L'amer est bleu featuring. Nam Hyesung Je réajuste mon sac de sport sur mon épaule en essayant de me faire le plus petit possible pour ne bousculer personne. Tâche impossible tant il y a de monde en train de naviguer entre les salles. Je ne relève pas les yeux, de toutes façons mes mèches mouillées retombent dedans alors je n'y verrais rien. Et puis, je n'ai pas envie que les autres voient mon visage. Parce que l'une des filles, en me frappant, m'a fait un bleu avec sa bague et que je n'ai pas eu le temps de le maquiller. Je sors de mon cours de danse et je suis déjà en retard pour mon prochain cours magistral, déjà parce que les salles de danse son à l'autre bout de l'université, mais aussi parce que j'ai du attendre que tout le monde passe à la douche avant de pouvoir y aller. Et j'ai aussi dû attendre qu'ils me libèrent du placard où ils m'avaient enfermé "pour ne pas me laisser traîner mes yeux de taré sur les filles". J'imagine déjà l'horrible moment où j'ouvrirai la porte de l'amphithéâtre, en retard, avec quelques centaines de têtes qui se tourneraient vers moi, j'en avais déjà le visage blanc. Je suis tellement absorbé par mes pensées que j'en oublie de faire attention à ce qui m'entoure et finis par percuter quelqu'un avec violence. Je le vois vaciller et se rattraper et j'en souffle de soulagement. Au moins, il est pas tombé. Je joins mes mains dans un signe de nervosité et je m'incline aussi bas que je le peux.
« Joesonghabnida. » Un mot prononcé si vite et si doucement qu'il en serait presque impossible de le distinguer dans le vacarme environnant. Et puis.
« oh c’est toi. » Je relève les yeux, surpris et croise le regard souriant d'Agapé.
Oh non, oh non, oh non. Mes yeux s'ouvrent en grand, trop grand. Je sais très bien ce qu'il va se passer, il va me kidnapper, comme d'habitude. Et sa main ne manque pas d'attraper la mienne, et je finis par me faire traîner à sa suite dans la direction inverse de celle où je me dirigeais. Je peux dire adieu à mes cours, encore une page manquante dans mes cahiers que je ne pourrais jamais récupérer puisque je n'ai pas d'ami pour prendre les cours à ma place. Je me laisse pourtant emmener sans opposer aucune résistance, serrant doucement la main chaude d'Agapé dans la mienne.
« je t’emprunte ton temps t’y vois pas d'inconvénient ? » Et il s'assoit sur un banc, m'obligeant à en faire de même. Je secoue la tête de droite à gauche. Il est gentil Agapé, je l'aime bien. Bizarre parfois. Et je me demande toujours pourquoi est-ce qu'il insiste pour traîner avec moi aussi alors qu'il a le monde à ses pieds. Je sais que je dois répondre, il attend toujours mes réponses, et ça me rend anxieux. En fait, dès que je le vois, le stresse m'envahit.
« Euh. Oui. Enfin non ! Je veux dire. D'accord. » Je me mords la langue. Arrête de parler, arrête ça. Voilà exactement pourquoi je stresse. Je me sens toujours obligé de dire quelque chose pour paraître normal mais je ferais toujours mieux de me taire.
« tu ne devineras jamais ce que jaehwa a fait hier soi- » Et j'esquisse un sourire, parce qu'au fond, je suis heureux qu'il me raconte ses histoires. J'ai presque l'impression d'avoir un ami, et un ami tel que lui me remplirait de fierté. Il a tout, Agapé. Tout ce que les gens veulent. Et puis, mon sourire s'efface en même temps que ses mots se fanent entre ses lèvres. Il me fixe étrangement et je me demande ce qu'il a pendant un instant en priant qu'il ne m'embrasse pas subitement comme dans les films. Mais plus il me regarde, plus je sens le malaise m'envahir. Il finit par sourire. Mais même son sourire me paraît bizarre. Il est comme ça Agapé, il a toujours cette attitude... Pas comme tout le monde. Pleine de douceur et pourtant, pas vraiment.
«t’es salement amoché, t’es tombé? » Je porte subitement la main à ma joue en ouvrant la bouche de surprise. J'en aurais presque oublié l'incident mais la douleur que je sens sous mes doigts me le rappelle aussi amèrement que la voix du joli blond.
« Je... » Ses yeux fixés dans les miens m'empêchent de déverser le simple
oui qui mettrait fin à la discussion.
« C'est rien. » J'ai l'habitude. Je secoue la tête et détourne le regard. C'est difficile de soutenir le sien, il est intrusif, perçant, puis j'ai toujours eu du mal avec ça. Les regards.
« C'est toi qui a faillit tomber à cause de moi. Mianhae Agapé. » Parce qu'on est presque amis après tout. Et que les amis, ça utilise pas d'honorifiques, pas vrai ? Et je sais que je dois changer de sujet. Alors je prends mon courage à deux mains, pour une fois.
« Parce que... Il a fait quoi ? Jae Hwa. »