miss you ϟ min seo

la tenue du jour ☾ C'était une drôle de sensation.
Un ressentit qu'elle avait, tapis en son sein, lorsqu'une inspiration le gonflait d'une longue inspiration. Elle grandissait en elle, étourdissante, alors que la créature aux crocs acérés labourait sa chaire. Car le ressentiment, il aimait son visage blême marqué de ces simples filigranes, ces rides incessantes qu'elles dessinaient sur l'étendue d'un front au rythme de ses réflexions. Et elle aurait aimée les chassés par la seule force de sa volonté, ces pensées persistantes, en douceur, avec l'arme la plus délicate qui soit; la chaleur d'un sourire. Poser ses doigts de chaque côté de ses joues rosés, et en étirer les pétales du bout de ses index. Et là, les nuages disparaitraient, transformés en tendre euphorie.

Cela aurait du la réconforter. Lui raccrocher le coeur à la bonne place. Mais les pensées givrantes continuaient à la traverser comme des courants d'airs. Car Coco, elle avait l'amour écorché. Elle avait la fierté éventré, dépouillé de son habituel éclat familier. Elle avait la vision d'un brun particulier souriant à d'autres lèvres que les siennes. Elle avait l'imagination fertile des curiosité non assouvit. Qu'avait-il fait? Où était-il? Est ce qu'elle lui manquait un peu, dit? Cette blonde un peu pénible, un peu naïve, qui sans cesse lui contait sa poésie. Celle qui vend l'amour ivresse, l'amour ambroisie de la pointe de son sourire. Cette femme pas assez humaine, celle qui lui jette au visage ses cris abject. Elle ne savait pas. Elle ne savait plus. Et c'en devenait frustrant, cette éternelle ignorance.
A s'en abimer les sens.
A s'y confondre soudainement.

Alors oui Coco elle avait ce regard banquise, piquant, taillé en crochet d'hameçon. Elle avait ces grands yeux clairs et accusateurs qu'elle destinerait à l'objet de toute sa fureur.  Coco qui feuilletait son bouquin en madone gracile, insaisissable nymphette à la moue amer. Coco qui agissait comme une enfant. Qui avait peur. Peur qu'il ne soit changer. Peur qu'il ait put l'oublier. Elle, la plus versatile et la plus belle de ses parenthèses. Mais c'était impossible, n'est ce pas? Parce que si elle était si insignifiante que cela, ça n'aurait pas put faire si mal. Elle n'aurait pas put désirer si fort bâtir une religion juste pour le goût de ses baisers. Et son visage n'aurait put ainsi s'éclairer lorsqu'elle eut la liberté de le contempler. Trois ans, c'était long. Presque une éternité. Et Coco n'eut que l'impulsion d'abandonner son siège pour le rejoindre, enfouissant son visage dans la chaleur son cou. Y abandonnant un baiser. Son sourire. Son rire étrangler. Un son érailler qui menaçait de la submerger. Mais Coco, elle s'en foutait. En cet instant, elle aurait put déposer le monde à ses pieds pour peu qu'il réponde à sa promesse:

▬ Ne pars plus jamais sans moi.

Et c'était là sa seule prière.

© gabi le loup

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la tenue du jour ☾ Ah – c'était peut-être là tout ce qu'il lui fallait. Juste ces quelques mots attachés solidement ensemble, lié par la bouche d'un homme – de cet homme. Juste cette affirmation presque tendre d'où elle sentirait presque la violette s'en dégager tellement c'est rassurant – juste ces quelques mots qui tombent de sa bouche avec toute leur sincérité et toute leur force de vérité.

Alors peut-être – peut-être que ce n'était ni ses courbes, ni ses boucles blondes, ni ses ténèbres sensuelles ni sa chair de femme qui l'avait poussé à l'appeler, peut être voulait-il être dans les bras de Coco. Fourbe, sournois Erèbe qui avait plaqué ses deux paumes dans son dos pour la repousser, qui avait expirer dans la bouche de Coco l'envie de venir quérir les lèvres de la plus femme des femmes. Peut-être n'était-ce pas son corps, même s'il en désirait la chaleur, même s'il en désirait la texture doucereuse, peut être lorsqu'il attraperait une épaule dans une main. Peut-être était-ce juste ça – au-delà, bien au-delà de la simple présence d'un dos contre son torse. Peut être - peut être - qu'il l'aimait déjà. Coco n'avait pas sourit à ce moment-ci parce que ça résonnait dans sa poitrine. Elle avait deux grands yeux fauves ouvert face à un mystère. À des peut être.

▬ 1 095 jours que l'on ne s'est pas vu et tu ne trouves rien de mieux à me dire qu'une remarque sur ma taille?

Elle le taquinait.
Elle avait cette sensation pendue au bout de ses doigts lorsque ses mèches folles et claires piquaient les siens tout autour –. Elle se rasseyait sur sa chaise, narquoise, alors que sa main se glissait dans la sienne. Oh Coco. Elle aimait voir son visage crème gravé de ces deux filigranes, ces lèvres coralliennes - elle aurait aimé les cueillir doucement, tendrement, avec la faucille la plus délicate qu'il soit ; sa bouche. Poser ses doigts de chaque côté de ses joues d'ivoires, et le piquer d'un baiser –. Et là, elle presserait ses lèvres un peu plus fort –. A chacune d'elle.
A chacun d'eux – à chaque soupir.

▬ T'as jamais été doué pour ces choses là.

Les trucs émotionnels.
Les trucs qui exigeaient qu'il soit honnête, avec elle comme avec lui même. Coco, elle avait apprit à faire avec. Elle avait apprit à aimer ça. A chercher les preuves de son affection dans tout ce qu'il ne lui disait pas. A les provoquer juste pour le plaisir de les apercevoir. Et elle incline son menton dans sa direction, un sourire jouant sur ses lèvres alors qu'elle appui son visage contre son poing.

▬ Comment c'était?

Sans eux. Comment était sa vie lorsqu'il n'y avait plus le poids de leur présence dans son dos? Comment étaient ses nuits lorsqu'il n'avait plus à supporter leur chaleur infernal entre ses draps? Est ce qu'il cherchait leur regard dans le vide parfois? Ou alors dédaignait-il jusqu'aux souvenirs qui avaient put leur appartenir. Avait-il eut quelqu'un pour partager ses joies et épancher ses peines? Elle l'espérait Coco. Au moins un tout petit peu. Le pire serait sans doute de songer que pendant tout ce temps, il avait simplement été malheureux.

© gabi le loup

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la tenue du jour ☾  Les doigts de la blonde s’étaient emparés des siens, jouant avec, les pliant doucement, dans un sens, puis dans un autre ; mais tout ça sans lui faire de mal. Parce qu’il ne fallait pas l’abîmer un peu plus ; mieux valait le rendre resplendissant aux yeux des autres. Alors, oui, peut-être que Coco était là pour lui rendre tout ce qu’il avait perdu. Pour lui réapprendre à vivre avec cette affection bancale, presque maladroite, qu'ils entretenaient autrefois. Peut-être que Coco voulait retrouver un homme qu’elle n’avait jamais connu, en réalité. Mais pas sans une autre idée. Pas sans un autre désir, qu’elle serait la seule à garder, cette fois. Une ultime chose qui crépiterait en elle, brûlant de tous ses feux. Et surtout, qu’elle conserverait dans le secret de ses pensées. Un pari. Un de ceux qu'elle avait passée avec la vie en les suivant à Paris.

▬ T'es pas doué Minnie. Navrée de briser tes rêves d'irrésistible séducteur.

Elle rit.
Son rire résonne jusque dans les poitrines.
Et doucement se cacher derrière sa tasse, l'oeil moqueur et le sourire railleur. Elle ne s'offusque pas de le voir librement se servir dans son chocolat. Min Seo était comme ça. Il mangeait comme quatre. Ses lèvres semblaient toujours occupé à mâchonner quelque chose, une friandise ou une part de gâteau. Son regard ne brillait qu'une fois qu'il avait le ventre plein et si jamais vous aviez le malheur de vous servir dans sa réserve - ciel, c'était la guerre.

▬ Je m'ennuyais. De toi. De Silv. J'ai essayée de nouvelle chose. Je suis retombée dans mes vieux travers aussi. Pour me distraire, quelque chose comme ça.

Et monsieur s'échappe, sans un avertissement, sans un regard, direction le comptoir. Pour commander de quoi remplir le puit qui lui sert d'estomac, pour combler un appétit qui, l'un dans l'autre, ne faiblissait pas. Coco, elle arque un sourcil narquois en le voyant s'asseoir. D'un geste, elle attrape une des fraises posée sur la pâtisserie et la glisse entre ses lèvres, pointant son index dans sa direction.

▬ Un jour, tu finiras par m'échanger contre un de tes gâteaux.

Elle plaisantait à peine. Même si au fond Coco, elle en doutait. Entre eux,
c'était plus fort que ça. C'était plus fort que tout ce qu'elle avait eut avant.
Plus incertain aussi, sans limite prédéfini, sans sens logique. Un peu comme sa vie. Des impulsions qui en avait précédés d'autres avant d'aboutir à un singulier édifice.

© gabi le loup

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la tenue du jour ☾  Min Seo.
Il avait ces airs de ceux qui ne viennent jamais pour se détendre parmi leurs humbles congénères; Min Seo mériterait la prison pour outrage à la pudeur par sa simple existence. Sa démarche est un strip-tease, il est un incendie à ciel ouvert, ses cheveux appellent une étreinte qui ne vient pas, tout en lui cherche à provoquer le délit. L’attentat aux mœurs n’est jamais loin, quand il sourit, ses dents blanches prêtes à épouser toutes les bouches. Tout ce que Min Seo a, Coco le veut, tous ceux qui le touchent, elle veut les toucher, et elle veut Min Seo, aussi, ça va sans dire. Mais Min Seo a quelque chose que les autres n’ont pas. Il vient pour la voir et pour se faire voir, pour qu’on admire sa petite tête de moineau blessé et son mignon petit museau, et sa silhouette de jeune homme et ses airs de vieil homme. Un centenaire avant l'heure, un homme a la complexité magnifié par cette insensée désinvolture qu'on aimait à caresser sans jamais pleinement s'en approcher. Charismatique, sans doute l'était-il oui. Cela et bien plus encore.

▬ Jusqu'à ce qu'on reprenne du service.

Un jour, peut être. A faire trembler le monde derrière leur insolente jeunesse, à se jouer des chiffres, des rumeurs et des statistiques. A sans cesse faire croire qu'ils péchaient pour la première alors qu'en vérité, ils en étaient pétrit. Le vice, à force, ils le connaissaient, ils le façonnaient au gré de leurs désirs et de leurs dérives. Le vice, c'était la vasque d'un regard satisfait et les lèvres qui caressaient d'autres lèvres, un lit de billets verts et le poids d'un regard beaucoup trop clair. Le vice était Coco. Le vice était Min Seo. Le vice était cette impunité qui collait à chacune de leur foutus idées. Le vice était cette absolue certitude que jamais, ô grand jamais ils ne s'arrêteraient. Parce que la banalité, au fond, était tout ce qu'ils redoutaient. Mais le vice, c'était aussi l'innocence. L'insolente inconsciente d'une fourchette qu'on plante dans un fruit sucré. Celui là même qu'on laisse glisser contre ses lèvres dans un sourire effronté.

▬ Parce que je ne vaux pas mieux qu'une part de gâteau à tes yeux? Tu pourrais m'échanger contre un truc qui a un peu plus de valeur tu ne crois pas?

Elle lui tire la langue, bien trop habituée au frasques gustative de son amant pour s'en sentir réellement offensé. Ce serait comme reprocher au vent de caresser les nuques, à la pointe de ses chaussures de foulés le bitume. Min Seo n'était pas quelqu'un de bien. Pourtant il tenait à elle, de ça elle en était certaine. Tout comme il avait un jour tenu à lui. Comme il tenait toujours à lui. Ce garçon un peu trop arrogant, à l'intelligence affolante et au sourire trop absent. La troisième pièce de votre panthéon, engrenage infernal qui étourdissait la vie jusqu'à plus soif. Silv. Il y a de cela bien longtemps qu'il n'avait plus donner signe de vie. Plus qu'eux même, le garçon avait toujours sut se faire discret.

▬ Non. Mais où qu'il soit, nous ne le savons pas.

Sa dernière remarque lui tira l'éclat d'un rire, un son un rien moqueur adoucit sous les plis de sa fausse candeur. Bien que le partage des uns e t des autres s'étaient toujours esquissés comme une évidence au sein de leur étrange relation, la chose était beaucoup moins aisé qu'on pourrait au prime abord le supposé. La jalousie entachait parfois leur quotidien. Et il n'était pas rare que des disputes éclatent à ce sujet. C'était à la fois corrosif et jouissif, intrusif et tout en demeurant primitif. C'était la certitude que l'autre reviendrait toujours sur ses berges, pour un regard,
pour une caresse. Parce que son regard là - le votre- lui appartenait. Ou tout du moins était-ce ainsi qu'il le voyait.

▬ Tu as trois ans à rattraper. Est ce que tu penses que tu tiendras la distance chaton?

Ce n'était là que pure provocation. Mais Coco souriait, et son regard appelait à tous les excès. C'était ce même regard qui lui avait tendu les bras, mutin, sur les quais du métro parisien. Ce même regard qui plus tard, plus que ses bras, avait tenté de le retenir lorsqu'il lui avait demandé de partir. Ce regard là était toxique. Il précédait toujours une énième connerie.

gabi le loup