just leave me alone + hyun ki

Entre Nina et son père, c'était l'enfer. Tout bonnement et simplement l'enfer. Ils ne s'entendaient pas. Elle ne l'appréciait pas. Parce que lui n'appréciait pas sa manière de vivre. Pourquoi est-ce que tu t'habilles comme ça, pourquoi est-ce que tu manges comme ça, pourquoi pourquoi pourquoi. Jusqu'à un tu es ici sous mon toit et je suis ton père, alors respecte-moi. Son père... Son père. Un père qui l'avait abandonnée toute sa vie, ne revenant la chercher que lorsqu'il avait eu besoin d'une héritière. Il... Il ne s'était jamais occupé d'elle. Jamais. Et maintenant, il voulait la contrôler... Non. Impossible. Shanina ne le supportait pas. C'était juste... Elle ne pouvait pas. Alors après une énième dispute, elle avait fini par prendre son sac et par partir, sans demander son reste, en sortant par la poste de derrière. Une absence de trois jours. Et un simple sms pour Hyunki, un agréable « fous-moi la paix. » qui se voulait clair et net. Elle ne voulait pas lui parler, de toute manière. Il l'agaçait sérieusement, lui aussi. Après lui avoir joué le rôle du grand-frère, il avait retourné sa veste, du jour au lendemain. Il était exactement comme tous les autres. Comme son père. Alors lorsqu'elle revint au domicile après sa petite fugue, elle fit tout pour l'éviter.

Il avait entendu des bribes de conversation, entre deux entraînements, son frère lui avait raconté la dispute entre Shanina et son père à elle; qu’elle avait claqué la porte en emportant son sac et depuis, plus aucune nouvelle. Et Hyunki s’inquiète, comme un frère, ne plus avoir de nouvelle d’elle est terriblement inquiétant, et surtout qu’elle ne répondait même pas à son téléphone, ni même à son propre père. Et il s’inquiétait aussi comme…. autre chose. chose qu’il n’assumait pas. C’était sa soeur par alliance et pourtant, ce soir-là les choses avaient définitivement changé, et cela par sa faute. Il n'aurait pas dû boire, ni même l’embrasser. c’était mal. Alors lâchement il avait fuit, nié en bloc tout ce qu’elle pouvait dire jusqu'à même l’ignorer ou la rejeter, de peur de céder une fois de plus et de commettre à nouveau l'irréparable. Plus que l’aimer, trahir sa mère était une crainte qu’il ne pouvait imaginer. Parce qu’il se l’était déja imaginé, surpris à souhaiter que leurs parents ne se soient jamais un jour rencontrés. Ainsi, ils pourraient s’aimer normalement, comme deux amants, comme deux amoureux. Mais la situation était différente, bien trop différente pour lui qui ne pouvait que se détester pour avoir de telles pensées à l’encontre du bonheur de sa propre mère. Et cette même frustration, inconsciemment il l’avait rejeté sur la pauvre nina, devenant naturellement odieux et froid à son égard, passant de l’idéal grand frère à l’amant et désormais au bourreau.

3h25, la nuit tombée, alors qu’il rentre de son entraînement, lessivé et les cheveux encore mouillés, il remarque néanmoins sur le paillasson la présence de chaussures familières. Et alors qu’il se fraie un chemin dans la demeure, il s’écrit à l’aveugle « pas trop tôt dis-moi. ça revient dès qu’on a faim c’est ça? » avant de se poser contre le premier fauteuil venu cachant misérablement sa réelle inquiétude sous son mauvais jeu d’acteur. « t’as pensé aux autres? » (t’as pensé à moi?) « c’est vraiment égoïste ce que t’as fait. tu t’en rends pas compte je crois. t'as rien dit pendant trois jours Hyesung et ma mère se sont fait un sang d’encre. » (et moi aussi)