surfait, non, c'est juste.. une réaction digne d'un gamin. « aga.. » Il a besoin, besoin de dire son prénom, ou une partie de son prénom, pour être sûr que c'est vrai, qu'il est en train de se.. De se faire toucher par lui, là, sur le lit, dans l'infirmerie, dans le campus, à Séoul, en Corée, sur la Terre, dans l'espace, dans la galaxie ou il ne sait quoi, dont il avait, en plus, oublié le nom, dans l'univers - il avait besoin d'être certain qu'il était dans un réel on ne peut plus réel, dans un réel scientifique, dans un vrai réel, qu'il pouvait relater, penser, réfléchir, sentir. Mais il perd toute capacité intellectuelle, le petit, et il couine, longuement, ses yeux se ferment, alors qu'il tente d'approcher un peu plus Jaehwa de lui. Qu'il ne puisse pas le voir - lui et son torse qui frémit, lui et ses cuisses qui s'écartent, lui et ses parties intimes qui réagissent, lui et son envie folle d'être nu. D'ailleurs, il tente, il brise, il bombe le torse et il décide de se faire homme, alors qu'il glisse ses mains jusqu'aux hanches d'Agapé, pour, doucement, tirer sur son boxer. Et, la tête qu'il tire est.. ah, Jaehwa. Il grimace, comme s'il faisait une connerie, une bêtise, qu'on allait l'engueuler, et que si on le remarquait, tout était cassé ; et il descend, lentement, ayant incroyablement chaud, le dernier vêtement de l'autre. Puisqu'il s'est jeté la gueule la première, monsieur Im abandonne toute idée de fuite ; et sa main plonge, file, se faufile, et caresse, toujours si timide, la chair brûlante de l'autre.