I'm curious

tenue • Tu avais un peu mal au dos, mais ce n’était pas bien grave. Depuis quelques jours, tu devais l’avouer, tu souffrais. C’était sûrement le ménage qui te faisait ça, mais après quelques heures de repos ça irait mieux. Tu enlevais ta blouse pour la jeter dans le panier de linges sales qui se trouvait dans le vestiaire des femmes de ménages. Soupirant tu attrapais une boite d’anti douleurs pour en avaler rapidement un. Déglutissant sans prendre de l’eau, tu claquais la porte de ton casier avant de le fermer à clé. Affaires en main, tu fis craquer doucement ta nuque avant de t’asseoir devant la porte pour enfiler tes chaussures. De simples baskets, tu n’allais pas porter des talons après avoir passé la journée debout. Tes pieds souffraient déjà assez. Te relevant, tu pus entendre tes genoux craquer. Plissant le nez, tu quittais la pièce avant de traverser le couloir de l’université. C’était la fin de la journée, mais il y avait encore quelques cours, pour une fois, tu finissais assez tôt, et tant mieux. Tu n’aimais pas rentrer tard. T’étais un peu une vieille dans un corps de jeune. Tellement pathétique. Tu croisais quelques têtes que tu connaissais, tu disais parfois bonjour, avant de quitter l’enceinte de l’université. Soupirant t’enfonçais tes mains dans tes poches, avant de traverser la route quand tu le pus. Passant devant le café tu regardais vite fait, avant de t’arrêter. Ton regard se posa sur une tête que tu connaissais que trop bien. Il s’agissait d’Agapé. Soupirant, tu mordillais tes lèvres avant de faire demi-tour pour aller à l’entrée du café. Poussant la porte, le bruit de celle-ci te fis doucement sourire alors que tu vins, sans aucune gêne t’asseoir en face du jeune homme. Tu fis signe à la serveuse de venir prendre ta commande alors que tu posais ton sac sur la chaise à côté de la tienne. « Alors comme ça on est en couple avec un homme ? Aigo, les boobs ne te manquent pas ? » 

tenue • Ignorant tout de ce qui l’entourait en ce moment même, l’esprit bien ailleurs, les lippes occupées à déguster son café sucré. Agapé avait les yeux rivés sur son cellulaire; occupés à balayer l’écran des yeux (et à liker toutes les photos où était présent son petit-ami soit dit en passant). Il ignore dans l’immédiat la présence de son amie; obsédé par la source de ses sentiments fleurissants, ne comprenant que la moitié ses paroles. « Oh soo ri, c’est toi. » Un oh banal, un oh c’est juste toi, il lève les yeux vers son visage avec nonchalance et peu d'intérêt (oubliant presque alors la nature de leur relation basée sur les provocations) pour reporter son attention vers son téléphone qui ne cessait de recevoir des messages le faisant à chacun d’entre eux rire et rougir malgré lui comme une petite fillette. « Hein quoi? Moi en couple? » Évident? Nooon. Agapé était TOUT sauf évident lorsqu’il depuis qu'il était en couple (il n'était pas du tout le genre à avoir toujours son prénom au bout de la langue. non bien sûr ce n'était pas lui).

Mais en réalité il arrivait à conserver son calme s’il le souhaitait. Cependant il ne pouvait cacher sa surprise; celle de savoir que même le femme de ménage de l’université était déja au courant. Alors il s’interrogeait en boucle : jusqu’où la rumeur était-elle arrivée? Sunah en avait-elle déjà entendu parlé ? « qu’est ce qui te fais penser ça? Qui te l’a dit? - et puis attend, c’est bien toi la première qui se moquait de mon célibat un peu trop long non? » Bon ok, son amour était affiché presque en lettres capitales sur son instagram, mais à jusqu'à preuve du contraire, toute l’université n’était pas abonné pas vrai?
 

tenue • « Oh soo ri, c’est toi. » Oh Soo Ri, c’est toi ? Tu le regardais, en sentant ton corps quelque peu bouillir, son indifférence te trouerait presque le cul, mais tu ne dirais rien. Vous aviez toujours été ainsi, il ne fallait pas que tu perdes patience, parce que t’es connement tombé amoureuse de cet idiot. Oui, c’était un idiot, pas fini, d’être devenue gay, car une nana lui a fait du mal. Tsss. Des deux, c’était toi l’idiote. « Hein quoi ? Moi en couple ? » Tu le fixais en plissant tes yeux. Il se jouait de toi ? Tu ne saurais le dire, tu ne le connaissais pas par cœur… Rah. Pourquoi tu n’as pas la capacité de lire dans la tête des gens ? La télépathie peut-être cool. « qu’est ce qui te fais penser ça ? Qui te l’a dit ? - et puis attend, c’est bien toi la première qui se moquait de mon célibat un peu trop long non ? » Avant même de répondre, tu demandais à la serveuse de t’apporter un milkshake au chocolat avant de poser un coude sur la table et le fixer. « Arrête ton manège, ça marche pas avec moi. Aigo, toute l’école le sait. Tu sais si y’a bien quelqu’un qui connait les rumeurs en premier, c’est moi. Je suis partout, et les gens ne font pas attention à la femme de ménage. » Certains te regardaient avec mépris, d’autres t’appréciaient, mais ton avantage c’est que les gens ne te prenaient pas au sérieux et parlaient devant toi sans trop de gêne. « Je veux bien que tu te remettes en couple mais pas avec un homme ! Depuis quand t’aimes les queues toi ? Elle t’a si écœuré que ça ? » C’est blasant pour toi. T’es là devant lui, qu’il ouvre les yeux. Tu lui redonneras goût aux femmes. Même si concrètement tu ne savais pas si t’étais bonne au lit ou quoi. Tu devrais demander à tes ex. « Ceci dit si t'as une petite bite comme le dit la rumeur, j'peux comprendre, t'en a p't'être marre que les nanas te clash sur ça. »

tenue • Milles et unes questions s'empilent dans son esprit qui, quoi, où, comment? Ah, la surprise lui avait presque fait oublier le métier qu'exerçait la plus jeune. Et oui, la fameuse femme de ménage, celle qui entendait tout, voyait tout sans que personne ne réalise sa présence. « aigo, j’oubliais presque à quel point tu pouvais être perspicace. » il lâche un instant son téléphone, daigne enfin de la regarder dans les yeux du derrière ses verres teintés. « personne ne m’a écoeuré. C’est tout simplement lui qui a été en mesure de me rendre fou amoureux comme je ne l’ai jamais été. » Depuis qu’il s’était confessé. Depuis qu’il avait osé lui avouer son amour insensé, il était devenu quelqu’un d’autre. Fortement similaire à lorsqu’il s’était épris de Cassiopée, et pourtant à la fois si différent. Il n’y avait pas de demi-mesure pour Agapé lorsqu’il tombait amoureux. Tout était dans l’excès, tout était poussé à son paroxysme. « Très marrant Soori. Et toi le célibat ça te réussi bien? » et toc qu’il aurait envie de lui rétorquer. Au lieu de lui envoyer des piques et d’exprimer sa jalousie il faudrait déjà qu’elle s’occupe d’elle même. Sauf qu’agapé ne lui dira jamais le fond de ses pensées, bien trop gentil pour oser blesser comme elle tentait de le faire à chaque rencontre. « tu sais j’suis plus trop au courant de ce qui se trame à la fac en ce moment, ni même les prétendues rumeurs sur mes performances au lit. Y a quelqu'un qui bouffe tout mon temps libre si tu vois ce que je veux dire. » Provocation? Noooon... Agapé n'est certainement pas assez fourbe pour y penser.
 

tenue • Bien évidemment que tu es perspicace, il croyait quoi ? Tu ne lâcherais pas l’affaire, pas quand ça concerne Agapé. Parce que cet idiot a réussi à te tourmenter. Pour combien de temps ? Ça tu n’en savais rien. Mais ça finirait par te passer. Un garçon ne veut pas venir te draguer par hasard ? Histoire de pouvoir t’enlever ce garçon de la tête. C’est trop beau de rêver… « personne ne m’a écoeuré. C’est tout simplement lui qui a été en mesure de me rendre fou amoureux comme je ne l’ai jamais été. » Tu le regardais en ne retenant qu’une chose, le mot amoureux. Rah. Comment avait-il fait ? Tu étais sûrement trop méchante avec lui. De ce fait, il ne voyait pas ton amour pour lui. Wow stop. C’est juste un crush, pas de l’amour. T’allais finir complètement stupide avec lui. Mais ce n’est pas de ta faute, si ça t’agace tout de même. « Ben voyons, qu’est-ce qui faut pas entendre. » Y’a quelques mois il chialait encore sur son ex. Et maintenant, il est fou amoureux comme jamais. C’est qu’en plus de ça, il continuait de te taquiner. Tu étais célibataire et alors ? Ce n’est pas pour autant, que tu te sens seule. Tu avais Cook depuis des années. Lui comme toi ne pouviez pas vous sentir seul, il suffisait d’aller voir l’autre, pour pouvoir se distraire, et bien évidemment vous ne jouiez pas à la dinette sur le lit de l’autre. « Je vis bien mon célibat personnellement. Je ne me fais pas larguer moi. » Non, toi tu largues. La preuve, tu as quitté Evan par peur de l’aimer quand les sentiments ont commencé à être trop importants. Et tu savais que quand tu le voyais, c’était toujours présent. Tu ne disais rien, mais l’amour ça te faisait peur depuis ton histoire avec Cook. Au fond, avec Agapé, ça fera la même chose, un jour tu le fuiras définitivement. Tu l’écoutais parler avant de finir par t’enfoncer dans le siège de ta chaise. « Aigo. Si ça t’amuse. C’est qu’éphémère. Quand il aura trouvé un autre jouet, tu pleureras. » T’étais, tout de même gavée, qu’il puisse sortir avec un homme. C’était… Non tu ne préférais pas imaginer…

tenue • Oh soori. Parfois, même trop souvent, le tireur se demandait bien ce qu'il lui avait fait pour mériter de subir un tel acharnement de sa part. Déjà la première fois qu'ils s'étaient rencontrés ce n'était pas glorieux; lui le déchu, le cœur brisé par la princesse-constellation, et elle, la sorcière qui avait décidé d’enfoncer des plaies à coup de mots-poignards. Agapé, s'il n'avait pas été si fier ce jour là à gonfler le torse, il aurait été là, pitoyable, devant elle à pleurer toutes les larmes de son corps. Et depuis ce jour-là ce jeu s’était poursuivi (du moins pour le roux) cette rivalité (plus que fictive en réalité) entre elle et lui afin de savoir qui allait faiblir en premier à la fin de leur bataille aux armes invisibles.

Mais il avait gagné en quelque sorte; désormais le sourire esquissé non dissimulé aux lèvres et les épaules légères : il était amoureux encore une fois. Amour-remède, amour-merveille; il oubliait toute la méchanceté qu’elle lui avait infligé. Désormais il ne voyait plus que l’autre et s’il pouvait il signerait sans hésitation l'armistice d’une guerre qu’il n’avait jamais souhaité. Mais qu’était-ce là ? Un brin de jalousie qui pouvait se lire dans le regard de la demoiselle? Le garçon était satisfait même si elle ne montrait aucune expression, il était fou d'amour, fou d'un homme et souhaitait presque le lui crier à plein poumons. « jaehwa c'est le genre de personne que l’on peut attendre toute une existence. même si c'est un homme et que j’en suis un aussi. » Même si ce sera peut être éphémère comme elle le disait, il lui était prêt. « Je m'en fous soori. » même s'il n’imaginait pas la fin d’un tel bonheur, agapé était au fond de lui un rêveur-réaliste. Il avait déjà rêvé avec cassiopée mais il était déjà en train de vivre un nouveau songe éveillé à ses côtés. S’il y avait une fin pourvu qu'ils se soient embrasés jusqu'à la fin, jusqu'à que l’un ne puisse plus brûler pour l'autre.  « mais soori, pourquoi t'es si cruelle? Pourquoi veux-tu chaque fois me réveiller quand je commence à rêver ? » ses yeux se détachent de son téléphone tandis qu'il retire ses lunettes de soleil pour la fixer du regard à la fois intrigué, mais surtout chamboulé  « dis-le moi. Qu’est-ce que j'ai fait de mal ? »
 

tenue • Tu étais blasée, tu ne pouvais pas le nier. Tu n’aurais jamais cru que Agapé puisse se remettre de sa rupture avec un homme. Au fil du temps, tu avais même espérée qu’il ne s’en remette qu’avec toi. C’était stupide. Totalement idiot même, mais c’était comme ça. Parfois le cœur a des raisons, que la raison ignore. Tu te sentais bien stupide mais tu savais qu’au final ça passerait. Ça passe toujours. Tu n’aimais pas être amoureuse. Au contraire ça te faisait peur. Mais t’aurais aimé pouvoir l’aider. Mais au fond, tu l’avais agressé en se foutant de lui. Ça n’avait pas été la bonne tactique. Pathétique. Tu l’écoutais parler, en le regardant. Ses paroles n’étaient pas sincères à tes oreilles. Bon, tu exagérais un peu. Mais c’était juste de la mauvaise foi. Il ne fallait pas t’en vouloir, c’était une réaction normale, quand on a des sentiments pour quelqu’un. Mais lui, semblait s’en foutre. Tu soupirais doucement, alors qu’il continuait de te parler. D’ailleurs, lorsque tu le vis retirer ses lunettes, tu te figeais légèrement. Cette barrière qu’il y avait entre vous t’aidait un peu. Mais là, son regard. Tu déglutissais avant de racler ta gorge silencieusement. « Tu n’as rien fait de mal ? Pourquoi devrai-je attendre que tu fasses quelque chose de mal, pour te faire chier ? » Ton coude sur la table, tu te tenais la tête en lui offrant un sourire assez carnassier. Tu le provoquais un peu et puis tu ne comptais pas lui avouer la chose si facilement que ça non plus. Tu avais ta fierté. Quand même ! « Pourquoi tu penses avoir fait quelque chose de mal d’ailleurs ? Je suis bien curieuse de t’entendre me dire la raison. » Tu baissais furtivement ton regard sur ses mains avant de le regarder longuement. « J’ai toujours aimé te faire chier, ce n’est pas comme si c’était nouveau, hum. »

tenue • L’envie de savoir démangeait agapé. pourquoi? pourquoi devait-il toujours autant subir de sa part? Lui qui était tant accommodé à être apprécié du moins en surface avec tout le monde, elle, c’était l’électron libre du lot; la seule qui arrivait tout de même à déverser sa haine sur le garçon. Et lui, petit prince amoureux de la candeur, ça lui faisait tout de même mal en réalité. Parce que tout simplement lui, ne pouvait pas la détester, du moins il ne pouvait pas ne pas l’apprécier jusqu'à un certain degré; lui qui était malgré lui trop doux, trop naïf comme jaehwa lui avait déjà bon nombre de fois reprochés. Et c’est peut-être pour ça qu’il sortait avec un tel garçon, si opposé à ses charmes. « à un certain degré tu me fais penser à mon copain tu le sais ça? » Il la taquine, lui sourit en dépit de l’amertume de ses propos (d’ailleurs tant vocifère-t-elle de méchancetés qu’en réalité au final ça ne le touchait plus que de surface).

Puis un rire échappe à son contrôle, il gigote comme un enfant en pensant à comparer son Jaehwa et son amie. Répondant à son sourire carnassier, il approche son visage du sien, les coudes maladroitement calés sur la table, il lui murmure à quelques centimètres seulement de ses lèvres « tu sais, tu devrais faire attention, c’est en me faisant chier qu’il est tombé amoureux de moi. ça te ferai un point commun de plus avec lui… t’imagine? » Et en la provoquant ainsi, il ne peut s’empêcher de sourire d’un plaisir joueur. Parce que c’est terriblement vrai; les piques, c’était presque la manière de draguer que le cheonchin avait employé pour le faire succomber et… ça avait marché.
 

tenue • « à un certain degré tu me fais penser à mon copain tu le sais ça? » Hein ? Tu le regardais, assez surprise qu’il puisse te dire ça… Pourquoi tu lui faisais penser à son copain d’abord ? Intérieurement t’aurais, voulu être sa copine. Parce qu’à force de le charrier et de l’embêter, t’étais devenue… Amoureuse ? Est-ce que le mot n’était pas un peu trop fort ? On va dire, que tu as eu un coup de cœur pour lui. Ça passera, mais oui. Faut juste y croire dans le fond. D’ailleurs, tu sortis un peu de tes pensées en le voyant s’approcher dangereusement de toi. Dans ta tête tu t’étais reculé d’au moins cinquante mètre. Dans la vraie vie, tu n’avais pas bougé d’un seul pouce. Ok. Il te voulait quoi ? Il voulait jouer ? « tu sais, tu devrais faire attention, c’est en me faisant chier qu’il est tombé amoureux de moi. Ça te ferai un point commun de plus avec lui… t’imagine? » Ton regard était… A la fois perdu, triste, inquiet et perplexe. Quel con. Il s’amusait réellement. Tu te mis doucement à rire avant d’attraper le bout de son menton de tes deux doigts. Ton pouce caressait doucement cette peau quelque peu rugueuse de par sa repousse de barbe. « Chéri, je ne suis pas comme lui moi. Ca ne risque pas d’arriver. Et puis t’es limite plus petit que moi… On pourrait croire que tu es mon petit frère. » S’il comptait te blesser, tu allais en faire de même. Hors de question de te laisser faire par lui. « Tu crois que t’es si irrésistible que ça ? Aigo… Aigo… » Le pire c’est que c’est vrai, t’as un crush pour lui. Mais ça non, tu ne comptais pas le lui dire. Tu secouais la tête alors que ta langue claquait à plusieurs reprises ton palais dans un bruit désespéré. « Tu pourrais m’embrasser et coucher avec moi que je ne craquerai pas une seule seconde pour toi. » Tu riais doucement avant de lâcher son menton. Te redressant tu le jaugeais du regard en te disant que t’es bien conne de dire ce genre de truc. Faut vraiment que t’arrête de craquer pour lui là.