Be another one, again. Ft Alice +18

La nuit était tombée.
Depuis combien de temps ? Tu n'en avais aucune idée. Ca faisait un petit moment que t'étais dehors à regarder partout où se cachait ceux qui
ne voulaient pas être vu. Ca faisait un petit moment que tu déambulait dans les rues pourtant éclairées de cette ville qui ne semble jamais dormir.
Tokyo, était la ville où l'on ne dormait jamais. Ici, c'était sûrement celle qui ne s'arrêtait jamais. Toujours des gens pour reprendre la relève. Les ajumma qui venaient vous vendre leur alcool et leur brochette de poisson.
D'ailleurs tu en avais pris. Une bouteille de soju et quelques amuses gueule typique, qui te rappelais d'où tu venais. Depuis combien de temps errais tu dans la ville sans trouver ton bonheur ? Une heure, deux heures.
Tu n'en savais rien. Et quel était ce bonheur ? C'était simple et finalement ça ne t'apportait qu'une légère satisfaction et une sorte de défis pour toi même. Draguer, séduire, sourire, être un autre, être toi, emmener cette personne, masculin ou féminin, à te vouloir, à tomber de désir pour toi.
Quel intérêt ? Mais voilà tout l'intérêt. Le jeu. L'envie de plaire, l'envie de tout contrôler; quand ça commence, quand ça s'arrête. Tu es perfide,
peut être enfantin mais tu sais ce que tu veux et ce que tu ne veux pas.


Ce soir là tu n'avais trouvé personne. Il faut dire que tu étais resté seul une bonne partie de cette escapade avant de jouer avec un mec, une fille.
C'était léger, des enfantillages. Ce qui te fit perdre ton sourire c'était cette bande. Ce genre de personne que t'arrivais pas à voir en peinture. Ce genre de personne qui emmerdait une ou deux personnes pour le fun.
Quand toi tu draguais eux semaient la terreur. Et toi, tu te mêles pas de ce qui te regardes pas mais quand on vient t'emmerder, quand tu voir que c'était toi qu'il cherchait, tu pouvais pas résister. La température était montée, vite, très vite, trop vite. Tu t'énervais beaucoup trop. Sans crier gare, sans partir lentement. Un démarrage au quart de tours, des coups des poings. Rapidement séparer par la sécurité t'avais fini par rentrer au campus. Toujours avec ces nerfs tendus. Sous tension. T'étais énervé.
Tes poings se serraient. Tes sourcils restaient froncés. Tu voyais qu'une personne à aller voir. Non en fait c'est tes pieds qui t'avaient emmené là bas avant que tu ne te rendes compte de qui c'était.
Quand t'es énervé, t'es pas poli, t'es pas sympa, t'es pas cool. Tu ouvres la porte la respiration rapide. Elle ne t'a sûrement jamais vu comme ça. Une autre facette. Tu la regardes et tu plonges directement sur ses lèvres. Ca c'était fait. C'était pas un baiser avec de l'amour. Pas de ceux qui était tendre. C'était presque violent et nécessaire alors que tu la tiens par la nuque. Quand tu t'éloignes tu soupire. T'es toujours sur les nerfs. T'es toujours énervé d'un truc qui est passé. Faut que tu te détendes. Tu la regardes alors.

" J'ai besoin de toi là"

soirée dans le calme, pour une fois.
pas d'plan drague, pas d'plan came, pas d'plan foireux
( mais délicieusement trippant ) en somme.  
moi et ma chambre décorée comme un camion volé, moi et mon youtube qui passe des instrus en arrière plan, moi et l'odeur des clopes refroidie par l'air de la nuit.
en débardeur et jupe, sans sous-vêtements - quelle utilité alors que j'suis assise sur mon lit, vous m'direz - , je fais des tours sur ma chaise à roulettes, le maquillage et le tabac éparpillés sur le bureau.
artiste improvisée, les arabesques se forment presque toutes seules sur la feuille de papier.  
et mes pensées voyagent.
j'me remémore mes relations du moment, mes rencontres d'un instant, les fêtes auxquelles on m'a invitée
( pas envie d'y aller )
et ma concentration s'envole d'un coup, et la porte claque,
et j'ai même pas le temps de sentir mon cœur battre ;
ses lèvres contre les miennes, ses mains sur ma peau, il sent la colère, la fureur même, le désir frustré, y a quelque chose de violent dans tout ça qui m'fait frissonner.
j'y réponds presque le sourire aux lèvres, comme si ma vie en dépendait.
j'ai reconnu son odeur et sa cadence de pas, yunho, ami amant, plan cul rencard, complice rival, visages changeants, masques qui finissent tous par tomber.
j'ai besoin de toi, là.
le plaisir flotte dans ma poitrine, parce que faut s'l'avouer ça m'fait délirer
la façon dont il s'est jeté sur moi, la façon dont il me parle, presque comme s'il voulait m'ordonner, pas discuter. envie d'intensité.
envie d'se défouler.
dis-moi c'que t'as.
voix en doux soupirs, ma main dans ses cheveux.
l'attention dans les yeux, l'attirance dans les poumons, le questionnement de cet énervement en arrière plan.
c'est bizarre de t'voir énervé.
mon toucher se balade sur sa nuque, la ligne de sa mâchoire plus familière qu'on pourrait présumer,
j'lui demande par curiosité mais c'est pas comme si cet aspect de lui me déplaisait.

L'énervement.
Un sentiment désagréable pour certains et pourtant toi ça te fait ni chaud ni froid. Non c'est faux mais tu sais que ce sentiment qui tend tous tes muscles, qui te rend presque mauvais toi tu l'aimes bien.
Souvent tu fais des conneries quand t'es énervé mais t'as besoin de te défouler.
Et là c'est sur Alice que ça tombe. Elle peut te clamer, t'en ai sûr.
Alors tu l'embrasses. PArce que ça fait du bien, parce que ça calme, mais pas assez. Tu cherches plus parce que c'est pas ça qui va te faire redescendre. Mais là ton cerveau ne réfléchit plus, tu sais pas ce que tu dois faire.
Le baiser est violent, terrible, presque maladif. Tu cherches qu'une chose passé ton désir de frustré. Non c'est pas parce que t'as pas baisé, mais bel et bien parce que tes poings veulent encore et encore cogner. Tu voulais le finir, ou être fini. Mais rien n'est fini. T'es frustré et t'avoue avoir besoin d'elle.
Une faiblesse ? Non. Juste une envie de passer cette frustration.
Serrant la mâchoire tu l'écoutes en soupirant quelque peu. Ce qu'il se passe? Tu lui dirais bien que t'as envie de faire tomber quelques têtes mais elle comprendrait pas ce qu'il se passe.
Alors tu te tais un instant profitant des caresses qu'elle t'offre. C'était pas le genre de fille que tu venais voir pour la douceur.
Vous étiez dans une situation assez bizarre, mais toi ça t'allait.

" C'est pas aussi rare que tu crois.. "

Soupirant en essayant de ne pas s'énerver encore plus. Tu serres encore la mâchoire avant de balancer ton sac. Tes mains sur ses hanches se serrent.

" Un enfoiré qui m'a cherché... Je veux lui péter la gueule.. mais j'ai pas pu. Tu peux faire quoi pour moi? "

Tu veux que ça se règle vite. Tu veux qu'elle te détendes. Alors tu la colle à toi.

" Tu vas y faire quelque chose... ou pas ? "

ses mains sur mes hanches,
comme pour dire tu m'appartiens même si c'est pas tout à fait ça, l'air de rien.
sa voix teintée de colère, son aura peinte en rouge.
j'lui trouve du charme, la mâchoire serrée.
je veux lui péter la gueule. qu'il m'explique, avec la vulgarité, la violence pour s'défouler. et forcément, j'le comprends.
( mieux qu'il ne le pense peut être, parce que la jeune alice l'air de rien elle en a frappé des beaux visages, elle en a cassé des assiettes, elle en a fumé des clopes censées faire oublier. )
et la question vient, ton nerveux,
raison même de sa venue.
tu vas y faire quelque chose... ou pas ?
bien sûr que j'vais y faire quelque chose.
j'lui fais comprendre avec mes yeux,
j'lui fais comprendre avec ma main qui se loge entre ses jambes et appuie, appuie doucement là où les hommes peuvent plus se concentrer sur rien d'autre, là où ils font passer la plupart de leurs sales pensées.
le sourire aux lèvres, la voix posée.
t'aurais du lui péter la gueule, tu sais.
j'me dis qu'il aurait débarqué le visage couvert de sang
pas forcément le sien
et que ça aurait été pas plus mal, finalement.
un nouveau masque à faire tomber.
ma main gauche ( n'oublions pas que la droite est occupée ) vient se loger dans ses cheveux.
et je m'y accroche, je tire, presque tendrement si on laisse de côté la douleur que ça peut procurer.
de quoi l'agacer, l'énerver, le chauffer, l'exciter peut-être, quoiqu'il arrive tout est bon, tout se prend, tout se consomme.
t'as toujours besoin de frapper ?
l'idée germe dans ma tête.
lentement mais sûrement, elle fait son chemin.
on sait jamais.  

A ce moment je pense pas au reste.
A ce moment y a juste nos deux corps et ma colère. Sa voix qui teinte l'air et qui tranche avec la mienne, beaucoup plus sèche.
Elle voulait voir une autre partie de moi ? La voilà. Celle qui ressortait quand même assez souvent trop souvent parfois.
Mes mots n'étaient pas aussi violents que les poings que je lui ai écrasé et qui auraient pu arriver. C'était jamais assez violent. Mon frère de coeur me le disait souvent, que je finirai à l'hôpital. Que bien m'en fasse, j'avais plus peur de rien. j'avais déjà tout perdu.
Salope de vie.
Est ce qu'elle pouvait y faire quelque chose ? Je ne savais pas mais quelques petits trucs venaient à me détendre ou m'apaiser. Il fallait trouver. Ou allait elle me ramener quelqu'un pour que je lui explose la mâchoire. Un ex, un mec relou. Une victime.
Mon regard est encore froid, noir, sérieux.
Chui encore perché dans cette haine et cette violence qui ne demande qu'à se déverser.
Et pourtant j'arrive à voir son regard, son regard qui m'en dit long et qui joue.
Sa main aussi joue. C'était une solution.
Une solution qui me fait soupirer doucement. La réaction de tous les mecs je suppose. Ce soupire à la fois de désir et de frustration.
Sa voix résonne de nouveau alors que sa main a une occupation qui me tient éveillé.

" J'ai voulu.. mais on s'est fait séparé. Tu crois que je saute pas sur l'occas ? "

Mon poing était un peu amoché des quelques coups que j'avais pu donné alors je lui montre. Qui a dit que j'allais me défiler?
Sa main, son autre main passe dans mes cheveux.
J'ai la forte impression que ma colère, ma haine s'est transmise et qu'une envie sauvage se trame dans sa petite tête.
SA question, son regard, ses gestes.
Plus j'y pense plus ça devient clair. Y'avait de ces personnes qui ne disaient pas non à toute sorte de violence.
un coup rapide, sec et j'enlève sa main qui tient tous les hommes.
Mes lèvres frôlent les siennes dans une caresse hors sujet.

" J'frappe pas les filles.. "

j'ai des principes.
Par contre..
Je la pousse d'un coup contre le lit. Un lit est un lit, tu vas pas t'y faire mal.
J'enlève mon haut.


"T'avais cette idée depuis le début "

Violemment je viens contre ses lèvres.
C'est comme un combat. Un coup de dent, un peu de sang, de l'envie, de la violence mélanger à de la douceur.

" "

son poing, le sang séché.
il y est pas allé à moitié, et bizarrement j'me rends compte que ça me plait, ça aussi, cet aspect d'lui.
tu crois que je saute pas sur l'occas' ?
il me demande et j'secoue la tête, un petit rire résonne à peine, la main sur son entrejambe, toujours, j'oublie pas cette partie là, ce serait fâcheux après tout, ce serait bien dommage même. surtout pour lui.
mais voilà que c'est lui qui se retire, un instant je crois l'avoir énervé.
pas tant que ça, apparemment, puisqu'il est toujours prêt à m'embrasser.
alors il frappe pas les filles ?
je souris. un sourire un peu carnivore.
un peu prédateur.
fausse proie qui se laisse tomber sur le lit.
fausse proie qui laisse échapper des bruits indécents au goût du sang dans sa bouche, au goût de ses lèvres contre celles de son bourreau.
je prends part à la lutte, au combat assoiffé de sang, aux violences en douceur, à cet élan de brutalité qu'il a besoin d'extérioriser, j'y prends part et j'apprécie, plus que je ne devrais.
son t-shirt déjà par terre, pas de raison qu'il soit le seul. mais j'vais lui laisser le plaisir de retirer mes couches à moi, les seules couches qui le séparent de mon corps qui s'encombre pas de sous-vêtements.
t'avais cette idée depuis le début.
j'y prends goût, à cette agressivité passivité, à cette façon de s'énerver dans ses baisers, j'y peux rien, il est responsable.
pas vraiment. rire étouffé. pas seulement.
tu frappes pas les filles mais je pensais que tes principes laisseraient passer une gifle. ou quelques vulgarités.
ma jupe remonte sur mes cuisses entrouvertes,
laisse entrevoir une peau de poupée pas encore malmenée.
les cheveux dans les yeux, le visage aux joues colorées.

Elle ne voit que la partie immergée.
Elle voit que ce que je lui donne à voir, sans pour autant savoir quand je suis au bout de l'énervement.
Y a des fois où on m'arrête, parce que je vais crever.
Y a des fois où on m'arrête, parce qu'il va clamser.
Ce genre de Yunho personne le connait, personne le voit sauf les rares qui croisent mon regard noir. Mais elle peut en témoigner, mon regard est pas doux, il a quelque chose de sauvage.
Comme elle finalement.
On se découvre à chaque fois qu'on se voit, et c'est sûrement ça qui pimente cette relation que je saurai pas où placer.
C'est sûrement ça qui lui donne la permission de me tenir, qui me donne la permission de la jeter sur son propre lit.

Rien n'est calculé, tout n'est que ressenti.
Mes muscles se contractent comme dans un incessant combat contre moi même.
Mes lèvres s'écrasent contre les siennes et le goût acre du sang vient excité cette bête qui sommeille en chacun de nous.
Si aucun sourire ne fend mes lèvre, le sien est prédateur. elle n'est pas que ma proie elle est celle qui amorce ce changement en moi. Alors je déverse toute ma haine dans ce baiser, mordant, griffant sa peau qui se retrouve sous mes mains.
Ses cuisses immaculées deviennent rouge sous mes mains.

Sa voix transperce l'ambiance presque pesante qui plane. Et pourtant ça ne fait que monter la pression.
Ca n'en sera que plus chaud, plus stimulant.
C'était pas forcément mes habitudes. Mais c'était ce que je voulais maintenant.
Et ce qu'elle voulait elle.
Me redressant c'est son haut que je prends en victime. Je le prends et je lui enlève comme si ce truc m'avait fait la pire crasse du monde.

Ca va vite, parce qu'elle s'encombre pas des futilités.
Ca va vite parce que mon corps brûle un peu plus à chaque seconde. Je dégage ses cheveux de son visage je l'embrasse, je mords son cou, rapproche son corps.
Ce pantalon est de trop et fini bien vite au sol.
C'est cette envie et cette colère qui commande. Je suis que l'instrument.
Toute sa peau se retrouve malmenée par mes soins.
La tension est là, et je la fais tenir encore quelques minutes.


" "