zero for conduct. ft Jae Hwa

Il est étonné par le revirement de situation du jeune homme, mais il ne s’en plaint pas. Il observe les traits du cadet avant d’hocher la tête . « Anthropologie ? C’est très bien. Je suis content que tu sois arrivé jusqu’ici. » A la suite ses paroles, il eut une vague de regrets et se permit de soupirer. « Malheureusement je n’y suis pas retourné, j’aimerais bien pourtant. J’ai été pas mal occupé ses dernières années. » Il sourit légèrement avant de regarder les autres qui le dévisageaient toujours. « Dis-moi, est-ce que tu voues une haine sans faille à ma fraternité pour quelque chose ou bien…? » Le fait qu’il soit un dogsuli n’était pas sans raison non plus, mais si on comparait son caractère à celui destiné de sa maison, nous étions bien loin du compte. « J’ai un peu de temps à tuer avant de retourner à l’hosto, tu veux faire un tour ? »
Il voulait bien discuter avec Jae Hwa. C’était un gosse dont il avait aimé écouté les mots, son histoire, et il avait envie parfois de lui raconter sa propre histoire, enfin, il ne l’avait énoncée qu’à demi-mots, alors il se dit qu’il était temps de lui conter son histoire, sa tragédie personnelle comme il disait.  

Un sourire, un hochement de tête, Jaehwa garde en tête les mots de l'aîné. L'anthropologie n'est pas non plus la plus passionnante des orientations, mais elle l'intéresse - il sait qu'il ne fera pas un métier trop glorieux, et il sait, aussi, qu'il aurait du s'orienter vers un futur plus.. classieux, disons, mais ça lui plaisait, Jaehwa. Il ne se voyait pas cadre, pas fonctionnaire, pas professeur, pas avocat, pas psychologue - rien de ce genre. Il était trop simple, et surtout, trop reclus - il refusait de se mêlait aux autres. Professeur, fonctionnaire, cadre, avocat et psychologue nécessitaient un contact avec autrui - alors ces professions ont été évincées, naturellement, en deux secondes, à peine. A sa question, Jaehwa hausse un sourcil, puis l'autre - s'il lui dit qu'il les déteste sans raison, et juste par une conviction qu'il sait stupide, il sait, non, il est sûr que Riok le regardera d'un mauvais oeil. Certes, Jaehwa a toujours été un sale môme, a toujours eu un caractère juste.. insupportable. Si sa mémoire est bonne, Riok le sait - mais rien n'est sûr, alors Jae se contente de mordre sa lèvre, l'air coupable. « Disons que les dogsuli ne sont pas les plus tendres avec les types de mon genre. » Bonne excuse. A peine un mensonge. Ca se calme, avec le temps ; mais généralement, du moins, peu après son arrivée, Jaehwa n'était pas adoré des dogsuli. Alors ça lui va, de leur mettre le rôle des méchants. « Si tu veux ! On peut aller à l'orphelinat, ou.. Juste se poser, je sais pas, dans un parc ? » Haussement d'épaules et moue plus tard.  

« Ça aurait été avec plaisir pour l’orphelinat, mais je n’ai pas trop le temps…Je dois retourner à l’hôpital dans pas longtemps ». Les stages, et puis la préparation pour lui afin de devenir un psychologue à part entière dans cet hôpital réputé lui prenait du temps. Mais il aurait voulu aller voir l’orphelinat avec Jae Hwa. Le dogsuli soupira et opta pour le parc. « Quand même, je suis curieux de savoir ce qui t’a poussé à venir ici ». Après tout, les critères pour accéder à cette université restaient étranges et parfois difficile, mais il se dit que Jae Hwa devait avoir une idée bien précise en tête, enfin il l’espérait. Le plus vieux reprit ses affaires à sa table et fit signe au cadet de le suivre. Il faisait beau encore et il profita des quelques rayons de soleil qui perçaient les nuages.
« Je vois par contre que tu n’as pas corrigé ce caractère de cochon ». Un sourire en coin apparût au coin de ses lèvres, signe qu’il plaisantait et qu’il était à la fois reposé. Arraché un sourire de la part de Riok était un exploit, ou une expédition de mille ans. Mais quand on le connaissait, il était loin de l’image que l’on avait de lui. « Tu comptes faire quoi après la fac ? » cette question l’intéressait particulièrement. Il rencontrait des enfants, des adolescents qui n’avaient pas de buts dans la vie, et parfois quand il rencontrait ces personnes plus tard, ils avaient trouvé leur voie et ça lui donnait satisfaction.   

Encore un sourire - de toute façon, Jaehwa ne va pas rester, le p'tit prince a du pain sur la planche et, il l'oubliait complètement. Donc, et pour éviter de faire durer leur entrevue au point où les deux en seraient pénalisés, Jaehwa s'empresse de réfléchir - qu'est-ce qu'il voulait faire plus tard ? Bien, s'il faisait des études d'anthropologie, ce n'était pas pour compter les cailloux - mais il comprenait la question du plus vieux. L'anthropologie, c'est vaste, c'est une plaine, on sait pas où on va et où faut s'arrêter - comme beaucoup de domaines. En réalité, seul le droit (et encore) donnait un métier clair, net, et précis - avocat, procureur ou qu'est-ce. Alors que l'anthropologie, ok, ça prépare à devenir anthropologue, mais avec ça, on peut aussi faire dans la recherche, dans la médecine légiste, si on approfondit encore plus ses études - chose que Jaehwa ne sait pas s'il fera. Ok, ça le passionne, mais les études, c'est de l'argent, argent qu'il n'a pas. « J'sais pas trop, peut-être médecin légiste, ou chercheur, ou.. j'sais pas. »  Haussement d'épaules - il n'a pas choisi ses études par aspiration professionnelle, mais simplement par curiosité. Il n'aurait pas du, il sait, mais la Corée, ça regorge de tellement de secrets et de trésors - qui était-il pour y résister ? « Bon, j'vais devoir te laisser, Riok. C'était sympa, à une prochaine ? » La main est secoué, le sourire balancé, et le gamin filé.